Christophe Bourdin
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(à 32 ans) Villejuif |
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Christophe René Yves Bourdin, né le à Épinal, est l’auteur d’un unique roman autobiographique, Le Fil, l’un des premiers témoignages littéraires sur le sida. Il est mort des suites de cette maladie le à Villejuif[1].
Biographie
Le jeune Christophe Bourdin mène une vie extrêmement précautionneuse, il sort peu, il se définit lui-même comme hypocondriaque, ainsi que le résume l'incipit de son roman autobiographique Le Fil : « Tu prévoyais des dangers partout. » Homosexuel à Paris alors que l’épidémie de sida fait des ravages, il apprend sa séropositivité avant d’avoir vingt ans. Étudiant en lettres, bientôt professeur, il est habité par le désir d’écrire, et la crainte de la maladie, puis la maladie elle-même, deviennent le sujet de son journal, qui prend peu à peu l'ambition d'un livre[2]. Le manuscrit du Fil, d'abord refusé par les grands éditeurs (Gallimard, Grasset)[3] est publié par les Éditions de la Différence en 1994. Utilisant successivement les temps du passé, du présent et du conditionnel présent, le livre est composé de trois parties : « Temps des hypocondries », rédigé à la deuxième personne, « Temps de l'agonie », journal à la première personne, et « Temps du rêve », brève échappée de quelques pages, denses et oniriques[4].
Une édition poche du Fil paraît en 1996 dans la collection Folio[5] , à l’initiative de l’éditeur Yvon Girard, avec une illustration de Loïc Loeiz Hamon en couverture.
Christophe Bourdin meurt le 27 mars 1997 à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif.
Réception
À sa sortie, l'ouvrage est salué par Le Monde comme un témoignage réaliste et, à la fois, œuvre littéraire : « Pour une fois, pourtant, un "premier roman" suscité par le sida (on ne parle pas ici des écrivains qui ont été affrontés, à un moment de leur œuvre, à cette maladie) se réclame de la littérature. »[3]
Dans Le Monde à nouveau, Fabienne Darge[6] écrit : « Ce Fil tenu par la Parque qui mène à la mort est sans doute ce qu'on peut lire de plus juste sur le sida », tandis que dans l'émission de France 3 Un livre, un jour, le critique littéraire Olivier Barrot déclare : « C'est l’œuvre d’un homme qui se découvre séropositif et, en même temps, écrivain. »[7].
Enfin, dans le magazine littéraire Le Matricule des anges, Christophe Kantcheff note que ce « livre pourrait être celui d’une génération, à laquelle Bourdin fait lui-même allusion. Celle dont le destin aura été vite écarté de l’Histoire, mais qui aura vécu « les histoires du sida » »[8].
Postérité
À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, des extraits du Fil sont lus en public sur France Culture le 30 novembre 1996, puis le 1er décembre par sept cents comédiens sur les scènes de cent vingts théâtres, sous l'impulsion du metteur en scène Alain Neddam et de son équipe de Sida solidarité spectacle : à la Comédie française, au Centre Georges-Pompidou, à la Cité des Sciences par la troupe du Théâtre national de Strasbourg[9], au Point du Jour à Lyon, à la Cartoucherie à Vincennes, aux Amandiers à Nanterre, au Cargo à Grenoble.
Publication
Le Fil, Éditions de La Différence, 1994, réédition Gallimard, collection « Folio », 1996
Références
- ↑ Relevé des fichiers de l'Insee
- ↑ Soigner l'autre : l'éthique, l'hôpital et les exclus, Paris, Belfond, (ISBN 2-7144-3548-3) [lire en ligne (page consultée le 1er décembre 2022)], p. 27.
- ↑ Revenir plus haut en : 3,0 et 3,1 Rédaction, « Un rêve de vie », Le Monde, (lire en ligne
)
- ↑ « Miroirs, regards et reflets de soi dans Le fil - ProQuest », sur Proquest (consulté le )
- ↑ Christophe Bourdin, Le fil, Gallimard, coll. « Collection Folio », (ISBN 978-2-07-040194-9) [lire en ligne (page consultée le 2022-12-01)]
- ↑ Fabienne Darge, « Le sida au fil du récit », Le Monde, (lire en ligne
)
- ↑ Olivier Barrot, « Un livre, un jour, Christophe Bourdin : Le fil », sur INA, .
- ↑ Christophe Kantcheff, « Bourdin : la vie à un fil », Le Matricule des anges, (lire en ligne)
- ↑ Nathalie Gabbai, « À célébrer : Journée mondiale », Libération, (lire en ligne)
Liens externes
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