Sergey Ignatyev

Aller à la navigation Aller à la recherche
Sergey IGNATYEV
Nom de naissance Sergey IGNATYEV
Naissance (66 ans)
Activité principale
Peintre figuratif

Sergey Ignatyev (en translittération française: Sergueï Ignatiev), né le 14 juin 1958 en URSS est un peintre figuratif américain d'origine soviétique et défenseur des droits de l'homme. D'ethnie russe et ancien citoyen soviétique né en RSS d'Ouzbékistan, il vit maintenant aux États-Unis, où il représente l'association Droits de l'Homme en Asie Centrale.

Biographie

Sergey Ignatyev est né à Tachkent, capitale de la république socialiste soviétique d'Ouzbékistan. Sa mère, Irina Ignatieva, née le 16 avril 1923, critique d'art, a enseigné l'histoire de l'art à l'Institut de Théâtre et d'Art Alexandre Ostrovsky de Tachkent ; son père, Youri Steptchouk (ru) (19281997), fut acteur de cinéma et réalisateur à l'époque de l'Union Soviétique.

De 1973 à 1977, Sergey Ignatyev poursuit des études à l'École Nationale d'Art P.P. Benkov (en RSS d'Ouzbékistan), puis, de 1977 à 1983, à l'Institut de Théâtre et d'Art, Alexandre Ostrovsky (TTKhI). De 1985 à 1988, il y enseigne l'art graphique.

En 1985, les artistes Sergey Ignatyev (peintre), Sergueï Vassiliev (caricaturiste), Igor Reznikov (créateur d'affiches) et Vladimir Jerebtsov (illustrateur) organisent une exposition sur le « Broadway de Tachkent », comme on avait l'habitude d'appeler la rue Karl Marx, où se trouve également le théâtre Maxime Gorki. Les artistes exposent leurs œuvres en face du théâtre et se mettent à faire le portrait des passants. Un mois plus tard, des dizaines d'autres artistes s'étaient joints à eux et en l'espace de deux mois, les quatre artistes avaient gagné de quoi rénover le local qui leur avait été attribué comme atelier dans une ancienne chaufferie d'immeuble. Ils y travailleront jusqu'en 1991. Tous sortis de l'Institut théâtral Ostrovsky de Tachkent, ils seront tous contraints d'émigrer. La rue dans laquelle ils avaient organisé leur exposition a pris le nom d'« Allée des Peintres », où aujourd'hui ne travaillent que des peintres amateurs.

En 1986, Sergey Ignatyev entre à l'Union des Artistes d'Ouzbékistan (SkhU) et la même année commence à travailler aux ateliers d'art Rassom ("L'Artiste") par l'intermédiaire duquel, sous l'Union Soviétique, les artistes de la république soviétique d'Ouzbékistan recevaient des commandes. Il fut cependant congédié du Rassom en 1987 et par voie de conséquence, de l'Union des Artistes, officiellement, selon le décret du Président du Rassom, Koutloug Bachirov, pour « utilisation non autorisée du matériel des ateliers à des fins personnelles ». La véritable raison, de l'avis de Sergey Ignatyev lui-même, est sa participation à une exposition durant l'été 1987 dans le parc situé en face du bâtiment du KGB (aujourd'hui Service de Sécurité Nationale, SNB) de Tachkent, à la station de métro " Place Lénine " où des groupes de jeunes artistes, comme Sergueï Ignatiev, Maxime Vardanian, Sergueï Vassiliev, Igor Reznikov, avaient exposé leurs œuvres.

À l'époque, toutes les expositions avaient lieu au Centre des Expositions de l'Académie des Beaux-Arts d'Ouzbékistan ou bien au Théâtre Ilkhom. Ce groupe de jeunes artistes avait exposé hors circuit, sans autorisation du Comité des Expositions ni celle de l'Union des Artistes d'Ouzbékistan. Seuls ces deux instances étaient habilitées à déterminer quelles œuvres tel ou tel artiste pouvait présenter au public.

La brutale réaction du chef du Rassom, Koutloug Bacharov, avait provoqué une vague de protestations parmi les jeunes artistes. Ils avaient manifesté ouvertement leur indignation contre l'impossibilité d'exposer pour les jeunes sans la censure des sommités artistiques, contre le manque d'objectivité avec laquelle leurs œuvres étaient estimées et contre le fait que toute initiative conduisait à une accusation. Pendant la période de dégel gorbatchévien, beaucoup se sont crus en sécurité en exprimant une opinion critique, mais en Ouzbékistan, cela s'avéra illusoire. On y a toujours trouvé moyen de "serrer la bride " des personnes actives ou de les contraindre à émigrer hors des frontières.

À l'automne 1987, Sergey Ignatyev participe à Tachkent à l'Exposition nationale des jeunes artistes au Centre des Expositions où a été présenté son triptyque Le Prisonnier, Grenade, Le Fer et le lait. Cette exposition était présentée au public comme la première exposition de jeunes artistes non censurée de la Perestroïka. Le Ministère de la Culture d'Ouzbékistan jugea ces trois tableaux politisés et le peintre Sergey Ignatyev se retrouva sur la « listes noire » du KGB local.

En 1988, Sergey Ignatyev émigre aux États-Unis pour motifs politiques, s'installe à Miami et il est privé de la citoyenneté soviétique. Ses tentatives pour emporter ses toiles avaient été un échec et il avait dû brûler plus de 30 œuvres quelques jours avant son départ, habitude prises par les artistes qui quittaient définitivement l'Ouzbékistan soviétique. En 1998, Sergey Ignatyev reçoit la nationalité américaine.

Activités artistiques

De 2003 à 2008, Sergey Ignatyev délaisse la peinture pour raisons objectives[Lesquelles ?]. Puis, il se met à collaborer avec des galeries d'art et des entreprises de design, comme Déco Productions, Barton G, Me Productions, et autres.

En 2011, il devient coordinateur du projet artistique "Création et droits humains " sous l'égide de l'association Droits de l'Homme en Asie Centrale. A ce projet participent des artistes indépendants d'Asie Centrale, pour l'heure confidentiellement. L'idée de Sergey Ignatyev est de réunir des artistes indépendants vivant dans les pays d'Asie Centrale et des artistes émigrés pour promouvoir leurs œuvres, les mettre en relation avec des galeries occidentales, publier leurs catalogues, etc.

Actuellement, dans le cadre de ce projet artistique, une série d'expositions artistiques itinérantes sur le thème des droits humains est en cours de préparation. La première de ces expositions s'intitule Lettres de prison, qui regroupera 55 œuvres inspirées de lettres de prisonniers. Cette exposition est conçue comme une action, son but étant d'attirer l'attention des sociétés démocratiques sur les 10 000 prisonniers politiques enfermés en Ouzbékistan. Tous sont victimes de tortures, beaucoup sont privés du droit de défense et de visite de leurs proches, ils sont condamnés à des durées maximales de privation de liberté et sont soumis à la torture même après l'annonce de la sentence. On les maintient dans des conditions de prolifération de la tuberculose et autres maladies infectieuses et vénériennes. Un phénomène habituel est la contamination par le sida, considéré par le pouvoir comme l'une des modalités de peine pour refus de signature d'une demande de grâce, mais il existe beaucoup d'autres formes illégales de châtiment. Dans les archives de l'Association Droits de l'Homme en Asie Centrale, il existe quelque vingt lettres de prisonniers qui décrivent les tortures dont ils sont victimes, ainsi que les conditions inhumaines dans lesquelles on les maintient. Ils écrivent que ni les représentants de la Croix Rouge, ni les avocats, ni les défenseurs des droits humains n'arrivent jusqu'à eux. Cette situation est régulièrement dénoncée après du bureau du rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, mais on refuse à ce dernier l'entrée en Ouzbékistan depuis maintenant huit ans. Ces lettres de prison ont inspiré à Sergey Ignatyev la série d'œuvres Lettres de prisonniers.

Expositions

  • 2002 - deux tableaux de Sergey Ignatyev, Echecs et Saints sont présentés à l'Exposition Internationale des Beaux-Arts, Art Expo - New York.

Expositions personnelles

  • 1989 – première exposition personnelle à la galerie Jeanette, Miami (Floride) avec la participation du maire de Miami qui transmet à Sergey Ignatyev les clefs de la ville.
  • 1990 – La galerie Virginia Miller organise à Miami l'exposition "Art politique russe". Une exposition personnelle de Sergey Ignatyev a lieu lors des journées de rencontre au plus haut niveau, Mikhaïl Gorbatchev - Ronald Reagan à Washington. Gorbatchev avait amené avec lui l'exposition " Caricature politique en URSS " et le propriétaire de la galerie Virginia Miller avait pris l'initiative de faire venir cette exposition à Miami.

Simultanément est organisée une autre exposition personnelle du peintre Sergueï Ignatiev.

  • 1991 – Exposition personnelle de Sergey Ignatyev à la galerie Virginia Miller, Miami, Floride
  • 1991 – Exposition d'art figuratif de Sergey Ignatyev à la galerie Virginia Miller, Miami, Floride
  • 1993 - Art-Centre Bakehouse, Miami, Floride
  • 1994 - Centre Culturel de Miami, Floride
  • 1995 - Musée d'Art Contemporain, St-Petersburg, Floride. Ce musée acquiert une œuvre de Sergey Ignatyev, L'Ange Rouge

Activités sociales

En 2008, Sergey Ignatyev devient membre de l'association Droits de l'Homme en Asie Centrale. En 2011, il entre au conseil d'administration de l'association. Il en est à présent l'administrateur officiel aux États-Unis et coordinateur du projet Création et droits humains.

Voir aussi

Liens externes

Article publié sur Wikimonde Plus

  • icône décorative Portail de la peinture
  • icône décorative Portail des droits de l’homme
  • icône décorative Portail de l’Ouzbékistan