Atelier participatif

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En France, l'atelier participatif est un outil de démocratie participative locale. Ce dispositif permet à un groupe d’habitants non spécialistes de s’exprimer et de donner un avis collectif sur un enjeu d'intérêt général.

Principe

Il s’agit d’associer un groupe de la population que l’on fait travailler, réfléchir sur des thèmes, coconstruire un projet, mais surtout de produire et présenter à l’issue de ce travail, une synthèse qui reprend les analyses et les propositions du groupe. Le cadre se limite à une dizaine de participants par table qui travaillent et échangent entre eux[1].

Objectifs

L’objectif de l’atelier participatif est d’être une aide à la décision politique[2].

Le petit nombre de participants facilite la participation de tous et la richesse des échanges. L’idée étant que les idées des uns et des autres soient discutées avec d’autres habitants pour voir leurs réactions et leurs propositions[3].

Déroulement

Les débats se font en quatre temps[4] :

1) Présentation : la démarche est présentée et expliquée aux participants. Les participants peuvent bénéficier d’une formation dispensée par des experts. Toutefois, ceci n’est pas indispensable car l’on peut souhaiter favoriser une expression plus spontanée.

2) Réflexion : Il s’agit de trouver l’occasion d’amener les participants à réfléchir ensemble, à coconstruire un projet commun. Ce moment de travail doit être ludique et convivial.

3) Restitution entre les habitants : À l’issue du travail en atelier les réalisations de chacun sont présentées et commentées. Les moyens sont nombreux pour faciliter l’expression de chacun : scénario d’un film sur une ville idéale, faire réagir les participants à la suite de photos, de vidéos…

4) Rédaction d’une synthèse : si le débat a été correctement mené, l’avis rendu par les citoyens peut être particulièrement éclairant pour l’arbitrage politique. Bien sûr, tout ne peut pas être réglé en quelques heures de débat mais la synthèse permet de donner un « ressenti » à l’issue des échanges et surtout d’annoncer quand et comment la décision sera prise[5].

Analyse

[6] Les atouts de cette démarche participative sont :

1) La discussion en petits groupes permet de donner la parole à chacun et évite ainsi la monopolisation de la tribune;

2) En demandant à chacun de s’exprimer sur l’ensemble des thèmes, il favorise une vision d’ensemble des problématiques et met en lumière les nécessaires arbitrages;

3) Ludique et convivial, le format permet de créer une émulation favorable à la résorption des conflits;

4) Ce type d’ateliers illustre pour les habitants la difficulté de trouver une solution acceptée et partagée par tous.

Dans son ouvrage Construire une ville participative en 10 questions, Grégoire Milot, expert en concertation publique et Président de l’agence Etat d’Esprit Stratis, précise :

« Cette méthode innovante aboutit à une production partagée qui est souvent intéressante et très appréciée par les citoyens. C’est ce que nous avons pu constater lors de l’animation d’ateliers participatifs dans la commune de Malakoff suite à la révision de son PLU, ou plus récemment à Clamart sur le projet d’aménagement du secteur Gare autour de l’arrivée de la Gare du Grand Paris Express ».

Innovations :

Les ateliers participatifs sont de plus en plus innovants et présents dans le monde. Apparus dans les années 70 en Allemagne sous le nom de  «Planungszelle»,  et aux États-Unis sous le nom de «cityzen’s jury», certains ateliers peuvent durer plusieurs jours : entre trois ou quatre jours au minimum ou quatre week-ends dans l’idéal.

Ces ateliers font appellent à un panel de citoyens (entre 15 et 30 personnes), choisi pour la diversité de leur profil socioprofessionnel et culturel. De cette manière ils forment ce qu’on appelle un « mini-public ».

Cette démarche a été mise en place en France à Nantes sous le nom de « Dialogue citoyen ». Le recrutement s’est déroulé en septembre et octobre 2012, selon deux modalités : l’appel à volontariat et le tirage au sort d’habitants sur les listes électorales.

« L’objectif de cette méthode a été de rééquilibrer la composition sociologique des Conseils de quartiers en veillant à ce que les catégories habituellement faiblement présentes y soient correctement représentées. Le tirage au sort comme modalité « d’appel à laparticipation » a été confié à un cabinet externe, acteur indépendant de la mairie». Journal de la ville de Nantes n°4, janvier 2014.

Notes et références

Article publié sur Wikimonde Plus

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