Anne Fourcade
Anne Fourcade, née à Toulouse le , est une architecte-urbaniste française.
Biographie
Anne Fourcade voit le jour à Toulouse le 9 juin 1950. Destinée par ses parents Marc et Yvonne Fourcade[1] à des études en école de commerce davantage qu'aux Beaux-Arts, elle entame son cursus à Paris par une année dans un établissement privé de décoration du XVIe arrondissement, l'EAM. Puis elle s'inscrit à l'École supérieure des arts modernes, dont elle sort diplômée avant de passer et réussir le concours des Monuments historiques.
Entre 1970 et 1972, elle réalise une thèse encadrée par le sémiologue Roland Barthes, à l'École pratique des Hautes études. Au cours d'ateliers créatifs dédiés aux enfants, elle y met en lumière l'indépendance entre la manière qu'ont des enfants du monde entier de dessiner quelques fondamentaux (le soleil, la maison…), et leur culture ou leur origine géographique ou ethnique. Elle renforce sa vision des fondamentaux de l'architecture au cours des voyages qu'elle réalise au cours de sa jeunesse et prend conscience de l'importance du nombre d'or dans la richesse et la cohérence des constructions de l'Égypte antique, des châteaux Renaissance ou des cathédrales.
En 1978, à 28 ans, elle crée son agence à Paris. Composée de collaborateurs pluridisciplinaires, l'Agence Fourcade développe ses activités dans les études de concepts et programmation pour divers groupes industriels, les études d'impact et d'urbanisme, la programmation d'espaces de loisirs, la restructuration et rénovation d'immeubles, la réhabilitation d'édifices anciens et, dans la construction d'habitat individuel. Après plusieurs séjours dans les parcs d'attractions de Tokyo, Orlando ou Miami au début des années 1980, elle initie en 1983 un projet de parc de loisirs français. Elle rénove en 1983 et 1984 l'immeuble de la salle Pleyel[1].
Le parc de loisirs nommé Mirapolis[2] ouvre en mai 1987 au terme d'un chantier de 14 mois, sur un terrain de 90 ha à proximité de Cergy-Pontoise. Un parc fondé sur le thème des contes et légendes où elle met en application les tracés directeurs basés sur le nombre d'or et le rectangle d'or auxquels elle est attachée. Un parc connu aussi pour sa figure du géant Gargantua, haute de 35 mètres : la plus grande statue creuse d'Europe, alors, et la deuxième au monde après la statue de la Liberté[2].
La saison se clôture mi-octobre. Le parc n'a pas atteint ses objectifs. 600 000 touristes sont dénombrés au lieu des 2 millions attendus[3], soit moins d'un tiers du public attendu[4],[5],[6]. Ce nombre est même de 570 000 selon Georges Cazes[7]. Mirapolis souffre du manque d'expérience de son équipe créative dans la conception de parcs à thèmes[8],[9]. Il est considéré comme mal conçu et surdimensionné[10]. Selon Economic Research Associates, il comportait plusieurs défauts de conception graves[11], dont un nombre limité d'attractions réparties dans un parc trop étendu[12],[13],[8], ce qui les rendaient trop espacées[14],[15],[16]. Il en résulte un déficit de 20 millions de francs[17]. Face à ces mauvais résultats, l'équipe de gestion est remplacée et le Club Med est désigné pour prendre leur place[18][7].
Après son départ, Anne Fourcade travaille en 1988 et 1989 aux débuts du parc du Puy du Fou[1]. Ses plans engendrent la colère de Philippe de Villiers, ils sont par la suite déchirés, avant de repartir d'une page blanche[19]. Ce parc de loisirs de 50 ha, vient compléter l'offre de La Cinéscénie, spectacle nocturne recueillant un succès sans cesse grandissant.
Après avoir évolué vers un parc forain avec de nombreux manèges classiques en 1989[20],[21], et après avoir vu sa gestion changer de mains à plusieurs reprises, le parc Mirapolis ferme définitivement ses portes fin 1991, faute de succès commercial[8].
Depuis 2006, Anne Fourcade, accompagnée d'une équipe pluridisciplinaire de paysagistes, bureaux d'études belge, ont développé un concept touristique basé sur la nature, le sport et les loisirs. Fin 2013, Anne Fourcade quitte Paris et s'installe, ainsi que son agence[22], en Belgique pour encadrer au plus près la réalisation du projet du Domaine de Péronnes (Antoing)[23], à l'ouest du Hainaut. Les premières moutures du projet ont été décriées par une partie de la population, représentée au sein de la Coordination Internationale des Alpes occidentales (CIAO)[24]. Ce projet de "resort touristique nouvelle génération"[23], orienté vers le développement durable, a cependant vu sa conception évoluer fortement pour s'intégrer au cadre naturel existant[25].
Projet maintes fois réévalués dés 2006, il devait aboutir à l'été 2016[26],[27],[28]. Le projet a obtenu successivement toutes les autorisations urbanistiques[29] - la CIAO a introduit puis retiré son recours[30] à l'égard du permis d'urbanisme - (modification du plan de secteur, RUE, permis d'urbanisme[31],[32],[33]…), et doit ouvrir ses portes à la mi 2016. Retardé et modifié plusieurs fois[34], le projet rebaptisé Your Nature sort de terre en 2018 et 2019[35][36]. Il est annoncé avant la pandémie de Covid-19 que la première phase est attendue pour décembre 2020 [37].
Réalisations[38]
Étude de concepts et développement de programmes pour des groupes industriels
L'Agence Fourcade a fourni conseils, études de concept et développement de programmes pour les groupes industriels LVMH (depuis 1988), Poilâne (depuis 1992), Vranken (depuis 2000) et Holder (Ladurée, depuis 2001).
- Poilâne (Paris, Londres - 1992-2000)
- Moët et Chandon (Epernay - 1996-1997)
- Diesel (Paris - 2003-2004)
Études d'impact et d'urbanisme, réalisation de lotissements
L'Agence Fourcade a oeuvré sur de nombreuses études d'impact et d'urbanisme, et réalisé divers lotissement tant comme architecte conseil de la DDE qu'auprès des mairies (de 1980 à 1986), puis auprès du Ministère de la Culture dans les cadre des Monuments historiques (de 1982 à 1985), enfin, également dans le cadre de nombreux marchés privés.
- Héliport de Paris (Issy-les-Moulineaux - 2001-2002)
- Structure urbaine de Reims (Reims - )
- Domaine Saint-Marc (Jouy-en-Josas - )
- Pose Le Vaudreuil (Le Vaudreuil - )
- Parc de la Vallée au Loup (Châtenay-Malabry - )
Programmation, études et réalisation de bâtiments de loisirs recevant du public
- Immeuble de la salle Pleyel (Paris - 1983-1997)
- Mirapolis (Cergy-Pontoise - 1983-1987)
- Puy du Fou (Les Epesses - Vendée - 1988-1990)
- Cinaxe (Parc de la Villette - Paris 19e - 1989-1990)
- Champagne Mercier (Epernay - 1988-1992)
Restructuration, rénovations et construction d'immeubles
Logements (1995-2001), bureaux et commerces, centres médicaux à Papeete (Tahiti - 1984-1986) et Rochefort-du-Gard (2000-2001), hôtels :
- Hôtel des Vignes - Construction d'un hôtel de charme sur le modèle d'une villa Paladienne, de 14 suites avec salons et piscine - Ramatuelle (1992-1994)
- Hôtel Rochambeau - Réhabilitation d'un immeuble en hôtel de 38 chambres avec un salon de réception et un restaurant - Nice (1994-1996)
- Hôtel rue du Grenier Saint-Lazare - Réhabilitation d'un immeuble d'habitation, d'ateliers et de commerces en résidence hôtelière de 40 chambres - Paris 3e (1996-1998)
Réhabilitation d'édifices anciens (monuments historiques)
- Hôtel Trianon (Epernay - 1998-2000)
- Château de Saran (Chouilly - 1999-2001)
- L'Orangerie (Epernay - 1999)
- Abbaye d'Hautvillers (Hautvillers - 2001)
Construction d'habitat individuel
Depuis son ouverture, l'Agence Fourcade a conservé un secteur de construction d'habitat individuel et a réalisé de multiples projets de rénovation et construction.
Projet en cours
Le projet du Domaine de Péronnes, rebaptisé Your Nature.
Références
- ↑ Revenir plus haut en : 1,0 1,1 et 1,2 (en) Elizabeth Sleeman (dir.), The International Who's Who of Women 2002, Londres, Europa Publications, , 699 p. (ISBN 1857431227 et 9781857431223) (OCLC 469968745) [présentation en ligne], p. 185
- ↑ Revenir plus haut en : 2,0 et 2,1 « Mirapolis : le parc d'attractions "Made in 80's" », sur eighties.fr, (consulté le )
- ↑ Mirapolis : Dossier de presse, Paris, Paris-Parc,
- ↑ Philippe Gavi, « Mirapolis, la ville dont le prince est un enfant » [PDF], sur L'Obs, (consulté le )
- ↑ « Le plus ancien parc de loisirs français en difficulté Mirapolis est placé sous administration judiciaire », sur Le Monde, (consulté le )
- ↑ « Le premier parc à thèmes », sur Le Parisien, (consulté le )
- ↑ Revenir plus haut en : 7,0 et 7,1 Georges Cazes, « Les grands parcs de loisirs en France. Réflexions sur un nouveau champ de recherches », Persée, Reims, Centre des hautes études touristiques Université de Reims, , p. 65 (ISSN 0048-7163, ASIN B000XHM4PY, lire en ligne)
- ↑ Revenir plus haut en : 8,0 8,1 et 8,2 Joseph Canu, « Courdimanche – l'histoire de Mirapolis », sur La Gazette du Val-d'Oise, (version du sur Internet Archive)
- ↑ Philippe Chevilley, « Après un véritable engouement à la fin des années 80, la douche froide provoquée par plusieurs échecs retentissants (Mirapolis, Zygofolis, la Planète Magique, le parc Cousteau) a conduit les promoteurs de parcs de loisir à la française à adopter un profil bas », sur Les Échos, (consulté le )
- ↑ Philippe Chevilley, « Dernier tour de manège pour Mirapolis », sur Les Échos, (consulté le )
- ↑ (en) John Robinett et Raymond Braun, « A Bumpy Road Building the European Theme Park Industry », sur hotel-online.com, (version du sur Internet Archive)
- ↑ Nicolas Fleurier, « Retour à Mirapolis », Dixième Planète, Histoire & Collections, no 42 Albator, août septembre 2006
- ↑ Kira Mitrofanoff, « Mirapolis en sursis », Le Nouvel Économiste, no 721, , p. 31
- ↑ Gilles Smadja, Mickey l'arnaque : Euro-Disneyland, Paris, Messidor, , 199 p. (ISBN 2-209-06067-2 et 9782209060672) (OCLC 932279517) [lire en ligne]
- ↑ Sébastien Roffat, Disney et la France : Les vingt ans d'Euro Disneyland, Paris, Éditions L'Harmattan, , 382 p. (ISBN 978-2-296-02989-7 et 2296029892) (OCLC 127107816) [lire en ligne]
- ↑ « Affaires La rentabilité des parcs d'attraction n'est pas encore au rendez-vous », sur Le Monde, (consulté le )
- ↑ Jean-François Guyot, « L'an II de Mirapolis », Val-d'Oise mensuel,
- ↑ « Le Club Méditerranée gèrera Mirapolis », sur Le Monde, (consulté le )
- ↑ Philippe de Villiers, Puy du Fou : Un rêve d'enfance, Monaco, Éditions du Rocher, , 280 p. (ISBN 978-2268099347 et 2268099342) (OCLC 1041423380) (BNF 45496407) [présentation en ligne]
- ↑ Émile Flament, « Quelques observations sur les grands parcs d'attractions en France », sur Hommes et Terres du Nord, (consulté le ), p. 74
- ↑ Lucien Degoy, « La saison vérité », sur L'Humanité, (consulté le ).
- ↑ « Le Cabinet Fourcade s'installe dans l'ancien Hôtel de ville d'Antoing », sur notele.be, (consulté le )
- ↑ Revenir plus haut en : 23,0 et 23,1 Stéphane Diricq, « « Le Domaine de Péronnes » est né à Antoing », sur L'Avenir, (consulté le )
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- ↑ St. D., « Tournai et Brunehaut : favorables », sur lavenir.net, (consulté le )
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- ↑ Marie Braquenier, « Péronnes : feu vert pour le Centre de loisirs Nature et Sport », sur sudinfo.be, (consulté le )
- ↑ « Péronnes : Anne Fourcade a le sourire », sur notele.be (consulté le )
- ↑ « Centre "Nature et Sports" d'Antoing : réaction d'Anne Fourcade », sur notele.be, (consulté le )
- ↑ « "Your Nature" à Antoing obtient un crédit de 44,5 millions d'euros », sur L'Avenir, (consulté le )
- ↑ Paolo Leonardi, « Villégiature: Your Nature, où l’expérience primera sur les mètres carrés », sur rtbf.be, (consulté le )
- ↑ Sophie Mergen, « Un village de vacances "100% écologique" prend ses quartiers à Antoing », sur lesoir.be, (consulté le )
- ↑ Mickaël Delfosse, « Péronnes : La phase 1 de Your Nature est attendue pour Noël », sur dhnet.be, (consulté le )
- ↑ Dossier de présentation de l'Agence Fourcade
Liens externes
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