Francis lai

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Francis Lai[1] Fils d’horticulteurs d’origine italienne, Francis Lai est né dans l’arrière-pays niçois en 1932 et décédé le 7 novembre 2018 à Paris[2]. Initié à l’accordéon par son cousin, il débute professionnellement à seize ans dans les bals populaires puis les cabarets de la côte. Attiré par le jazz, il se familiarise avec l’improvisation, qui l’amène à l’écriture. « Très vite, j’ai découvert que l’improvisation était une forme de composition spontanée, souligne-t-il. Quand vous improvisez, des idées mélodiques jaillissent sous vos doigts, de manière éphémère. Au lieu de les laisser s’évaporer et disparaître à jamais, j’ai préféré les noter pour pouvoir les rejouer. » Tout va ensuite s’accélérer : le jeune Lai monte à Paris, écrit des chansons avec Bernard Dimey, rencontre Piaf dont il devient l’accordéoniste… En 1965, par l’intermédiaire de Pierre Barouh, il croise un jeune cinéaste, Claude Lelouch, qui lui propose de mettre en musique un projet de film intitulé Un homme et une femme. Avant même le tournage, l’accordéoniste propose à Lelouch une dizaine de mélodies différentes. « Claude a carrément sursauté quand je lui ai chantonné celle destinée à la séquence où Trintignant se balade à Pigalle, se souvient le compositeur. C’était le Chabadabada ! Il m’a demandé de la rejouer dix fois d’affilée : «Mais Francis, c’est ça le thème du film !» Toute la musique a été écrite et enregistrée avant même le premier tour de manivelle. Et sur le plateau, Claude s’en servait pour diriger les comédiens, pour rythmer sa mise en scène. Elle prenait la place de certains dialogues, elle révélait les personnages, elle faisait parler leurs sentiments. » Aidé par Ivan Jullien pour l’orchestration, Francis Lai traite le fameux Chabadabada avec un extrême dépouillement : une voix féminine (Nicole Croisille), une voix masculine (Pierre Barouh) et le compositeur lui-même à l’accordéon électronique, instrument alors inédit au cinéma. La suite appartient à l’histoire : Palme d’Or, succès mondial, avalanche de reprises, d’Ella Fitzgerald à Tom Jones. En un film, la musique de Lai est devenu indissociable du cinéma sentimental selon Lelouch[3].

Francis Lai[4] devient l’un des compositeurs les plus en vue du cinéma français. Happé par des tas de genres cinématographiques, il reste fidèle à la notion de thème simple et clair, mémorisable dès la première écoute, d’une grande évidence mélodique, frappé d’un cachet harmonique original. « Ma démarche, précise-t-il, c’est de personnaliser chaque film par une mélodie forte, susceptible d’être orchestrée aussi bien en jazz qu’en ouverture symphonique. » Francis Lai accompagne donc (quasiment) toutes les aventures de Claude Lelouch (Vivre pour vivre, La Bonne année, Les Uns et les autres, Itinéraire d’un enfant gâté… trente collaborations à ce jour), mais aussi du vétéran René Clément (Le Passager de la pluie, La Course du lièvre à travers les champs), d’Henri Verneuil (Le Corps de mon ennemi) ou, plus tard, de Claude Zidi (les trois Ripoux, Association de malfaiteurs). La spirale du succès s’intensifie dans les années soixante-dix avec l’Oscar de la meilleure musique de film pour Love story d’Arthur Hiller, les disques d’or de Bilitis deDavid Hamilton, sans compter les compositions hors-films : Les Etoiles du cinéma, inoubliable indicatif de FR3 (souvenez-vous des regards d’acteurs en fondu-enchaîné), ou encore La Bicyclette, écrite avec Pierre Barouh, pierre angulaire du répertoire d’Yves Montand.

Ambassadeur d’un certain romantisme ‘’à la française’’, l’écriture de Francis Lai s’exporte particulièrement en Angleterre (trois films avec Michael Winner), Italie (deux avec Dino Risi), en URSS (Les Yeux noirs de Nikita Mikhalkov) ou au Japon. Chez lui, dans son home-studio, Francis Lai compose toujours sur un clavier-accordéon, fidèle à une inspiration tournée vers la simplicité des sentiments, populaire dans le meilleurs sens du terme. « La première fois où j’ai rencontré Francis, raconte Dino Risi, il m’a paru discret et modeste, presque dilettante. Et j’aime les artistes qui ont un côté amateur, leur sensibilité me touche. Les dilettantes comme Francis ont leurs propres idées alors que les professionnels ont les idées des autres ! ». Après une carrière durant laquelle il aura remporte de nombreuses récompenses et devient l'un des recordman de ventes de disques hors de son pays. Il demeure l'un des compositeurs français les plus célèbres à l'étranger dont l'oscar reçu à Hollywood pour la musique du film "Un Homme et Une femme" cache un répertoire riche de nombreuses oeuvres parmi lesquels le titre rendu célèbre par Yves Montand "La Bicyclette" ou encore la musique de Bilitis. Ces oeuvres sont régulièrement rééditées[5]. Article publié sur Wikimonde Plus