Mouvement social Alcatel-Lucent 2007

Aller à la navigation Aller à la recherche

Conflit social Alcatel-Lucent 2007

Conflit social Alcatel-Lucent 2007

L'article suivant présente la chronologie des évènements liés à l'annonce effectuée par le groupe Alcatel-Lucent du nombre total de suppressions de postes dans le monde annoncé le 13 février 2007 de 12 500 employés au cours des trois prochaines années, essentiellement aux États-Unis et en Europe de l'Ouest.[1]

Alcatel Lucent a annoncé pour 2006 un bénéfice pro forma divisé par plus de trois, à 522 millions d'euros contre 1,67 milliard en 2005. Les actionnaires toucheront en 2007 un dividende de 370 millions d'euros (16 centimes par titre).

Contexte

Il s'agit d'un conflit social majeur qui glisse sur le terrain politique compte tenu du contexte lié aux Élection présidentielle française de 2007. Il offre aussi la particularité se s'étendre à l'Europe (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Hollande, Italie, ...). On peut y retouver une illustration des thèmes suivants qui avait été déjà évoqués lors du référendum sur le Traité constitutionnel européen en 2005 :

Préambule : Acquisitions, fusions, pôle de compétitivité, ...

Achat de Lucent par Alcatel

Il faut rappeler que l'achat par Alcatel de Lucent date du 1er décembre 2006[3]. Le terme de fusion est souvent employé, il n'est pas approprié, il s'agit bien d'un achat par Alcatel de Lucent. Alcatel-Lucent est dirigé par une Américaine (ex-Lucent), Patricia Russo (surnommée Kamikaze Pat[4] ou encore Miss Management) [5], le président du conseil d'administration est l'ancien PDG d'Alcatel, Serge Tchuruk. La magazine Capital, révèle en mars 2007 des tensions relatives entre les directions françaises et américaines du groupe[6].

Achat des activités 3G Nortel par Alcatel

Alcatel a racheté l'activité de téléphonie 3G du canadien Nortel pour 320 M$ fin 2006. La majorité des salariés de l'activité UMTS de Nortel rejoignent les rangs d'Alcatel. Les activités de recherche et développement 3G de la firme sont concentrées en France sur le site de Châteaufort (Yvelines).

Pôle de compétitivité en France

Alcatel s'est engagé dans le projet de pôle de compétitivité Images & Réseaux[7] [21] présenté par la région Bretagne, le 1er juin 2005. Alcatel est impliqué dans plusieurs pôles dont System@tic : logiciels et systèmes complexes en Ile-de-France[8].

Restructuration

Alcatel-Lucent compte environ en février 2007, 80 000 salariés dans le monde. Cette restructuration d'activité n'est pas sans rappeler le cas de Hewlett-Packard France en 2005.[9]

Impact en France

L'impact en France est énorme. Alcatel-Lucent est une société de droit français, coté au CAC 40, qui emploie au­jour­­d'hui essentiellement des salariés qualifiés : ingénieurs, cadres et de techniciens. Elle ne possède plus en 2007 que deux sites de production, situé à Eu en Normandie, et à Trignac en Loire-Atlantique[10].

Ce ne sont donc pas des postes d'ouvriers, mais des postes d'ingénieurs qui sont touchés. Ces décisions ont provoqué une levée de boucliers des syndicats et une forte mobilisation des salariés. Dans ce groupe, constitué surtout d'ingénieurs et de cadres, une telle agitation manifestations, débrayages... est en effet inhabituelle.

Chronologie

14 février 2007

Annonce en France

Le groupe, qui vise des réductions de coûts de 1,7 milliard d′euros, annonce que Ces projets sont la traduction directe d'annonces antérieures concernant la fusion entre Alcatel et Lucent[11], l'acquisition des activités UMTS de Nortel, et le récent durcissement des conditions de marché. Ils visent donc à rationaliser au plus vite des duplications engendrées par ces opérations, à adapter notre modèle à ceux de nos clients (opérateurs et entreprises) et à ajuster nos investissements aux perspectives d'activités.[12]

Contenu

Le groupe Alcatel-Lucent annonce son plan de restructuration qui pourrait conduire à la suppression de 1468 postes en France d′ici fin 2008[13] [14]. Au même moment, la direction d'Alcatel-Lucent Belgique (ex Alcatel-Bell)[15]dévoile son plan de restructuration prévoyant la suppression d'environ 140 emplois, sur un total de 1 844, à Anvers et Namur, soit environ 8% des effectifs belges[16].

La France impactée

L'impact en France est énorme. Alcatel-Lucent emploie au­jour­­d'hui essentiellement des salariés qualifiés : ingénieurs, cadres et de techniciens. Les réductions d'effectifs impactent tous les sites français[17]. La plus importante des filiales d'Alcatel-Lucent en France impactée est Alcatel Lucent France SA (ex.: Alcatel-CIT), qui compte 8 000 salariés[18]. Les établissements appartenant à la filiale Alcatel Alenia Space ne sont pas concernés par ce plan[19]

Les sites situés en Bretagne sont majoritairement touchés (environ 25% des effectifs pour Orvault/Rennes, et Lannion). Les 2 sites de Rennes vont être fermés. Il s'agit d'un séisme social pour les syndicats[20]. L'intersyndicale[21] condamne ces suppressions d'emplois : qui vont ramener la France au troisième rang au niveau des effectifs d'autant plus que la nouvelle entreprise ne propose aucun projet industriel qui mette fin au déclin de notre entreprise en France.” Les syndicats contestent la présentation de la situation, et estiment que tout a été monté d'avance pour justifier des suppressions de postes.[22]

15 février 2007

La situation

Il s'agit d'un choc en France pour tout le personnel ainsi que pour les syndicats[23][24].

Les sites de Rennes[25] travaillent sur des parties innovantes : télévision et vidéo sur mobile, Personal Ring Back Tone[26], Media Gateway pour les réseaux NGN[27], ... avec la moyenne d'âge la plus faible des sites d'Alcatel-Lucent en France (35 ans)[28].

La fermeture annoncée de Rennes apparait surprenante et non préparée, sachant qu'un immeuble de 5 600 m² était en construction[29] pour regrouper tous les salariés rennais sur le même site de la technopole Rennes-Atalante à partir de juillet 2007[30]. Il faut ajouter que ce site fait partie du pôle de compétitivité « Images et réseaux » en Bretagne. Pierrick Massiot, vice-président de Rennes Métropole chargé du développement économique, vice-président du conseil régional Bretagne, de retour du salon du 3GSM à Barcelone est un des premiers élus à réagir[31].

Pour les employés en France, la nouvelle est tombée par courrier électronique.

Un simple mail

Il s'agit d'un mail signé Jean-Christophe Giroux, PDG d'Alcatel Lucent France depuis début 2007 Je souhaite à ceux qui feront le choix, souvent difficile, de réorienter leur activité, de trouver rapidement une solution professionnelle. Pour les autres, ne perdons pas de vue notre double objectif : réussir toutes ces transformations et relever le défi de l'avenir. Ensemble, avec les sociétés soeurs françaises, nous possédons un grand nombre d'atouts qui font de la France, un pays clé pour le succès d'Alcatel-Lucent, dès aujourd'hui et encore plus demain. Ouest-France[32] y voit un brin de cynisme[33] qui ira sûrement droit au coeur des salariés...

Le même jour, dans une interview à l'Agence France Presse, le même Jean-Christophe Giroux, déclare qu'en Bretagne : L'activité va être relocalisée à Orvault et Lannion, car ces sites ont une taille critique qui garantit leur pérennité. Nous investirons sans doute le plus dans la revitalisation du bassin d'emploi de Lannion. Nous avons déjà des discussions avec les pouvoirs publics pour remplir nos obligations et même aller au-delà[34] [35].”

La réaction

Un débrayage de 2h est organisé sur tous les sites français[36], il est prolongé sur plusieurs sites sur la journée avec un fort taux de mobilisation[37]. La consternation sur chaque site est présente (Eu [38], Orvault [39] [40], Lannion [41], Ormes[42], Trignac[43]). La grève est fortement suivie en France.[44]

Au même moment, des dizaines d'employés d'Alcatel-Lucent ont manifesté à Barcelone, dans le cadre du congrès international 3GSM, afin de protester contre le plan de restructuration de l'entreprise [22].[45] La scène sera redifusée par la chaine nationale espagnole La Sexta. Les salariés belges font grève pendant une demi-heure à Anvers [23]. Des appels au débrayage sont aussi effectuée en Italie et en Hollande [24].

Les premières réactions politiques en France arrivent par Thierry Breton[46], ministre de l'économie, puis par une réponse de François Loos, ministre délégué à l'Industrie, à l'Assemblée nationale.[47]. La région Bretagne annonce qu'elle bloque une subvention de 1,8 million d'euros qu'elle prévoyait d'attribuer à Alcatel-Lucent. [25] [48] Alcatel-Lucent est un pilier du pôle breton « Images et Réseaux »[49].

16 février 2007

Le matin, Laurence Parisot, présidente du MEDEF, est interrogée sur Canal Plus sur les licenciements à Alcatel-Lucent elle déclare : Ça me tord les tripes pour les gens de chez Alcatel.

Deux à trois cents salariés[50] manifestent en fin de matinée dans le VIIIe arrondissement de Paris devant le siège social du groupe, rue La Boétie, juste en face du site du parti politique Union pour un mouvement populaire, où venait de tourner court une réunion entre la direction et les syndicats[51].

Au même moment à Rennes, les salariés ont organisé une non-inauguration de l'immeuble en construction. On y voit une image surréaliste, relayée par les médias nationaux : d'un côté des salariés venus défendre leur avenir et protester contre le plan de licenciement, de l'autre côté, perché en haut de sa grue, au même moment, un ouvrier attendant d'arracher le fameux panneau[52], sans doute symbole de l'incohérence de la direction d'Alcatel.[53]. (Vidéo: [26])

En Bretagne, les élus locaux[54] demandent le retrait de la décision de fermeture du site rennais, et demandent à rencontrer la direction. Le 17 février, le journal Le Monde sort un article sur la stupeur du village gaulois d'Alcatel.

20 février 2007

Une manifestation d'environ 600 salariés a lieu dans le centre-ville de Rennes[55] [56] [57]. Le but est de protester contre les suppressions d'emplois annoncées par le groupe de télécommunications, et contre la fermeture du site rennais [27]. Les salariés de Rennes[58], où deux sites employant au total 212 ingénieurs doivent être fermés, sont rejoints par des salariés des sites d'Orvault (Loire-Atlantique) et de Lannion (Côtes d'Armor), où plus de 450 emplois doivent être supprimés. Une délégation syndicale est reçue dans un hôtel rennais par Ségolène Royal[59], qui tient ce jour là un meeting dans la soirée à Rennes[60]. Elle évoque ce sujet sensible en Bretagne dans son discours[61]

La CFDT indique le même jour que dans le MoU (Memorandum of Understanding) entre Alcatel et Nortel pour l'achat de l'activité 3G (site ex-Nortel de Châteaufort) qu'une clause prévoit que « si Alcatel décidait de se séparer, en 2007, de salariés transférés jusqu'à hauteur de 150 salariés, Nortel verserait à Alcatel de l'argent pour financer les licenciements. »[62]

21 février 2007

Le PDG du groupe en France, Jean-Christophe Giroux[63] reçoit les salariés des deux sites de Rennes[64], dont la fermeture a été annoncée. La discussion avec les salariés tourne court après 1h45 de discussion. La direction étant incapable pour eux de justifier la fermeture.[65] [66] [67] [68]

Le même dialogue de sourds est renouvelé avec les élus bretons, et dans les sites d'Orvault et le lendemain à Lannion[69], où la réunion ne dure pas plus de 5 minutes...[70] La rencontre entre les syndicats et le PDG n'ont pas abouti à des résultats concrets.

22 février 2007

Un mouvement national de débrayage est effectué dans les différents sites du groupe. La mobilisation est grande[71] : la plus grosse mobilisation a eu lieu à Paris, où le site de Vélizy a été bloqué toute la matinée par 1 500 personnes venues également d'autres établissements de la région parisienne[72]. Le mouvement prend aussi en Allemagne où le syndicat allemand IG Metall a manifesté à Stuttgart [28] et Nuremberg [29][73].

Gérard Larcher, ministre délégué à l'emploi a reçu l'intersyndicale puis la direction d'Alcatel-Lucent dans la soirée[74]. Le résultat en sortie est un imbroglio[75] : les syndicats et les médias affirmant qu'il a demandé la mise en place d'un groupe de travail sur l'avenir des télécommunications en France et, durant cette période, la suspension du plan social annoncé par la direction, la direction assurant qu'aucune suspension du plan social n'a été demandée.

Interrogé au Sénat par Yves Fréville[76], la seule déclaration officielle émane de Jean-François Copé, le ministre du budget, a indiqué que le gouvernement a appelé Alcatel-Lucent a faire preuve de beaucoup de responsabilités, tant sur le plan social qu'industriel. Il a pris acte de l'absence de licenciement contraint. [30]

23 février 2007

Alors que le même jour, un tribunal de San Diego aux Etats-Unis a condamné Microsoft à verser 1,52 milliard de dollars à Alcatel-Lucent, un Comité de groupe européen pour l'information et le dialogue social (ECID) sous la présidence d'Étienne Fouques[77] est organisé. Alcatel-Lucent se félicite à cette occasion de l'initiative du Gouvernement français de créer un groupe de travail sur l'avenir des télécoms en France.[78]

La direction d'Alcatel-Lucent confirme la suppression d'ici à 2008 de plusieurs centaines de postes en Allemagne, Espagne, Italie, aux Pays-Bas et en Belgique, en plus de la France, selon les organisations syndicales. Selon les données fournies par les syndicats, ce sont au moins quelque 3 200 postes qui devraient disparaître en Europe de l'Ouest[79]

Pour les syndicats, qui ont claqué la porte de la réunion, il s'agit à nouveau d'un dialogue de sourds.[80] En riposte, une manifestation au niveau européen va être organisée[81] des recours juridiques sont envisagés[82]. La direction annonce aux syndicats d'Alcatel-Lucent France à Vélizy que le CCE prévu le 7 mars sur la mise en oeuvre du plan social était reporté.

La restructuration du groupe Alcatel-Lucent se poursuit dans l'ambiguïté. Pour les salariés, le sentiment général est que cette fusion nous a bernés[83] [84]. Des réunions avec les dirigeants des principales activités et sans doute avec Patricia Russo, qui n'a encore jamais rencontré les syndicats doivent être organisées.[85]

26 février 2007

Le dossier prend un tour politique en France. Dominique de Villepin, prmier ministre, devant le Conseil économique et social, en déclarant que l'Etat jouera tout son rôle dans cette restructuration, demandant notamment de donner le temps nécessaire à la concertation sociale. Quasiment en même temps, au micro de RMC, Nicolas Sarkozy[86] affirme qu'il n'est pas de la responsabilité d'un homme politique de donner une instruction pour suspendre un plan social. [...] Cela n'aurait pas de sens. Ça s'appelle de la démagogie ou du populisme[87]. Serge Tchuruk et Jean-Christophe Giroux sont convoqués à Matignon dans l'après-midi en présence de Gérard Larcher. Serge Tchuruk prend trois engagements :

  • Un plan social reposant exclusivement sur des départs volontaires ;
  • Un maintien en France du potentiel de recherche-développement du groupe, dans le cadre notamment des pôles de compétitivité. Le groupe Alcatel-Lucent s'est engagé à poursuivre et renforcer son implication, notamment en Bretagne dans le pôle Images et Réseaux ;
  • un dialogue social approfondi.

Alcatel-Lucent annonce la tenue d'un comité de groupe européen exceptionnel le 16 mars sous la présidence de la directrice générale Patricia Russo[88]. Une manifestation est prévue à Paris le 15 mars devant le siège.

27 février 2007

Le journal Libération lance une enquête sur le sujet Que peut faire l'Etat face à une multinationale qui décide de supprimer des milliers d'emplois ? en prenant comme exemple Alcatel-Lucent[89]. Il sollicite les quatre écuries présidentielles pour faire le tour de la question[90]. Des débrayages sont organisés sur les sites rennais[91] et à Orvault. Une manifestation des salariés est prévue le 1er mars à Nantes. Les groupes socialistes de l'Assemblée nationale et du Sénat[92] veulent que le Premier ministre convoque le Parlement afin d'organiser un débat sur l'industrie, notamment à propos d'Airbus[93] et d'Alcatel-Lucent.

Selon le syndicat Communications Workers of America (CWA [31]), aux États-Unis, les lettres individuelles de licenciement ont déjà commencé à parvenir aux destinataires. Après Rennes, Orvault, Lannion, le Comité d'Entreprise de Villarceaux n'a pas duré plus de 10 minutes devant les non-réponses fournies par la direction d'Alcatel-Lucent France. La direction rencontre dans la soirée des élus bretons[94]. Ouest-France parlera le lendemain de plus de deux heures de discussions serrées...

28 février 2007

Suite à la réunion précédente, les élus bretons expriment dans un communiqué « leur colère et leur incompréhension » face au plan social annoncé par le groupe Alcatel-Lucent et ont exigé sa « suppression » en France. Les principaux élus bretons refusent le plan social du PDG d'Alcatel-Lucent, et le lui ont dit. Ils demandent au gouvernement d'organiser une table ronde[95]. Le ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher écarte le même jour toute interposition de l'Etat dans la stratégie d'entreprises comme Airbus ou Alcatel. En Allemagne, selon un orateur d'IG Metall, plus de 1000 salariés allemands ont copieusement hué et sifflé leurs dirigeants venus présenter le plan à Stuttgart[96]. Les employés allemands rejoindront leurs collègues français pour la manifestation du 15 mars. Ils vont continuer à protester d'ici là régulièrement à Stuttgart.

1 mars 2007

Les syndicats d'Alcatel-Lucent décident d'organiser une manifestation européenne à Paris le 15 mars, veille du comité de groupe européen, pour protester contre le plan de restructuration. Des délégations de France, d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne, des Pays-Bas, de Belgique, et du syndicat américain CWA seront présentes. Le parcours doit être négocié avec la préfecture de police, mais les syndicats tablent sur un défilé entre la Bourse et le siège d'Alcatel-Lucent, rue la Boétie dans le VIIIe arrondissement de Paris.

Les syndicats attendent un large écho de cette manifestation[97]. Les salariés d'Alcatel-Lucent comptent «en appeler à l'Europe, c'est-à-dire à la Commission européenne et au Parlement européen, pour développer la filière des technologies de l'information et de la communication»[98].

Près de 600 salariés des sites Alcatel-Lucent d'Orvault et de Rennes manifestent dans l'après-midi dans les rues de Nantes[99] pour réclamer le retrait du plan social de la direction[100]. Même mouvement à Lannion, où 400 personnes manifestent au même moment[101]. L'intersyndicale appelle à maintenir la pression en multipliant les actions, au moins deux par semaine. Les salariés Ile de France sont appellés à une action sur le site de Villarceaux-Nozay le 9 mars.

Au même moment, on annonce qu'Alcatel-Lucent effectue un programme mondial de stock-options pour ses cadres dirigeants [102].

3 mars 2007

Ségolène Royal et d'autres candidats de gauche à l'Elysée appellent à une riposte sociale contre le plan de restructuration d'Airbus, qui se traduira notamment par la suppression de 10.000 postes. José Bové appelle l'ensemble des candidats et candidates de gauche à se réunir pour préparer une journée nationale d'action contre les ravages du néo-libéralisme et les suppressions d'emplois annoncées par EADS et Alcatel.

5 mars 2007

En pleine tempête sur les marchés financiers, Patricia Russo tente de rassurer les analystes sur les objectifs affichés par Alcatel-Lucent par le biais d'une interview accordée au Financial Times[103]. Dans l'interview avec le même journal, elle admet que le moral dans Alcatel-Lucent est mitigé, avec quelques employés qui ont le sentiment d' incertitude et d' anxiété, car ils voudraient savoir si ils ont un futur dans le groupe[104]. Tim Boddy, analyste à Goldman Sachs, affirme dans le même journal [105] que les relations entre Patricia Russo et Serge Tchuruk sont aussi une zone d'incertitude. Le même jour, Pascal Faure, Vice-Président du Conseil Général des Technologies de l'Information, est nommé pour constituer le groupe de travail pour dégager les perspectives du secteur des équipements de télécommunication. Celui-ci commencera à travailler dans les jours à venir[106].

6 mars 2007

A Nantes[107] et à Toulouse, les salariés d'Airbus ont été rejoints dans la rue, par des salariés d'Alcatel-Lucent[108]. On pouvait lire sur une banderole : Alcatel-Airbus, non aux licenciements boursiers. La CFE-CGC indique que Face à une direction aveugle, sourde et muette, les salariés oscillent entre colère, amertume et abattement, mais le sentiment qui domine est une inquiétude grandissante[109] Dans le cadre de la campagne présidentielle, le premier secrétaire du PS, François Hollande, insistant sur le déclin industriel de la France, a exhorté les dirigeants socialistes à creuser le sujet et à rallié le mouvement de protestation des syndicats contre la restructuration annoncée chez Alcatel[110].

7 mars 2007

Bertrand Delanoë, maire de Paris adresse une lettre à Patricia Russo, par laquelle il lui fait part de son intention de réunir très prochainement le comité de vigilance pour l'emploi de la ville de Paris à la suite du plan social annoncé[111]. Alcatel-Lucent justifie le plan de restructuration par les conséquences de l'explosion de la bulle internet et la dévalorisation des licences UMTS ainsi que la banalisation des business models traditionnels, liée à la chute brutale des prix, selon un document que s'est procuré La Tribune. Ce document évoque également un contexte de marché aux perspectives incertaines et aux marges tendues. Une manifestation internationale à Paris contre les licenciements est prévue le 15 mars 2007 à 14h devant la bourse de Paris est confirmée. L'appel du syndicat allemand se nomme Think Globally, Act Globally[112]. L'Express annonce qu'en privé, les critiques fusent à l'égard de la nouvelle patronne Pat Russo, jugée incapable de contrôler son premier plan social en France[113]. Le journal indique qu'officiellement, il n'est pas question de parler de délocalisations. Il indique qu'entre 2004 et 2005, le nombre d'ingénieurs d'Alcatel présents en Chine et en Inde a grimpé de 2 350 à 3 250, rattrapant les effectifs français.

8 mars 2007

Alors que le dossier Airbus accapare l'attention des médias et des politiques, les salariés d'Alcatel-Lucent restent mobilisés[114]. Les élus de la région Pays de la Loire[115] soutiennent à leur tour les salariés d'Alcatel-Lucent. Au même moment, Alcatel-Lucent présente en exclusivité mondiale en Allemagne une technologie hybride associant 3G et DVB-H permettant plus de services interactifs pour la TV Mobile. L'appel à manifester le 15 mars est relayé en Allemagne [32] et en Espagne [33]. Pour la direction du groupe, les investissements dans les pays émergents ne sont pas en cause. Il n'est pas question de délocaliser des emplois. Les suppressions de postes font partie de la rationalisation des ressources au sein du nouvel ensemble et visent à faire face à l'évolution du marché, assure Jean-Christophe Giroux. Il ajoute qu'il voit cependant dans des technologies telles que la télévision sur téléphone mobile de véritables relais de croissance pour lesquels un leader mondial a tous les atouts en main. Jean-Yves Le Drian promet d'engager une expertise contradictoire, se disant convaincu que les choix de l'entreprise privilégient le résultat financier immédiat à la stratégie de long terme et sont effectués en dépit du bon sens. On apprend le même jour que l'équipementier chinois de télécommunications Huaweï, concurrent d'Alcatel-Lucent, s'installe à Lannions avec 20 ingénieurs (10 français et 10 chinois) pour mi-mars[116].

9 mars 2007

La mobilisation continue sur les sites français. Un millier de salariés venus des sites de la région parisienne se sont rassemblés devant celui de Villarçeaux (Val-d'Oise), selon les syndicats. Des salariés ont également organisé un barrage filtrant à proximité du site de Lannion[117]. Un pique-nique improvisé par les salariés de Rennes est organisé devant le nouveau bâtiment qui devait les accueillir en juillet 2007. A Orvault, les salariés installent dans l'après-midi 218 silhouettes symbolisant les suppressions de postes sur le site.

Slogans

On peut lire sur les pancartes des différentes manifestations :

  • Non aux licenciements boursiers !
  • Non à la délocalisation de la Recherche et du Développement
  • Non aux licenciements. Pensez aux familles en difficulté
  • Moi je ne veux pas déménager
  • Nos emplois nuisent gravement aux dividendes
  • Sur l'achat par Alcatel de Lucent : Un mariage, 12 500 enterrements
  • Sur Patricia Russo : Des Pat, des Pat, mais pas des Russo
  • J'vais perdre mon boulot, c'est la faute à Russo
  • A saisir 5 600 m2 de bureaux livrés avec 200 salariés hautement qualifiés
  • Non au sabotage de la R&D en France
  • Non aux victimes du profit / Donnons de l'avenir aux télécoms
  • Alcatel-Lucent, non au massacre

Notes et références

  1. Lors de l'achat par le Français Alcatel de l'Américain Lucent, le chiffre annoncé en novembre était de 9000. Le magazine Capital, en mars 2007, indique que l'annonce initiale du plan social était initialement prévue mi-janvier 2007.
  2. Selon Le Figaro Alcatel-Lucent : l'union rêvée de Serge Tchuruk, 27 mars 2006, sur l'exercice fiscal qui s'est achevé le 30 septembre 2005, Patricia Russo a gagné 8,4 millions de dollars de salaire et bonus, contre une rémunération globale de 4,2 millions en 2004. De son côté, Serge Tchuruk a touché 2,8 millions d'euros de salaire et primes en 2005, soit une augmentation de 86,7% en deux ans. [1]
  3. L'annonce du rachat de Lucent par Alcatel a été publiée le 2 avril 2006, cinq ans après une première tentative avortée. La répartition actionnariale étant de 60% pour Alcatel, et de 40% pour Lucent.
  4. Le Monde. Patricia Russo « Kamikaze Pat » à Paris, 4 avril 2006.
  5. En mars 2007, le magazine Capital, évoque son surnom et indique que depuis sa nomination en décembre, cette dernière est invisible. Son bureau situé au cinquième étage du siège parisien est vide deux semaines sur trois, contrairement à Serge Tchuruk, sans responsabilité opérationnelle selon les statuts, mais toujours bien présent...
  6. On trouve dans le même magazine, ce commentaire : Pendant trois mois, entre septembre et novembre, les cadres dirigeants se sont bien plus préoccupés d'asseoir leur position dans le futur organigramme que de suivre les appel d'offres et les commandes.
  7. Certains membres d'Alcatel-Lucent occupent des postes stratégiques dans la gouvernance du pôle « Images et réseaux », dont celui de trésorier, qui revient à Gérard Le Bihan, par ailleurs directeur du site de Lannion. Les Échos, 19 février 2007.
  8. Forte de plus de 1600 salariés en Bretagne dont plus de 800 en R&D et de 600 en région nantaise, Alcatel présente une contribution de près de 100 hommes-an par an pendant 3 ans et des investissements à hauteur de 7 millions d'euros pour les plates formes techniques. Ces activités permettront de renforcer l'emploi d'Alcatel en Bretagne, voire de le développer. ... Forte de plus de 1600 salariés en Bretagne dont plus de 800 en R&D et de 600 en région nantaise, Alcatel présente une contribution de près de 100 hommes-an par an pendant 3 ans et des investissements à hauteur de 7 millions d'euros pour les plates formes techniques. Ces activités permettront de renforcer l'emploi d'Alcatel en Bretagne, voire de le développer. ... Une plate forme multi-sites d'acceptance des nouveaux usages et d'interopérabilité sera bâtie sur les sites de Rennes, Lannion, Brest et Lorient. Alcatel propose d'accueillir dans ses locaux la plate-forme de Lannion, ville retenue pour l'implantation de la direction du pôle, et de contribuer ainsi au rayonnement international du pôle. Communiqué de presse Alcatel. Alcatel s'engage dans le pôle de compétitivité Images et Réseaux, 1er juin 2005
  9. Le nombre de suppressions de postes initialement prévu est quasi similaire.
  10. RSF à Trignac fabrique des antennes paraboliques, dont 95 % sont destinées à l'exportation. C'est une filiale à 99 % du groupe Alcatel. [2]
  11. L'achat par Alcatel de Lucent a eu lieu le 1er décembre 2006.
  12. Communiqué de Presse Alcatel-Lucent, Alcatel-Lucent présente son projet de restructuration en France, 14 février 2007
  13. A ces licenciements, il faut en ajouter plus de 300 supplémentaires qui concernent des salariés de SSII (sociétés de services informatiques). 28 emplois sont supprimés sur les 600 de la compagnie financière Alcatel Lucent, regroupés au siège, rue de la Boétie à Paris.
  14. L'Humanité. Alcatel-Lucent détaille son massacre, 15 février 2007. [3]
  15. Les Echos. 8 février 2007, De Standaard et Financial Times, 10 février 2007. [4]
  16. Trends. Février 2007. Alcatel Bell n'a pas fini de produire des patrons. [5]
  17. La branche Convergence (équipements et logiciels réseaux) paiera le plus lourd tribut dans le cadre du plan qui prévoit près de 1500 suppressions de postes en France, selon La Tribune, le 7 mars 2007.
  18. Ils sont répartis entre Vélizy et Châteaufort (Yvelines), Lannion (Côtes d'Armor), Orvault (Loire-Atlantique)/Rennes (Ille-et-Vilaine) et le centre de Villarceaux à Nozay (Essonne) principalement.
  19. Ils doivent en avril 2007 passer sous l'aile de Thales.
  20. Libération. Alcatel-Lucent supprime 1500 emplois en France, 13 février 2007. [6]
  21. Il s'agit d'une initiative très unitaire : CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC. Un tel front syndical et politique est plutôt rare dans l'histoire sociale d'Alcatel. Le mouvement est aussi soutenu par le syndicat américain Communications Workers of America (CWA).
  22. On cherche à en rajouter pour augmenter les profits. La barque a été particulièrement chargée et un profond sentiment d'injustice prédomine, a expliqué le délégué CGC Bertrand Lapraye. Selon la CFDT, ce plan de restructuration cache une délocalisation déguisée, puisque dans le même temps, l'entreprise embauche dans les pays à bas coûts comme la République populaire de Chine.
  23. Cette annonce n'a pas rassuré les salariés, qui s'inquiètent pour l'avenir même de l'entreprise. S'ils commencent à s'attaquer aux forces vives de la boîte, je ne sais pas ce qui pourrait les arrêter, s'interroge Corine Le Mouel, ingénieur à Vélizy dans un secteur porteur dénommé convergence (3e génération de téléphonie mobile) qui emploie 80% d'ingénieurs et de cadres. AFP, Alcatel-Lucent: 50% de grévistes contre les "délocalisations" de matière grise, 15 février 2007.
  24. « En avril, on célébrait la noce avec Lucent, et la direction nous promettait à chacun de garder notre place : aujourd'hui, j'ai l'impression de revenir d'un mariage avec la gueule de bois ». Les dernières nouvelles d'Alsace, La gueule de bois, 16 février 2007.
  25. Les 2 sites de Rennes (Cesson-Sévigné et Saint-Grégoire), sont une annexe du site d'Orvault, situé près de Nantes. À Rennes, le groupe compte 200 salariés, depuis le rachat du canadien Newbridge en 2000. Le groupe annonce vouloir recentrer ses activités sur Orvault (Nantes) et Lannion.
  26. Le site de Saint Grégoire met au point les services phares de la téléphonie 3G, telles que le Personal Ring Back Tone et la télévision sur mobile.
  27. Le site de Cesson Sévigné a développé, en première mondiale, une Media Gateway au format aTCA (advanced Telecommunications Computing Architecture), aujourd'hui commercialisée en France et à l'export; cet équipement, qui se situe au cœur des réseaux de nouvelle génération, permet la convergence Fixe/Mobile, à travers des fonctionnalités telles que l'UMA et l'IMS.
  28. Ouest-France, Alcatel ferme à Rennes : « Un vrai coup de massue », 15 février 2007, Rennes - « Cela faisait deux ans que l'on se défonçait », 16 février 2007, Rennes.
  29. Présente sur l'agglomération depuis 1982, Alcatel CIT a récemment annoncé le regroupement de ces deux centres de R&D (Saint-Grégoire et Cesson-Sévigné), sur le Parc d'activités Saint-Sulpice pour l'été 2007. « Il convenait de rassembler nos équipes dans un seul et unique bâtiment et de se rapprocher par ailleurs des différents acteurs du pôle de compétitivité Images et réseaux présents sur Rennes Atalante Beaulieu », affirme Bernard Nicolas. Le nouveau site d'Alcatel, d'une surface de quelque 5.600 m², abritera ainsi les 220 personnes du groupe qui travaillent « surtout pour les opérateurs mobiles ». Rennes-Métropole. Les entreprises investissent dans l'agglomération. [7] [8]
  30. Au même moment, des salariés de Rennes présentent une solution innovante de télévision mobile interactive au salon 3GSM de Barcelone. Communiqué de Presse Alcatel-Lucent, Alcatel-Lucent étend son service géré de télévision mobile interactive à l'Europe, 13 février 2007.
  31. Pierrick Massiot, dans Ouest-France, « Un coup dur pour la Bretagne » : incompréhension et colère des élus, 15 février 2007, “Je rentre de Barcelone où j'étais au Salon de la téléphonie mobile où Alcatel roulait les muscles à côté des autres marques. Et en rentrant, j'apprends cette terrible nouvelle. C'est un choc très grave qui était un peu en germe depuis la fusion d'Alcatel avec Lucent. Ces entreprises n'ont qu'une gestion boursière et c'est regrettable. C'est l'affrontement entre deux logiques : le développement d'un territoire d'un côté et celle des actionnaires de l'autre. Cela devient complètement fou. J'ai franchement du mal à comprendre cette façon de gérer à coup d'annonces. Il y a des familles qui trinquent derrière... Alcatel est une enseigne qui fait partie des piliers à Rennes et dès ce jeudi matin nous allons voir avec la Région si cette entreprise n'a pas récupéré d'argent public dans le cadre des pôles de compétitivité, et notamment le pôle image qui compte une vingtaine de projets. C'est un coup dur pour la Bretagne, car Lannion est également concerné. Quant au site en construction à Saint-Sulpice, j'ignore ce qu'ils comptent en faire... ”
  32. Edition du 16 février 2007.
  33. Le même mot de cynisme sera repris par le reportage télévisé de France 2 pour la non-inauguration du site de Rennes-Atalante par les salariés, le lendemain.
  34. Ouest-France, La direction dit vouloir investir à Lannion, Lannion, 16 février 2007.
  35. Le Télégramme de Brest, Lannion crie sa colère, 16 février 2007.
  36. Le Figaro. Alcatel-Lucent supprime 1 500 postes en France, 14 février 2007. [9]
  37. Dans la soirée, François Bayrou, candidat à l'élection présidentielle française de 2007 est interpellé par un représentant intersyndical, dans l'émission A vous de juger d'Arlette Chabot.
  38. L'informateur d'Eu. Quelle est la nouvelle stratégie d'Alcatel-Lucent ?, 15 février 2007. [10]
  39. 20 minutes. Les salariés bretons d'Alcatel en grève, [11] , Alcatel-Orvault au coeur de la tempête [12]
  40. Ouest-France, Alcatel-Orvault : grosse colère et débrayage, 15 février 2007, La profonde rancoeur des salariés d'Alcatel, Tout ça m'inspire du dégoût, 16 février 2007, Nantes.
  41. Ouest-France, Les nuages d'Alcatel assombrissent toute la ville, Lannion, 16 février 2007.
  42. Chez Alcatel-Lucent (ALU), la plupart des salariés sont surbookés, affirme Francis Cauchy, représentant de la CFDT. Il s'agit donc d'une volonté manifeste de délocaliser nos activités et d'un gâchis pur et simple dans une entreprise où notre P-DG gagne 250 fois le salaire moyen d'un employé d'Ormes.
  43. Ouest-France, Débrayage chez RSF Trignac, filiale d'Alcatel, 16 février 2007, Saint-Nazaire.
  44. La direction d'Alcatel-Lucent en France annonçait que près d'un salarié sur deux (45%) sétait mobilisé jeudi en chiffre global sur tous les sites concernés. Les syndicats faisaient état de 100% de grévistes à Orvault près de Nantes, site où le mouvement se poursuivait à la mi-journée selon la CGT, 90% à Lannion (Côtes d'Armor) ou encore, d'un rassemblement de 250 des 300 salariés du site d'Ormes (Loiret). Au siège d'Alcatel-Lucent France, à Vélizy-Villacoublay (Yvelines), 1 000 des 3 000 salariés ont participé à un rassemblement jeudi matin, selon la CGT.
  45. En Espagne, un quart du personnel devrait perdre son emploi (310 sur 1.250). AFP. 15 février 2007.
  46. Il demande le matin que les suppressions de poste annoncées se fassent uniquement par le biais de départs volontaires, dans un contexte parfaitement négocié.
  47. Nous avons, devant ces questions sociales, à attendre d'Alcatel Lucent des décisions adéquates, a déclaré François Loos lors de la séance des questions orales à l'Assemblée nationale. Premièrement, il faut qu'il y ait un objectif de reclassement de tous qui soit, si possible, basé sur du volontariat. C'est ce que nous attendons d'Alcatel, a-t-il indiqué. Il faut qu'Alcatel-Lucent maintienne en France le potentiel scientifique et industriel de ses sites, il faut qu'Alcatel-Lucent maintienne en France ses sites industriels.
  48. A l'unanimité, les élus ont décidé de geler l'argent. Outre les licenciements et leurs conséquences économiques, le président Jean-Yves Le Drian fait remarquer que ce retrait va affaiblir le pôle de compétitivité « Images et réseaux ». La somme était destinée au projet Companim@ge pour la distribution électronique de contenus.
  49. La menace du président du Conseil régional de suspendre une aide d'1,8 M€ vous fait-elle réfléchir ? (Question posée par Le Télégramme de Brest). Réponse de Jean-Christophe Giroux, PDG d'Alcatel-Lucent France : Jean-Yves Le Drian a réagi de manière très éruptive, ce que je comprends. Je précise que cette somme d'1,8 M€ n'est pas destinée à Alcatel-Lucent mais à un réseau de partenaires, qui sont des PME. Nous allons rencontrer M. Le Drian mardi, pour le convaincre que nous mènerons à bien les projets déjà financés. D'autres projets sont dans les tuyaux, nous attendons du pôle et de nos partenaires des réponses rapides sur leur développement. Le Télégramme de Brest. Alcatel-Lucent :Pas de survie sans fusion, 22 février 2007.
  50. Venus en cars, essentiellement du site de Marcoussis-Villarceaux (Essonne)
  51. L'ensemble des organisations syndicales ont décidé de claquer la porte, estimant que les dirigeants se montrent incapables d'expliquer l'injustifiable. Le Nouvel observateur.
  52. Ce panneau indiquait « Alcatel s'installe ici sur 5.664 m² à l'été 2007 ».
  53. Ouest-France. La contre-attaque des salariés d'Alcatel-Lucent, Rennes. 17 février 2007.
  54. Jean-Yves Le Drian, président du conseil régional de la Bretagne, Edmond Hervé, maire de Rennes, Jean-Marc Ayrault, maire de Nantes, Jean-Louis Tourenne, président du conseil général d'Ille-et-Vilaine réagissent dans les médias. Pierre Méhaignerie, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale et lieutenant de Nicolas Sarkozy, propose de demander des comptes au groupe Alcatel-Lucent et un plan social négocié. Il souhaite « que soit examiné le rôle dévolu à Alcatel-Lucent qui pourrait bénéficier de marchés obtenus en gré à gré par la Direction des constructions navales ». [13] Alain Gouriou, député-maire de Lannion affirme dans Ouest-France, Lannion, le même jour : Je suis atterré. Surtout par la brutalité de l'annonce. C'est du mépris vis-à-vis des salariés. Alcatel-Lucent n'est pourtant pas en difficulté, ce n'est pas une entreprise qui part à la dérive. On nous dit qu'Alcatel est au premier rang des équipementiers en télécoms du monde. À ce prix-là, je préférerais que l'on soit deuxième.
  55. Soutenu par la CFDT-Thomson de Rennes. [14]
  56. Sud-industrie 35, [15]
  57. L'Humanité, Alcatel-Lucent : les ingénieurs sous le choc, 23 février 2007. [16]
  58. Alors que l'on venait de mettre au point un nouveau produit et qu'un nouveau bâtiment devait accueillir les deux sites rennais, rien ne laissait prévoir une telle décision. Tout le monde se sent floué, a déclaré à Reuters Jacques Godineau, élu CFDT au comité d'entreprise à Rennes à l'agence Reuters.
  59. Blog de Laurence Duffaud. Blog de Laurence Duffaud
  60. Dans un communiqué, Ségolène Royal se déclare choquée et dénonce un manque de respect à l'égard des salariés. Elle déplore notamment qu'ils n'aient pas été informés de la décision des dirigeants. Elle a été choquée par ce qui s'apparente à une délocalisation des savoir-faire n'ait suscité aucune réaction du gouvernement.
  61. L'exemple d'Alcatel démontre encore combien le profit à court terme des fonds de pension peut mettre à bas des centres de recherche et d'innovation. Oui, je suis aux côtés de cette Bretagne qui résiste et qui lutte.
  62. Rapport Syndex aux membres du Comité d'Entreprise Alcatel – Novembre 2006. Source: [17]
  63. Ainsi que le directeur des relations sociales, Pierre Beretti
  64. La réunion a lieu dans l'un des salons du restaurant Le Coq-Gadby, un restaurant 4 étoiles à Rennes...
  65. Les arguments que la direction a avancé ne tiennent pas la route. Ils nous disent qu'on travaillera mieux sur un seul site, alors que nous développons déjà des produits en multisite, donc en réseau, et ils ne veulent pas nous donner le coût financier de ces fermetures, a indiqué un cadre rennais, Vincent Jacquemin, après la rencontre. AFP, Alcatel-Lucent: dialogue de sourd direction-personnel à Rennes, 21 février 2007.
  66. Lors de cette réunion à huis clos, Jean-Christophe Giroux, le PDG d'Alcatel-France, a pourtant tenté de convaincre les salariés que la suppression de 1 468 postes en France ne correspondait « pas à un plan financier ». Mais aussi que les activités et compétences des salariés « ne sont pas remises en cause ». Ouest-France, Alcatel : la direction maintient la fermeture, Rennes, 21 février 2007.
  67. Devant les représentants du personnel, la direction a évoqué « le récent durcissement des conditions de marché, la nécessité de rationaliser ou la volonté d'ajuster les investissements aux perspectives d'activité ». A Rennes, les salariés ont compris « gâchis, abandon et trahison ». Le Monde, A Rennes, l'abattement des salariés d'Alcatel-Lucent, 16 février 2007.
  68. Le Télégramme de Brest. Alcatel-Lucent :Pas de survie sans fusion, 22 février 2007. « Nous avons quand même passé deux heures en réunion à Rennes, ce n'est pas ce que j'appelle tourner court. L'accueil n'est pas mauvais. Il est correct et digne. Mais il (Jean-Christophe Giroux) est convaincu : les gens de Rennes nous ont fait savoir qu'ils n'étaient pas d'accord avec le redéploiement vers Orvault et Lannion. »
  69. « Nous avions trois questions à lui poser, rapporte Hervé Lassalle de la CFDT. Premièrement : comptez-vous revenir sur la suppression des 217 postes à Lannion · Deuxièmement : maintenez-vous la fermeture du site de Rennes · Troisièmement : envisagez-vous un apport d'activités pour pérenniser le site de Lannion · » Réponse : « Non, oui et non. ». L'entretien aura finalement duré moins de cinq minutes. Ouest-France, Lannion. Alcatel a vécu une nouvelle journée de grève, 23 février 2007.
  70. Le Télégramme de Brest. Alcatel-Lucent :Pas de survie sans fusion, 22 février 2007.
  71. Les syndicats faisaient état de 100% de grévistes à Orvault/Rennes et ont également compté 600 manifestants à Lannion (Côtes d'Armor) ou encore 180 sur le site d'Ormes (Loiret).
  72. selon Bertrand Lapraye de la CGC.
  73. En Allemagne, le groupe va réduire de 20 % ses effectifs. [18]
  74. Gérard Larcher avait précisé, toujours selon les syndicats, que cette initiative avait l'aval du Premier ministre : Dominique de Villepin.
  75. La direction nous a affirmé que le ministère ne lui avait pas fait cette demande et que nous avions mal interprété sa demande. La position du gouvernement doit être éclaircie, a souligné Alain Hurstel, secrétaire CFDT du comité de groupe européen. Le Monde, Alcatel-Lucent maintient son plan de restructuration, 24 février 2007.
  76. Sénateur (UMP) d'Ille-et-Vilaine
  77. Président du segment d'activités opérateurs d'Alcatel-Lucent
  78. Alcatel-Lucent serait prêt à participer à cette réflexion aux côtés de tous les autres acteurs économiques du secteur, que ce soient les entreprises (équipementiers et opérateurs) ou les instances nationales et européennes. Communiqué de Presse Alcatel-Lucent, Alcatel-Lucent : Information suite au Comité de groupe européen, 23 février 2007
  79. Suppression de 877 emplois en Allemagne, 310 en Espagne, entre 250 et 280 en Italie, 140 à 180 en Hollande et 140 en Belgique, selon Patrick Moreau, délégué CGT.
  80. La direction refuse de geler le plan social en France. Elle ne respecte pas la demande du gouvernement, Hervé Lassalle, élu CFDT, en sortant du comité de groupe européen. La direction assure, de son côté, que personne n'a rien exigé de tel.
  81. La date et les modalités seront fixées le 1er mars par la Fédération européenne de la métallurgie à Bruxelles.
  82. D'après les syndicats, la direction viole la législation européenne car le conseil d'entreprise européen n'a pas été informé en premier sur les plans de restructuration du groupe.
  83. L'Humanité. Témoignage : On nous a berné, 23 février 2007.
  84. « L'annonce de la fermeture des sites de Rennes a été un coup de massue, car ces derniers temps on était surchargés de travail. Notre produit marche très bien. C'était un produit stratégique. La direction avait même prévu de nous installer dans un nouveau bâtiment cet été, dans le parc technologique de Rennes Atalante. Cette fusion nous a bernés. On nous a fait croire qu'Alcatel rachetait Lucent. En fait, le groupe est maintenant dirigé depuis les Etats-Unis, et va délocaliser vers les pays à bas coûts. On doute mais nous espérons toujours faire revenir la direction sur sa décision. Nos actions ne pourront être que bénéfiques, pour les négociations, pour réduire le nombre de suppressions d'emplois. La direction nous propose de nous reclasser à Orvault ou Lannion, mais je ne suis pas prêt à déménager si c'est pour revivre la même chose là-bas. À Orvault les effectifs vont tomber à 600, le site va être de moins en moins viable, il est menacé lui aussi. Ces emplois ne sont pas garantis. On n'a plus confiance car on a l'impression que le groupe fait un plan social avec le seul objectif de réduire les emplois, mais sans projet pour relancer la machine ». Hervé, trente-quatre ans, ingénieur chez Alcatel sur le site de Cesson-Sévigné depuis sept ans.
  85. Le Monde, Alcatel-Lucent maintient son plan de restructuration, 24 février 2007.
  86. Le même jour, l'Intersyndicale a demandé un entretien auprés de Nicolas Sarkozy, candidat à l'élection présidentielle pour connaitre sa vision de l'avenir du secteur Télécom en France et attend sa réponse.
  87. Il annonce aussi qu'Alcatel-Lucent devrait rembourser les éventuelles aides publiques perçues pour maintenir des activités en France.
  88. Suite aux demandes des représentants des salariés.
  89. Libération. Alcatel-Lucent, ce que feraient les présidentiables, 27 février 2007.
  90. Jean Arthuis, Julien Dray, Pierre Méhaignerie, Olivier Dartigolles.
  91. L'intersyndicale a fait du maintien du site de Rennes un objectif prioritaire.
  92. Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS de l'Assemblée, et son homologue du Sénat, Jean-Pierre Bel.
  93. On apprend le même jour que selon le quotidien allemand Die Welt mardi sur son site internet, citant des sources proches de l'entreprise, l'avionneur européen Airbus va supprimer 3500 emplois en Allemagne et 4200 en France.
  94. Jean-Yves Le Drian, Edmond Hervé, Alain Gouriou et Jean Normand, vice-président du Conseil général d'Ille-et-Vilaine, Claudy Lebreton, président du conseil général des Côtes d'Armor.
  95. Ouest-France. , 1er mars 2007.
  96. 40% en 2007, 60% en 2008. Heise on line. 28 février 2007. [19]
  97. «Nous voulons nous opposer à la réduction de notre potentiel d'innovation, et au redéploiement de la matière grise vers des pays à bas coût», a expliqué un représentant syndical
  98. Et pour avoir «une Europe qui investit et qui protège»
  99. 20 minutes. A Nantes, les Alcatel défilent, 2 mars 2007.
  100. L'intersyndicale est reçue dans l'après-midi à la préfecture de Loire-Atlantique.
  101. Ouest-France. Alcatel-Lucent : 400 salariés dans la rue, 2 mars 2007.
  102. Aux Pays-Bas, on a demandé au management local de nommer 40% de people managers et 30% d' individual contributors à ce programme
  103. Elle table sur une progression de ses ventes cette année au moins égale à celle de ses clients, les opérateurs télécoms, celle-ci étant attendue à environ 5%.
  104. Financial Times. Russo insists earlier growth forecast holds. 4 mars 2007.
  105. Financial Times. Alcatel-Lucent looks to restore lost momentum. 4 mars 2007.
  106. Il est indiqué dans le communiqué gouvernemental que le groupe de travail analysera la situation du marché des équipements de télécommunications, en France et en Europe, et ses enjeux à moyen terme.
  107. On comptait d'après la CFDT, 4000 personnes dans la rue dont 350 d'Alcatel-Lucent sous un temps exécrable.
  108. Ainsi qu'à Nantes, de Walor, un sous-traitant pour l'automobile de Léger (Loire-Atlantique), également menacés par des plans sociaux
  109. Elle ajoute que 3 mois après la fusion Alcatel Lucent, de nombreux salariés sont toujours sans affectation précise, sans chef et surtout sans perspectives. Tous sont confrontés à de grosses difficultés opérationnelles dues à la désorganisation et à l'absence de politique produits et de stratégie commerciale claires. Face à cela le direction s'entête dans son PSE destructeur au lieu de proposer un véritable projet d'entreprise.
  110. Le Monde. Les sourires n'effacent pas les désaccords entre Mmes Royal et Merkel. 7 mars 2007.
  111. Cette lettre ne met pas en cause le marché d'équipement en bornes Wi-Fi de la ville de Paris obtenu par SFR et Alcatel-Lucent. Dans sa conclusion, le maire indique C'est pourquoi il nous semble très important que par les décisions que vous serez amenés à prendre en matière d'emplois, votre entreprise vise à préserver ses capacités et ses potentialités, dans le cadre d'un dialogue social que je souhaite le plus approfondi possible.
  112. [20]
  113. L'Express. Télécoms Tchuruk la scoumoune, 8 mars 2007.
  114. AFP. Dans l'ombre d'Airbus, les salariés d'Alcatel entrent en "résistance". 8 mars 2007.
  115. Jacques Auxiette, Jean-Marc Ayrault, Joseph Parpaillon, maire d'Orvault.
  116. Le Trégor. Un centre de recherche chinois s'installe à Lannion, 8 mars 2007.
  117. S'ils ont bloqué le site, les manifestants ont cependant précisé qu'ils n'empêchaient personne de travailler.

Liens externes


Article publié sur Wikimonde Plus