Dungeons and Dragons : Le Labyrinthe électronique
Éditeur | Mattel Electronics |
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Thèmes |
Labyrinthe Dragon Fantasy |
Joueur(s) | 1 à 2 |
Dungeons and Dragons : Le Labyrinthe électronique (Dungeons & Dragons Computer Labyrinth Game) est un jeu de société[1] électronique édité par Mattel Electronics, sorti en 1980. Il s'agit d'un jeu sous licence Donjons et Dragons, basé sur le jeu de rôle de TSR Hobbies.
Système de jeu
Sur un plateau électronique sensitif représentant un donjon dans lequel réside un dragon, deux figurines de guerrier se déplacent de pièce en pièce à la recherche d'un trésor pour le ramener dans leur « salle secrète »[2]. En début de partie, les joueurs sélectionnent un niveau de difficulté (de base ou avancé), puis chacun choisit l'emplacement de sa pièce secrète. Le jeu génère automatiquement un labyrinthe en plaçant aléatoirement un maximum de 50 murs (et, au niveau avancé, des portes, qui s'ouvriront et se fermeront aléatoirement au cours de la partie).
Chaque guerrier peut se déplacer de jusqu'à 8 cases par tour ; le jeu émet un son à chaque fois qu'un guerrier entre dans une case. Si le son indique que le joueur a rencontré dans une porte ou un mur, le déplacement s'arrête pour ce tour et les joueurs peuvent placer un mur sur le plateau pour le matérialiser et ainsi peu à peu tracer le plan du labyrinthe. Le jeu émet également un son différent pour chaque évènement : lorsqu'un joueur trouve le trésor, lorsque le dragon se réveille, ou qu'il attaque un joueur[3].
Le dragon commence la partie endormi et invisible sur le plateau. Il se réveille lorsqu'un joueur approche à trois cases du trésor. Il se déplace alors d'une case par tour, par dessus les murs si nécessaire, pour aller attaquer un des guerriers : celui qui porte le trésor, ou à défaut, le plus proche de lui. Il apparaît lors de sa première attaque d'un joueur et son emplacement reste connu pour le reste de la partie. Un guerrier meurt suite à trois attaques du dragon.
Le gagnant est le joueur qui réussit à rapporter le trésor jusque dans sa pièce secrète, sans être attaqué par le dragon ou volé par l'autre guerrier[4].
Le jeu propose également un mode 1 joueur[5].
Une partie dure environ 15 à 20 minutes[3],[6].
Accueil
Mattel lance le jeu sur le marché en 1980 pour environ 50 dollars[7], dans un environnement de marché difficile. En effet, le marché des puces électroniques est alors sursaturé en raison d'une surproduction faisant suite à une longue pénurie. Alors que les consoles de jeux enregistrent encore des ventes élevées, le marché des jeux électroniques hybrides stagne entre 30 et 60% par rapport à l'année précédente. Cependant, Le Labyrinthe électronique fait partie des titres, comme Dark Tower (en) de Milton Bradley et d'autres jeux électroniques dits éducatifs, qui réussissent à inverser la tendance et enregistrer de bons chiffres de vente[8]. Il faut dire qu'à ce moment-là, à l'exception de la licence Star Wars, le marché des jouets spatiaux s'essouffle, et la mode se tourne plutôt vers des jeux aux motifs médiévaux ou mythologiques[9].
Le magazine américain Games le juge de difficulté moyenne[6], tandis que la revue Jeux et Stratégie le trouve « séduisant », mais à la difficulté élevée et « sans commune mesure avec l'original »[10]. Pour Joyce Worley aussi, dans Electronic Games, le jeu de table de Mattel « perd beaucoup du charme du jeu original » mais doit être jugé en tant que « labyrinthe électronique » et non comme une version informatisée de Donjons & Dragons[11]. Games souligne les « très bons » effets sonores, notamment le bruit du dragon se réveillant, qui permettent aux joueurs de savoir ce qui se passe dans le labyrinthe[7],[12].
Jamie Thompson, dans un test pour White Dwarf, rappelle que le jeu n'est pas la version de TSR, mais « un petit jeu électronique du même nom » et ironise en se demandant combien Mattel a payé TSR pour utiliser ce nom. Il décrit le plateau de jeu comme « un château en plastique d'apparence bon marché » malgré son son prix élevé pour l'époque. Et bien qu'il trouve « un léger plaisir initial » dans les effets sonores, il conclut en expliquant que le jeu s'adresse avant tout aux moins de 12 ans avec ses règles claires et faciles à assimiler[3].
Kevin Hall classe le jeu parmi « les 13 meilleures versions électroniques de Donjons et Dragons »[13].
Mattel avait déjà vendu la totalité de son stock du jeu deux mois avant Noël , et envisageait de doubler la production pour l'année suivante. Sur la même période, TSR Hobbies a pu doubler son chiffre d'affaires annuel à 27 millions de dollars, notamment grâce aux droits de licence[14], et se hisse à la 6e place du top des entreprises privées à la croissance la plus rapide aux États-Unis établi par le magazine Inc. en [15]. Mark Bellomo estime que Mattel a vendu « des dizaines de milliers d'unités de cette aventure électronique esthétiquement plaisante »[16].
Héritage
Le Labyrinthe électronique marque le début de la collaboration entre Mattel et TSR Hobbies, qui se poursuivra avec le jeu électronique de poche Dungeons and Dragons: Computer Fantasy Game en 1981, puis deux jeux vidéo sur la console Intellivision : Advanced Dungeons & Dragons en 1982 et Advanced Dungeons and Dragons: Treasure of Tarmin en 1983. Elle s'interrompra en 1984 avec la fermeture de Mattel Electronics, en plein de développement de Advanced Dungeons and Dragons: Tower of Mystery[17].
En 2011, Alan Monroe a recréé une version jouable en Flash du jeu, renommée Ghouls & Graveyards (litt. « Goules et cimetières ») pour des raisons de droits[18].
Notes et références
- ↑ « Dungeons & Dragons », sur Trictrac.net
- ↑ (en) Daniel Cohen, Video Games, Archway Paperbacks, (ISBN 0671458728), p. 92-94
- ↑ 3,0 3,1 et 3,2 (en) Jamie Thompson, « Open Box : Dungeons & Dragons by Mattel Electronics », White Dwarf, no 32, , p. 19.
- ↑ (en) Dungeons & Dragons Computer Labyrinth Game Instructions (For 1 or 2 warriors), Mattel Electronics, , 19 p..
- ↑ (en) The Complete Guide to Electronic Games, .
- ↑ 6,0 et 6,1 (en) R. Wayne Schmittberger, « The 1982 Games 100 : Electronic Dungeons & Dragons », Games, Playboy Enterprises, no 33, , p. 45 (ISSN 0199-9788).
- ↑ 7,0 et 7,1 (en) Phil Wiswell, « The 1981 Games 100 : Electronic Dungeons & Dragons », Games, Playboy Enterprises, no 26, , p. 44 (ISSN 0199-9788).
- ↑ (en) Bernice Kanner, « The Toys Most Likely to Succeed : The Big Money in Kid Stuff », New York, , p. 26.
- ↑ (en) The Advertising Age : Encyclopedia of Advertising, vol. 3 (P-Z), Fitzroy Dearborn, (ISBN 1-57958-172-2).
- ↑ « jeux & stratégie a joué pour vous... », Jeux et Stratégie, no 12, , p. 8-9.
- ↑ (en) Joyce Worley, « Stand Alone Scene : Dungeons & Dragons - Mattel Electronics », Electronic Games, Reese Publishing Company, vol. 1, no 3, , p. 74-76 (ISSN 0730-6687).
- ↑ (en) Phil Wiswell, « Electronic Gaming : The State of the Art from Wristwatch Bowling to Computer Apocalypse », Games, Playboy Enterprises, no 24, , p. 46-48 (ISSN 0199-9788).
- ↑ (en) Kevin Hall, « The 13 best electronic versions of Dungeons & Dragons », sur DVice, (archivé sur Internet Archive).
- ↑ (en) « Why Tsr Hobbies Is So Profitable », Inc., (lire en ligne).
- ↑ (en) Stewart Alsop II, « Tsr Hobbies Mixes Fact And Fantasy : Business is a game to the managers of TSR -- and they keep winning », Inc., .
- ↑ (en) Mark Bellomo, Totally Tubular '80s Toys, F+W Media, , 256 p. (ISBN 9781440216466).
- ↑ (en) Blue Sky Rangers, « Tower of Doom », sur BlueSkyRangers.com
- ↑ (en) « Ghouls-Graveyards », sur GitHub.
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