Lorialet

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Séléné-aux-larges-ailes, déesse lunaire et compagne d'Endymion

Les Lorialets (appelés aussi lunatiques[1]) sont des créatures imaginaires issues de la mythologie européenne. Bien que leur lien avec la Lune diffère selon les versions, ils en sont toujours très proches. Certains sont censés descendre de l'astre ou d'une déesse lunaire tandis que d'autres dépendent des rayons de ce luminaire pour survivre. Ils sont en général représentés comme des humains pâles et mélancoliques, et on les assimile parfois aux albinos et aux enfants de la Lune.

Leurs origines

Ces êtres sont le plus souvent décrits comme des enfants nés de l'union d'une femme et d'un rayon de Lune, ou bien de celle d'un homme et de la Lune incarnée pour l'occasion dans un corps de femme. Cependant, il existe d'autres versions concernant leur conception.

Selon les Chroniques Gargantuines

Cet ouvrage, antérieur au célèbre roman La vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel de Rabelais et probablement écrit par lui-même[2], prétend que les Lorialets sont des enfants mortels (et donc humains) nés ou conçus à la lumière de la Lune, ou l'ayant regardée trop longtemps.

Dans la mythologie gréco-romaine

D'après la mythologie gréco-romaine, ils seraient les descendants de Séléné chez les Grecs (ou Luna chez les Romains), une déesse lunaire, et d'Endymion, son amant qu'elle maintient éternellement endormi pour qu'il conserve sa beauté. Le couple est censé concevoir cinquante enfants pendant le sommeil du jeune homme, dont un seul garçon, qui, une fois parti vivre sur terre, donne naissance au peuple des Lorialets[3].

Apparence et mœurs

Dans certaines légendes, ils sont dotés d'une fine pilosité nacrée et d'ailes invisibles, tandis que dans d'autres leur apparence est simplement humaine. En tout cas, ces créatures se caractérisent par leur air rêveur, et leur visage pâle et mélancolique. Ils ne se satisfont jamais de la Terre et n'aspirent qu'à retourner sur la Lune, qu'ils considèrent comme leur véritable patrie[4].

La plupart d'entre eux restent de malheureux innocents jusqu'à leur mort et ne connaissent jamais l'amour (les déesses lunaires font souvent vœu de chasteté et, dans une version de la légende de Séléné et d'Endymion, c'est la crainte de rompre son vœu qui pousse la déesse à endormir son amant), mais il arrive, assez rarement, que le Lorialet s'intègre et devienne une sorte de dandy débraillé[5]. Ce sont en tout cas de formidables artistes, dotés d'un imaginaire foisonnant, et doués pour la musique, la peinture et l'écriture de nouvelles[4],[5].

Les pouvoirs des Lorialets

Dans les légendes les plus anciennes, on attribue aux Lorialets des pouvoirs de tempestiaires. Ils influenceraient inconsciemment le temps en fonction de leur humeur et des cycles de la Lune[4]. On dit parfois qu'ils possèdent également le don de prophétie[3] et qu'ils ne l'exploitent pas[5].

Longévité

Selon les auteurs, la durée de vie des lunatiques varie. Ainsi, dans certaines légendes, les Lorialets peuvent subsister éternellement, à condition d'être régulièrement exposés au rayons de la Lune. Édouard Brasey, quant à lui, écrit qu'ils ne vivent en général pas très longtemps.

Exemples

Les êtres suivants peuvent être vus comme des Lorialets :

  • L'héroïne du Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro, Ofelia apprend en discutant avec un faune qu'elle est « la fille du roi […] du royaume souterrain » et de « la Lune qui l'a engendrée ».
  • Dans le film El Niño de la Luna (en), une tribu africaine attend l'arrivée d'un enfant de peau blanche que les prophéties définissent comme étant « le Fils de la Lune ». David, le personnage principal, croit être cet enfant.
  • Pierrot la Lune
  • L'enfant albinos de la chanson traditionnelle espagnole Hijo de la Luna, conçue par une femme désireuse d'avoir un enfant et la Lune à qui elle a formulé son souhait.
  • Marcelino

Symbolique

On peut penser que les Lorialets sont en fait une représentation des enfants rêveurs ou délaissés (en effet, ils sont souvent dessinés ou décrits jeunes et mélancoliques). Comme les Lorialets qui rêvent de rejoindre la Lune, les enfants souhaitent être proches de leurs parents et vivre des aventures passionnantes. Comme les Lorialets, les enfants ne perçoivent pas très bien la frontière entre le monde réel et l'imaginaire, et ne sont pas encore conscients de certains états de faits que connaissent la plupart des adultes. On peut aussi deviner une ressemblance entre les Lorialets et les poètes maudits.

Notes et références

  1. [email protected]
  2. http://www.erudit.org/revue/etudfr/1996/v32/n1/036013ar.pdf
  3. 3,0 et 3,1 [email protected]
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Encyclopédie du Merveilleux, Tome 3 : Des Créatures de l'Ombre, par Édouard Brasey, ed. le Pré aux Clercs (2006)
  5. 5,0 5,1 et 5,2 Les Lorialets ou Lunatiques

Article connexe

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