Projet PAROLE
Le projet PAROLE est une action de prévention aux anomalies de langage oral, qui se déroule en milieu scolaire français et permet de rallier la prévention en milieu scolaire aux actions de prévention en domaine sanitaire ou social. Ce projet est déposé légalement en droit d’auteur dans les statuts de l’Association Réseau PAROLE. Le langage oral est un domaine d’intervention en prévention à la charnière entre l’éducatif, le pédagogique et le sanitaire. C'est une priorité pour le bien-être de tous reconnu au niveau international, c'est un déterminant de santé correspondant aux éléments de définitions de la santé selon les accords d’Ottawa, ainsi que ceux de l'Organisation mondiale de la santé et une priorité de l’Éducation nationale.
Le contexte de naissance de ce projet fut lié à une étude de secteur sur la ville de Roubaix (statistiques, bilans divers, évaluations nationales et les politiques ministérielles) en 2004. Depuis 2005, le projet est baptisé projet PAROLE par anagramme et selon son intention de partenariat entre : Parents, Adultes du scolaire (directeurs, enseignants, ATSEM…), Réseau d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED, rééducateur scolaire), orthophonistes, Langage, Enfants ou élèves.
Historique
En 2004, il est annoncé l’arrivée de la loi 2005 sur le handicap ainsi que la future mise en place de « plateforme éducative spéciale dans un but de réussite scolaire sur secteur particulier », dite nouvelle politique issue du « Programme de réussite éducative » (émanant de la loi du 1er août 2003), dispositif applicable sur des zones urbaines sensibles (ZUS), zones d’éducation prioritaires (ZEP) et les Réseaux d’éducation prioritaires (REP) définis par le gouvernement. Ces actions qui concernent les territoires visés, et les publics ciblés, relèvent des financements du Plan de cohésion sociale. Le projet relevait à l’époque des programmes 15 et 16 du Plan de cohésion sociale du plan Borloo.
Ce projet fut construit et coordonné par une enseignante spécialisée d’aide rééducative scolaire en Réseau d’Aides spécialisées d’élèves en difficulté sur la ville de Roubaix . Dans l’ensemble des facteurs déterminants observés influant la difficulté scolaire du secteur, il y avait la présence d’une forte augmentation des demandes de bilan orthophonique, des suivis en structures CMP , CMPP . Ces dernières structures étant débordées, ne pouvaient plus prendre en charge ces quantités de demandes, puis même constat pour les professionnels du paramédical. La dominante commune aux établissements et dans ces structures était un souci en langage oral et principalement dans la compréhension en langage dès la maternelle. Ce même constat se retrouvait dans les difficultés repérées aux Cours Préparatoires, ceci jusqu’à l’entrée collège. Il fut proposé de créer une action en maternelle avec un travail de prévention en équipe entre orthophonistes et enseignants spécialisés de RASED.
Madame Paula Dei Cas, (orthophoniste en libéral et formatrice, intervenante d’animations pédagogiques et personnel ressource en théorique sur le secteur et aujourd'hui Directrice de la formation), a participé à la conception organisationnelle avec madame Riquier. Ceci en proposant, une collaboration avec l’institut d’orthophonie Gabriel-Decroix de Lille et l’intervention d’étudiants en dernière année de formation d’orthophoniste. Durant leur stage de formation, ils deviennent membre d’équipe intervenante dans les écoles sous tutelle d’un titulaire en orthophonie en binôme avec l’enseignante spécialisée de secteur. Ce principe d’étudiants permet d’éviter des confusions de missions, des interprétations de « clientélisme » et renforce les missions de prévention de chacun dans leurs professions ou rôles respectifs.
En exemple ce projet a évolué ainsi pour trois écoles avec trois demi-journées par semaine d’intervention (une demi-journée par école) d’avril à avril de l’année suivante. _ De 2006/07 : Premières actions de repérage et dépistage en petites sections, accompagnement des familles en approche des compétences langagières de leur enfant avec groupes de paroles et animations aux parents, accueil des parents en quelques ateliers dans l’année. Mettre en place des liens pour faciliter les démarches vers des bilans en orthophonie pour les élèves les plus en risques d’anomalies lourdes en langage oral. Premiers groupes de stimulation en langage oral sur la même cohorte mais scolarisée en Moyenne section. Des évaluations de départ sont faites auprès des élèves les plus inquiétants. Le projet est baptisé projet PAROLE : Parents, Adultes du scolaire (directeurs, enseignants, A.T.S.E.M., …), RASED (Rééducateur scolaire), Orthophonistes, Langage, Enfants ou élèves.
_ 2007/08 : Reprise de ce même type de progression pour la cohorte suivante mais s’ajoute dans l’année 2008, une évaluation du langage oral en sortie de grande section pour les élèves ayant fait des bilans en cycle 1, ayant bénéficié des groupes ou d’aides extérieures.
_ 2008/09 : Troisième année de fonctionnement avec évaluation quantitative et qualitative du projet en résultats CP. Un travail d’enquête et évaluation fut effectué courant CP, ajoutant à l’équipe du projet une action évaluation projet courant mars, avril. Le projet couvre alors un suivi d’évolution langagière des élèves de la fin petite section à l’année de CP (cours préparatoires).
_ 2009/2010 : Poursuite dans la progression en maintenant les mêmes formules de fonctionnement pour les élèves (repérage, accompagnement et groupes, les évaluations) Mais depuis 2009 c’est ajouté une année supplémentaire de travail en groupe et d’aide à la difficulté en grande section après constat de ce besoin après évaluation et bilan de projet. Car un fléchissement des aspects positifs du projet sur le développement du langage en début CP se faisait ressentir alors que l’évolution des progrès en langage oral étaient corrects au sortir immédiat de la moyenne section. D’où la proposition d’aide de prévention en conscience phonologique avec poursuite du groupe de stimulation langagier en grande section sur la même cohorte d’enfants permis de maintenir les aspects positifs de cette prévention.
_Les évaluations faites en 2009/ 10 ont permises de constater le bienfondé de ce choix de stratégie. Aujourd'hui, le projet se poursuit malgré une perte de son soutient financiers par sa sortie du Dispositif réussite éducative de la ville. Ceci en raison du fait que ces principaux temps d’interventions se situent en temps scolaire dans les écoles. Depuis 2011, le projet est inscrit dans les statuts de l’Association Réseau PAROLE. Il est la principale action de l’association dans son choix d’axe de prévention, complété des axes de formation et accompagnement.
Projections d’avenir du projet : L’actualité est la recherche de soutiens actifs de la part d’institutions et de professionnels publics ou privés pour développer les secteurs pouvant bénéficier des apports formatifs, organisationnels, liés à l’expérience et la maturité de cette prévention aux anomalies de langage oral en milieu scolaire.
définitions et caractéristiques
Pourquoi anomalies, pas troubles, retard?
L’emploi du qualificatif « anomalies » permet d’englober l’ensemble des inquiétudes possibles en langage, allant du normal aux risques de : interrogation, difficulté, retard, trouble du langage, besoins particuliers… Le terme couvre l’ensemble des profils qui concernent les différents niveaux de la prévention. Elle se différencie ainsi du cadre du soin et se place bien en prévention.
Quelle prévention ?
L'association cadrant à ce jour ce projet de prévention, situe essentiellement ses activités dans le cadre de la prévention primaire, secondaire en milieu scolaire. Ceci en respectant la politique de réussite scolaire officiellement abordée en France et les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé :
« Beaucoup de problèmes observés chez les adultes, comme les troubles mentaux, l’obésité, les cardiopathies, la criminalité, ou encore les difficultés à lire et à compter, trouvent leur origine dans la petite enfance. » Aide-mémoire n°332, Août 2009 , site : http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs332/fr/index.html
« Le développement du jeune enfant, à la fois physique, social, affectif et cognitif/apprentissage du langage, a une influence déterminante sur l’espérance de vie et sur la santé plus tard au cours de l’existence, car il met en jeu l’acquisition de compétences, l’instruction et les possibilités d’emploi. » Page 4, http://whqlibdoc.who.int/hq/2008/WHO_IER_CSDH_08.1_fre.pdf publication 2008
intentions et procédure globale
Les objectifs de départ étaient en articulation avec les objectifs prioritaires du projet local de réussite éducative :
- – une prévention des difficultés de la maîtrise du langage oral en maternelle ;
- – besoin de repérer les enfants à risque au plus tôt, dès leurs années de petite section et moyenne section (cycle 1), par le biais de l’observation ou de tests que seuls les spécialistes de l’orthophonie peuvent utiliser. Il s’agit de surveiller le bon développement langagier indispensable à leur santé et leur réussite scolaire ;
- – accompagner les familles en l’éducation au langage et favoriser le partenariat en éducation du langage. C’est-à-dire, de permettre aux parents de s’enrichir en compétences pour interagir avec leur enfant dans le but de favoriser un développement langagier adapté et également mettre en valeur leur part éducative dans la réussite scolaire (aide parentalité), leurs compétences en maintien de la bonne santé de l’enfant. Mais aussi d’orienter, aider les parents, s’il existe des difficultés persistantes ceci par l’encadrement ou l’accompagnement des familles dans leurs démarches d’aide pour leur enfant ;
- – permettre d’éviter aux enseignants d’envoyer trop tard un élève vers une orthophoniste ou une autre forme de prise en charge extérieure favorable à un bon développement ;
- – réduire les difficultés et lutter contre l’échec scolaire à travers une intervention précoce ;
- – donner l’accès à un langage oral correct, permettra au futur adulte de devenir un adulte plus performant dans la recherche de sa bonne santé (l’accès correct au langage est un déterminent de santé).
Actualité : Dans l'axe intervention de l’association, ce projet est un outil modulable en organisationnel pour une aide à la mise en place d’un projet de prévention en langage oral au sein des écoles primaires, avec une priorité aux intervention en maternelle et mise en place d’un partenariat de synergie. Les fondateurs de l’association sont concepteurs et porteurs depuis 2005 du « projet PAROLE* ». Nourris de leurs expériences, ils peuvent proposer et aider à la mise en place de ce type de projet dans les écoles maternelles.
C'est un projet basé sur un partenariat de synergie dans un réseau social constitué :
A l’année scolaire par l’équipe d’intervention dans la pratique de PAROLE composée d'acteurs de relations primaires (base active noyau des actions) : élèves, familles, enseignants de maternelles, équipe du projet (enseignant aide rééducative, minimum requis de deux orthophonistes stagiaires, une orthophoniste titulaire), Directions d’école, hiérarchie Éducation nationale.
Puis d'acteurs de relations secondaires (base relationnelles complémentaires) : classes passerelles, PMI (MS), Médecine scolaire (GS/CP), CMP, CMPP, professionnels du médical et paramédical environnant et sollicités par les familles, les autres membres RASED, les enseignants de l’élémentaire, les réseaux partenariaux aux autres instances auprès des familles (UTPAS…) personnel éducation nationale de circonscription. Acteurs de fonctionnement matériel, administratif et budgétaire : Inspection d’Éducation nationale et membres de l’Association.
Afin de se pérenniser et d’évoluer, le projet a aujourd’hui son officialisation dans les statuts de l’Association Réseau PAROLE, qui l’encadre dans sa pratique et assume son fonctionnement. Le projet est sous la bienveillance des Inspecteurs de secteur, représentant la hiérarchie d’Éducation nationale sur le secteur. Qui est le cadre de l’institutionnalisation au sein des écoles et dans le temps scolaire. Le projet bénéficie d’un partenariat avec l’institut Gabriel-Decroix de Lille. Il y a besoin d’appuis institutionnels, financiers et partenariaux pour poursuivre son développement. Si le projet construit un cadre contractualisé auprès des partenaires en relation primaires (acteurs de base aux réseaux concernés par l’action : enseignants, familles, élèves…) sur la base de relations d’échanges et partages de compétences (pédagogique, éducative…). Il y a désir de développer son secteur d’intervention, sa part d’axe de formation, les outils statistiques ou de prévention. Ce projet n’a pas l’intention d’être un objet de consommation aux partenaires mais d’être le prétexte au partenariat de synergie où chacun trouve son intérêt dans le but commun du bien-être et de la réussite de l’enfant. Parallèlement, il y a l’intention de maintenir une mobilisation des enseignants en prévention santé et valoriser l’axe parentalité.
Car en dehors des interventions faites en milieu scolaire auprès des enseignants et enfants, le projet prévoit des temps aux familles. Les familles sont inviter à des groupes de paroles autour du langage et d’activités amenant à la découverte de pratiques en langage ou d’outils pour entrer en communication orale avec leurs enfants. Ces temps ouvrent aux débats et aux possibilités d’échanges de compétences. Les parents dont les enfants bénéficient des interventions en temps classe, peuvent venir participer au moins une fois à une des activités du projet avec un groupe d’enfants. En dernier trimestre d’année scolaire, tous les enfants de moyenne et grande section de l’école concernée par le projet bénéficie d’un rallye langage. Des ateliers sont alors présentés aux enfants qui circulent parmi ceux-ci en équipes accompagnées par les parents. Les enseignants ont un rôle de lien aux familles, de source complémentaire d’actions au sein de la classe en langage oral pour les autres enfants lorsque le projet allège leur classe en effectif enfant. Ainsi tous les enfants peuvent bénéficier d’une meilleure stimulation en langage oral.
Bibliographie
- Mémoire déposé en avril 09, présenté au jury en juin 2009 pour certification en capacité d’orthophonie, Institut d’orthophonie G. Decroix faculté de médecine H. Warembourg, université Lille-2 Projet PAROLE, Bilan d’une action de prévention maternelle, dans la circonscription de Roubaix Centre (REP), Partenariat RASED/Orthophonistes (essentiel de l’analyse d’évaluation quantitative du projet est présente, analyse par les étudiantes à partir de la page 164)[1]
- Travail d’étude et de recherche Évaluation qualitative du projet prévention langage en milieu scolaire appelé projet PAROLE, document synthèse extrait d’un travail d’étude et recherche en première année master Lille-3, sciences de l’Éducation option prévention santé.
- Mémoire de master Education, santé, prévention année 2010, Lille-3 Le Coordinateur et la dynamique éthique dans un partenariat de projet prévention en éducation, santé.
- Anciennes fiches d’actions et bilans, archivées en Dispositif réussite éducative de la ville de Roubaix.
- Le projet a fait l’objet d’un atelier au colloque : « Éducation précoce en orthophonie » du 5 et 6 février 2007 à Lille[2][3]
- Article « PAROLE, Un projet de prévention-langage, en partenariat avec des stagiaires orthophonistes » dans la revue Envie d’école n° 55, juin/juillet 2008, éditée par la FNAREN.
- Présentation en atelier lors du troisième colloque Éducation à la santé dans et hors l’école : recherche et formation, Paris, MGEN, 21 et 22 octobre 2010, organisé par le réseau des IUFM[4]. Pour la formation en éducation à la santé et prévention des conduites addictives. (participation aux actes du congrès non encore publiés).
Notes et références
- ↑ http://www.sudoc.fr/136786294 consultation du mémoire
- ↑ http://orthophonie.univ-lille2.fr/PROGRAMMES%20COLLOQUES/Programme%205-6%20F%E9vrier%202007.pdf
- ↑ http://www.docstoc.com/docs/104935188/M-LE-NORMAND-%EF%BF%BD-Chercheur-INSERM-%EF%BF%BD-Paris
- ↑ http://plates-formes.iufm.fr/education-sante-prevention/IMG/pdf/PROGRAMME_Colloque.pdf
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