K'àak' Chi'
K'àak' Chi' | |
Localisation | |
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Pays | ![]() |
Civilisation | Maya |
Superficie | 8000 à 12000 |
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K'àak' Chi', toponyme maya signifiant littéralement « la bouche de feu », est un hypothétique site archéologique maya du Mexique. La prétendue découverte de cette cité est annoncée par le Journal de Montréal en mai 2016 suite à des travaux présentés début 2014 par William Gadoury, jeune canadien de 15 ans[1],[note 1], passionné d'archéologie, selon une méthode inédite basée sur une corrélation entre l'emplacement des différentes villes mayas et les constellations de leur cosmogonie[3].
Méthode de recherche et résultats
Poursuivant ses recherches[Lesquelles ?], William Gadoury réalise qu'une vingt-troisième constellation, la constellation d'Orion, pouvait être observée par les Mayas. Trois des étoiles de cette constellation forment un triangle, soient : Alnitak (Zeta Orionis), Rigel (Bêta Orionis) et Saïph (Kappa Orionis). Deux d'entre elles correspondent aux anciennes cités mayas que sont Calakmul et El Mirador[4]. Or, il s'aperçoit que l'une des étoiles de ce triangle ne correspond à aucun site maya connu. Il fait l'hypothèse qu'une ville devait avoir existé à l'emplacement approximatif correspondant. Faisant part de ses réflexions à l'Agence spatiale canadienne, celle-ci lui fournit des images satellites de la NASA et de l'agence spatiale japonaise. Un spécialiste en télédétection de l'Université du Nouveau-Brunswick à Fredericton, le professeur Armand LaRocque, participe activement à l'analyse des images : « La découverte de structures humaines cachées par la jungle du Yucatán n'a pas été chose facile, mais l'utilisation d'images satellites[5],[6] ainsi que l'apport du traitement d'images numériques permettent de faire ressortir ces structures et de confirmer leur possible existence, bien qu'elles aient été oubliées depuis plusieurs centaines d'années[7]. » Trente structures seraient visibles de l'espace. Il s'agirait de la quatrième « plus importante »[évasif] cité maya dont la superficie totale serait évaluée autour de 80 à 120 km2. Le jeune découvreur a nommé cette cité perdue K'àak' Chi', ce qui signifie « la bouche de feu » en français[7].
Son projet de recherche a été bien reçu selon Daniel De Lisle de l'Agence spatiale canadienne, qui a loué « la profondeur de sa recherche », estimant que « faire le lien entre la position des étoiles et la localisation d'une cité perdue et l'utilisation des images satellitaires sur un tout petit territoire pour y déceler des vestiges enfouis sous une végétation très dense, c'est tout à fait exceptionnel[7] ! » Lucie Dufresne, une géographe, historienne et auteure de plusieurs ouvrages sur les Mayas, a quant à elle confié que jusqu'alors « personne n'a regardé le territoire maya sous cet angle[8]. »
Parmi les images étudiées, Armand LaRocque a trouvé ce qu'il a décrit comme étant un réseau de sentiers[9], appelés "sacbeob". Le résultat de ces recherches a été présenté à la "26ª reunión de investigadores de la cultura maya", à l'Université autonome de Campeche, en novembre 2016.[10]»
Analyse des scientifiques
Dans les faits, aucune publication scientifique ne vient présenter de résultat. Certains des experts interrogés sont formels sur le manque de rigueur logique de la démarche, hormis les scientifiques qui ont eu accès et analysé le travail du jeune québécois. Concernant cette découverte les données sont parcellaires et photographiques (images satellites). Malgré l'erreur de publication d'une image satellite corrigée instantanément par le quotidien britannique The Independent[11],[12], les spécialistes ne s'accordent pas sur l'existence d'un site archéologique, d'un champ de maïs abandonné ou d'une plantation de cannabis.
Partisans
- Daniel DeLisle, de l'Agence spatiale canadienne, soutient que sur les images satellites « il semblait bien y avoir des structures humaines à l'endroit identifié par William Gadoury[11]. »
- Francisco Estrada-Belli, archéologue italo-guatémaltèque, célèbre pour ses découvertes des mascarons[13] mayas précise que seul un outil de télédétection par laser ou Lidar peut « voir » à travers la végétation et donner aux chercheurs une meilleure idée de ce qui est visible sur le terrain : « Si [William Gadoury] peut avoir accès à des images Lidar, il peut exclure certaines zones, aussi bien que de confirmer l'emplacement de petits sites mayas. ». Le spécialiste salue les efforts du jeune canadien et ajoute qu'« il doit être applaudi pour l'application de sa théorie à l'aide de ces technologies de pointe qui sont, dès maintenant, les plus prometteuses pour cartographier des sites dans les régions éloignées. Je veux lui offrir une invitation à venir avec moi dans la jungle, et nous pouvons aller chercher les sites mayas ensemble[14]. »
- Armand LaRocque, spécialiste en télédétection de l'Université du Nouveau-Brunswick, révèle qu'une mauvaise image de la découverte a été publiée par le journal The Independent : « Le journaliste a cru qu'il s'agissait des images que j'avais analysées alors que c'est faux». Et de préciser qu' « il y a toujours eu des sceptiques et des gens pour mettre en doute des théories avancés par des recherches sérieuses. On n'a qu'à penser à Darwin avec sa théorie de l'évolution, Copernic ou Wegener, un météorologiste qui a subjugué les hommes de science avec la dérive des continents, tous ont été ridiculisés. Dès qu'il y a quelque chose de nouveau et d'inédit, on voit un tollé de protestations[11]. »
Détracteurs
- Thomas Garrison, assistant-professeur à l'Université de Californie du Sud présume, que « la nature rectiligne de la végétation en croissance est un signe clair d'une relique milpa. ». Il suppose « qu'il est en jachère depuis 10 ou 15 ans. C'est évident pour toute personne qui a passé du temps dans les basses terres des mayas[11]. »
- L'archéologue Dominique Michelet, se prononce contre la découverte en elle-même en précisant qu' « une pyramide et trente structures ce n'est pas un grand site[15]. »
- Le mayaniste David Stuart est d'avis que la forme carrée vue sur Google Earth comme étant la cité maya est effectivement artificielle, mais il s'agirait, selon lui, d'un ancien champ de maïs, ou milpa, et non d'une cité[16].
- L'archéologue et enseignant Éric Taladoire y voit quant à lui une petite maison et un hamac, et la pyramide serait une plantation de cannabis[17].
Architecture
K'àak' Chi' serait « la quatrième plus importante »[évasif] des cités mayas connues à ce jour, les images satellites[18],[19],[20] révélant une trentaine de formes rectangulaires interprétées comme étant des bâtiments et des pyramides, dont une étant large[réf. nécessaire] de 86 mètres, séparées par un réseau de rues, le tout réparti sur une superficie de 80 à 120 km2[3].
Notes et références
Notes
- ↑ William Gadoury est âgé de 13 ans au moment de ses travaux. Il a remporté en 2014 la médaille d'or lors de la finale régionale dans Lanaudière de l'Expo-sciences Hydro-Québec pour son projet Né du ciel[2].
Références
- ↑ Samuel Osborne, « Forgotten Mayan city 'discovered' in Central America by 15-year-old », The Independent, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ Fiche lauréat (2014), avril 2014.
- ↑ Revenir plus haut en : 3,0 et 3,1 « Un ado découvre une cité maya », Le Journal de Montréal, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « www.laction.com »
- ↑ « www.news.com.au »
- ↑ www.dailymail.co.uk »
- ↑ Revenir plus haut en : 7,0 7,1 et 7,2 Michel Harnois, Un ado découvre une cité maya, 7 mai 2016
- ↑ « Né du ciel : un projet fascinant », Académie Antoine-Manseau
- ↑ Kelsey Pye, UNB researcher helps 15-year-old student discover forgotten Mayan city, 10 mai 2016
- ↑ Universidad Autónoma de Campeche, Inicia la ponencia "Detección de Sacbeob usando radares ópticos e imaginarios en Yuc." , 9 novembre 2016
- ↑ Revenir plus haut en : 11,0 11,1 11,2 et 11,3 Michel Harnois, « Les scientifiques qui ont lu l'étude sur la cité maya y croient », Le Journal de Montréal, (lire en ligne).
- ↑ Is it a lost Mayan city found by a brilliant teenager - or just an old cornfield?, 2016-05-11
- ↑ Explorers - Bio : Francisco Estrada-Belli
- ↑ Experts: Teen's 'Discovery' of Maya City is a Very Western Mistake, 2016-05-11
- ↑ Sophie Rahal, « La pseudo-découverte d'une nouvelle cité maya : chronique d'une boulette annoncée ? », Télérama, (lire en ligne).
- ↑ The Sydney Morning Herald, Julie Power : Canadian teen William Gadoury's discovery of 'Mayan city' debunked as junk science - 11 mai 2016
- ↑ Amaury Peyrach', « Un expert dément la découverte d'une cité maya par un jeune québécois », Le Figaro, (lire en ligne)
- ↑ Kid discovers ancient Mayan secret
- ↑ Canadian schoolboy discovers lost Mayan city from his bedroom
- ↑ Image satellite montrant des structures humaines à l'endroit de la découverte
Article connexe
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