Gare de Reytac
Gare de Reytac | |
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Localisation | |
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Pays | USA |
Commune | Reytac |
Historique | |
Fermeture | Décembre 1847 (en travaux) |
Architecte | William Le Baron Jenney, Ambrose Whitaker |
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La gare de Reytac est une ancienne gare ferroviaire inachevée située dans le désert californien, près de Palm Springs. Construite à partir de 1857 sous l’impulsion du maire Lubert Taylor, ce projet était supposé relier Los Angeles à Las Vegas et transformer Reytac en un carrefour économique. Cependant, en raison de tragédies successives, de difficultés financières et de rumeurs de malédiction, les travaux furent abandonnés en décembre 1857. Aujourd’hui, les vestiges de la gare subsistent et sont entourés de légendes locales.
Histoire
Conception et opposition (1857)
Le 1ᵉʳ janvier 1857, le maire Lubert Taylor annonça la construction d’une gare ferroviaire sur un terrain vierge aux limites de Reytac. Ce projet, confié au jeune architecte prodige William Le Baron Jenney (diplômé de l’École centrale de Paris), visait à dynamiser la ville. Cependant, Ambrose Whitaker, un centenaire respecté, s’opposa violemment à l’emplacement choisi, affirmant que le site était un ancien sanctuaire sacré. Malgré ses avertissements sur un « mal ancien » à ne pas réveiller, les travaux débutèrent le 15 avril 1857.
Construction et accidents
Dès juin 1857, une série d’accidents mystérieux frappa le chantier : chutes de pierres, effondrements de structures et fractures parmi les ouvriers. Ces incidents, attribués à des négligences ou à la malchance, entraînèrent une suspension temporaire des travaux. Ambrose Whitaker y vit un signe de la « colère de la terre ». Après une enquête, le chantier reprit en juillet avec des effectifs et des mesures de sécurité renforcés.
En octobre 1857, des pierres gravées de symboles énigmatiques furent découvertes lors des excavations, alimentant les craintes superstitieuses. Malgré cela, les travaux progressèrent jusqu’à l’achèvement du bâtiment principal.
Tragédies et abandon
Le 2 novembre 1857, le corps de Gwendolyn Porter, 10 ans, fut retrouvé sans vie dans la gare en construction. Aucune cause évidente de décès ne fut identifiée, et l’enquête n’aboutit pas. Sa mort plongea la ville dans le deuil et accrédita les rumeurs de malédiction. Le maire Taylor, tout en appelant à l’unité, refusa d’abandonner le projet.
Le 1ᵉʳ décembre 1857, des actes de sabotage détruisirent le matériel ferroviaire qui était acheminé vers Reytac. Face à l’épuisement des finances municipales et à la psychose collective, le conseil vota l’abandon définitif du projet. La structure inachevée fut conservée en hommage à Gwendolyn Porter, bien que certains y vissent désormais un « sanctuaire maudit ».
Entre 1858 et 1861, la gare fut le théâtre d’une série de disparitions troublantes impliquant des enfants, tous retrouvés dans des postures immobiles et inexplicables à l’intérieur de l’édifice. Ces événements, documentés dans les archives locales et les journaux de l’époque, alimentèrent craintes et légendes urbaines. Les victimes furent découvertes comme suit :
- Betty Lewis (7 ans) – Retrouvée le 18 mars 1858 allongée sur un banc de la gare.
- Jezabel Miller (10 ans) – Retrouvée le 3 août 1858, adossée au mur ouest de la gare.
- Isaac Law (6 ans) – Découvert le 26 novembre 1858 au pied d’une guérite des gardes, les mains jointes.
- Meg Brown (5 ans) – Trouvée le 14 mai 1859 recroquevillée sous un banc, comme endormie.
- Terrence Colmann (8 ans) – Retrouvé le 7 octobre 1859 debout, figé contre un mur dans une posture évoquant la prière.
- Julius Anderson (9 ans) – Découvert le 19 février 1860 dos au mur est, les bras en croix.
- Christopher Baker (12 ans) – Retrouvé le 30 juillet 1860 allongé sur un tas de charbon.
- Mandy Flanagan (6 ans) – Trouvée le 6 novembre 1860 appuyée contre une malle dans la zone des bagages.
- Caroline Mitchell (11 ans) – Découverte le 17 mars 1861 étendue au pied du guichet des billets.
- Colin Farnsworth (7 ans) – Retrouvé le 4 avril 1861, cinq jours seulement avant l’incendie qui ravagea partiellement la gare.
Aucune cause officielle (maladie, intoxication ou crime) ne fut avancée par les autorités, malgré des enquêtes approfondies menées par le shérif Ezekiel Marsh. Les journaux de l’époque évoquèrent des « phénomènes contre nature », tandis que des pasteurs locaux parlèrent de « possession » ou de « pactes maudits ».
Le 9 avril 1861, un incendie aux origines inconnues se déclencha à Reytac, détruisant tout sur son passage et décimant la quasi-totalité de la population, à l’exception de cinq survivants. Le seul bâtiment qui a été épargné par les flammes était la gare de Reytac, un mystère qui intrigue encore les historiens aujourd’hui. Malgré les enquêtes, aucune cause précise ne fut identifiée, et les récits de l’époque évoquent une nuit où "le ciel semblait avaler la ville". Les cinq rescapés, dont les témoignages furent consignés dans des archives locales, décrivirent des flammes "aussi rapides que des démons", épargnant miraculeusement la gare. Ce drame marqua durablement la région, et la gare devint un lieu de pèlerinage pour les amateurs d’urbex ou d’histoires effrayantes.
La gare de Reytac devint un sujet de fascination. Certains attribuèrent les événements tragiques à l’âme errante de Gwendolyn ou à une entité évoquée par les symboles anciens.
Architecture
Conçue par William Le Baron Jenney (futur pionnier des gratte-ciel), la gare devait allier fonctionnalité et ambition esthétique. Le bâtiment principal, aux murs de pierre et charpente robuste, domine toujours le paysage désertique. Les rails jamais posés et les gravats abandonnés témoignent de l’inachèvement du projet.
Dans la culture populaire
La gare de Reytac incarne un récit cautionnant les dangers de défier les forces occultes. Elle inspire des contes locaux mêlant progrès industriel et folklore, et sert de mise en garde contre l’avidité humaine.
Citations
« Reytac ne peut rester un hameau à l’ombre des grandes villes ! » — Lubert Taylor, 1ᵉʳ janvier 1857.
« Ceux qui entrent [dans la gare] ne reviennent pas. » — Ambrose Whitaker, mai 1858.
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