François Morvan
François Morvan (né le [1]) est un cancérologue et homme politique français. Son parcours politique l'a conduit du militantisme d'extrême gauche au sein de la Ligue communiste révolutionnaire (des années 1970 aux années 1990) à l'engagement au sein du parti souverainiste Debout la France (de 2008 à 2017) en passant par le Mouvement des Citoyens et son propre mouvement, Vive la République !.
Biographie
Formation et carrière professionnelle
Docteur en médecine (1980)[2], il est chef du service d'oncologie-hématologie du centre hospitalier de Pontoise[3].
Il est membre de la Société française de psycho-oncologie (SFPO)[4] et de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD)[5].
Engagement politique
Ligue communiste révolutionnaire
Militant de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) jusqu'en 1977, il fonde, avec plusieurs de ses camarades, les Comités communistes pour l'autogestion (CCA), les 7-8 mai 1977 [6].
Il réadhère ultérieurement à la LCR[7], où, sous le pseudonyme de Dietrich, il anime le Groupe carrefour avec notamment Robi Morder. Il est alors considéré comme l'héritier de Michel Raptis, dit « Pablo », l'un des dirigeants de la IVe Internationale. Il reste à la LCR jusqu'en 1999[8],[9],[10].
Dans les années 1990, on le trouve au comité de rédaction de la revue Utopie critique, « revue internationale pour l'autogestion » (selon son sous-titre), créée en 1993[11],[12], et dont les rédacteurs disent s'inscrire « dans la dynamique d'une gauche républicaine qui combinera république politique et république sociale »[8].
Fondation Marc-Bloch (1999-2000)
Avec une quinzaine de membres de la LCR, il rejoint, en 1999, la fondation Marc-Bloch, d'obédience souverainiste, qui se donne pour vocation de « mobiliser les républicains des deux rives », droite comme gauche[8],[13], après avoir cosigné, avec Didier Motchane du Mouvement des citoyens et des proches de Charles Pasqua, une tribune dans Le Monde des 11-12 avril 1999 (intitulée « Et la France dans tout cela ? ») contre le bombardement de la Serbie par l'OTAN[14],[8],[15]. Cette tribune est critiquée vivement par la Ligue, choquée de voir l'un des siens s'associer à des hommes de droite, et dont un responsable déclare qu'« on ne peut pas être à la fois militant internationaliste trotskiste et défendre la République »[16].
En 2000, François Morvan participe à l'université d'été du Mouvement des Citoyens, où il côtoie Paul-Marie Coûteaux, co-signataire de la tribune du Monde de 1999 et « républicain de l'autre rive », venu y faire une intervention. Jean-Pierre Chevènement invite alors « François Morvan et ses amis de l'Utopie Critique (...) à participer à cette entreprise »[8].
Mouvement des citoyens (2001-2002)
Il quitte, en 2001, la LCR pour rejoindre le Mouvement des citoyens (MDC)[17],[18],[19]. Il en devient le délégué à la Santé[20]. Pour expliquer son ralliement, l'ex-militant trotskiste déclare voir différemment l'État et la nation : « Avec la mondialisation, ce sont les forces du capitalisme financier qui sont pour un monde sans nations, tandis que certains aspects des Etats-nations sont protecteurs du droit du travail et de la démocratie »[21].
Vive la République ! (2003-2007)
Après l'échec de Jean-Pierre Chevènement à la présidentielle de 2002 et la disparition en 2003 du Pôle républicain qui regroupait les comités de soutien à la candidature de ce dernier[22],[23], François Morvan fonde le mouvement Vive la République ! (VLR !), « regroupement de chevènementistes hétérodoxes » (selon le journal Libération)[24], qu'il munit d'une revue, Perspectives européennes, dont le premier numéro paraît en mars 2006[25].
En 2005, affirmant que « la réalité de la France d'aujourd'hui, c'est celle d'une oligarchie politico-médiatique, qui comme aux heures les plus sombres de notre histoire, ne croit plus en son pays ni dans son peuple », il appelle à mettre un non « gaulliste et républicain » dans l'urne lors du référendum sur la Constitution européenne[26].
Debout la République-Debout la France (2008-2017)
Soutien de la candidature de Nicolas Dupont-Aignan à l'élection présidentielle de 2007, François Morvan rejoint le parti de ce dernier, Debout la République (DLR), en octobre-novembre 2008. Dans son engagement politique auprès du président de Debout la France, auquel il reconnaît le courage de « n'a(voir) pas hésité à sortir des grands appareils »[27], il déclare avoir vu « le moyen de perpétuer le combat pour la France, pour son indépendance et pour le rassemblement de tous les Français »[28].
Aux élections européennes de 2009, il conduit la liste DLR-CNI (Debout la République - Centre national des Indépendants) dans le département des Hauts-de-Seine. « Beaucoup d'électeurs se moquent de savoir si les candidats viennent de droite ou de gauche », affirme-t-il. « Le plus important est l'honnêteté des projets que nous défendons »[29].
En 2011, il publie deux articles sur la plateforme Riposte laïque[30].
Au premier tour de l'élection présidentielle d'avril 2012, où Dupont-Aignan a recueilli seulement 1,8% des voix, il estime que la campagne menée a malgré tout fait connaître les idées du candidat[31].
Il est candidat pour le parti aux élections législatives de 2012 dans la cinquième circonscription des Hauts-de-Seine, face notamment au sortant UMP Patrick Balkany et au socialiste Gilles Catoire. Il recueille 232 voix et 0,58 % des suffrages. Lors du conseil national du 16 novembre 2013, il est élu vice-président de DLR aux côtés de Dominique Jamet et de Brigitte Brière[32], en plus de ses fonctions de délégué national au Bien-être et à la Santé.
Aux élections européennes de 2014, il est candidat en septième position sur la liste conduite par Dominique Jamet dans la circonscription Île-de-France.
Il démissionne de ses fonctions exécutives au sein du parti et rend sa carte après le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle de 2017[33],[34].
Mandat politique
Depuis 2015, François Morvan est conseiller municipal chargé du handicap et de l'accessibilité à Clichy-la-Garenne[35].
Ouvrages
Thèse
- La Tuberculose ganglionnaire périphérique [thèse], Méd.--Paris 7--Lariboisière-St Louis, 1980, 154 p.
Livres
- Cancer du sein, avec Laurent Mignot et Marc Espié, collection Conduites, Doin, 2002, 152 p., (ISBN 2-7040-1123-0).
Articles
- Les fantômes du trostkysme, Le Monde, 5 mai 2001 (critique de Lutte ouvrière et de la Ligue communiste révolutionnaire ayant suscité la réplique « Dans la presse : un zombie du trotskysme » dans le journal Lutte ouvrière (le 18 mai 2001).
- L'Affaire Bombardier : une scandaleuse leçon de choses, sur gaucherepublicaine.org (ReSPUBLICA) , 6 novembre 2006.
- 50 ans après le traité de Rome : sortir de l'impasse européenne par en haut, sur gaucherepublicaine.org (ReSPUBLICA), 23 mars 2007.
- L'euthanasie de la pensée, sur ripostelaïque.com, 31 janvier 2011.
- La position de Christine Tasin sur le prénom de l'enfant Sarkozy-Bruni n'est pas laïque, sur ripostelaïque.com, 31 octobre 2011.
- François Morvan : « La possession de drogues doit continuer à relever d'un délit », sur seronet.info, 31 janvier 2011.
- Je n'achèterai pas Charlie Hebdo, sur bvoltaire.fr (Boulevard Voltaire), 18 janvier 2015.
Notes et références
- ↑ Fiche sur le réseau social libfly.com
- ↑ La Tuberculose ganglionnaire périphérique (thèse d'exercice en médecine), Méd.--Paris 7--Lariboisière-St Louis, 1980, 154 p.
- ↑ Fiche sur le site du centre hospitalier de Pontoise.
- ↑ http://www.sfpo.fr/download/archives/25-Bull_SFPO.pdf
- ↑ http://www.cinemas-utopia.org/saintouen/index.php?id=1918&mode=film
- ↑ Jean-Paul Salles, La Ligue communiste révolutionnaire (1968-1981): Instrument du Grand Soir ou lieu d'apprentissage ?, Presses universitaires de Rennes, 2015, 432 pages, note 24 : « Les Comités Communistes pour l'Autogestion (CCA) sont nés lors d'un congrès tenu à la Toussaint 1977 à Lyon. Cette organisation résulte du regroupement de militants de l'ex-AMR (dont Michel Pablo) et de militants en provenance de la LCR (dont François Morvan). Moins de 1000 militants ».
- ↑ Jean-Paul Salles, op. cit. : « Avec quelques-uns de ses camarades, F. Morvan réadhérera aussi à la LCR pour la quitter d'ailleurs en 1999 afin de rejoindre le Mouvement des Citoyens (MDC) de J.-P. Chevènement ».
- ↑ Revenir plus haut en : 8,0 8,1 8,2 8,3 et 8,4 Dans la presse : un zombie du trotskysme, 18 mai 2001.
- ↑ Christophe Forcari, « Une branche trotskiste dans l'arbre républicain. Quinze membres de la LCR rejoignent le courant souverainiste », sur liberation.fr, 14 avril 1999.
- ↑ « Dupont-Aignan rassemble large », sur leparisien.fr, 17 février 2010 : « Je faisais partie d'une génération révoltée, s'excuse presque François Morvan, 57 ans, cancérologue à Pontoise (Val-d'Oise). J'ai milité jusqu'à la fin des années 1990 à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) avant de rejoindre Jean-Pierre Chevènement que j'ai soutenu en 2002. »
- ↑ Laurent de Boissieu, La candidature bigarrée de jean-Pierre Chevènement, La Croix, 28 août 2001 : « Un des plus actifs autour de sa candidature est François Morvan, animateur de la revue Utopie critique ».
- ↑ Fiche de la revue Utopie critique sur le site Ent'revues, 20 juillet 2002.
- ↑ Jean-Paul Salles, La Ligue communiste révolutionnaire (1968-1981) : instrument du Grand Soir ou lieu d'apprentissage ?, op. cit., p. 240.
- ↑ Jean-Paul Salles, La Ligue communiste révolutionnaire (1968-1981): Instrument du Grand Soir ou lieu d'apprentissage ?, Presses universitaires de Rennes, 2015, 432 p. : « F. Morvan signe une Tribune dans Le Monde, 11-12 avril 1999, « Et la France dans tout cela ? », avec D. Motchane (MDC) ainsi que des proches de Ch. Pasqua. Le BP de la LCR parle à ce propos de dérive et signale que huit membres de la LCR seulement ont fait ce choix, dans Rh, No 1823, 15 avril 1999 ».
- ↑ Aux côtés de Paul-Marie Coûteaux, élu sur la liste Pasqua-De Villiers au Parlement européen, Henri Guaino, qui serait l'inventeur de la formule « fracture sociale » pour le compte de Jacques Chirac, Pierre Lévy, journaliste à L'Humanité, Didier Motchane, vice-président du MDC.
- ↑ Christophe Forcari, « Une branche trotskiste dans l'arbre républicain. Quinze membres de la LCR rejoignent le courant souverainiste », op. cit..
- ↑ « Que reste-t-il du chevènementisme en 2011 ? », sur marianne.net, 1er mai 2011.
- ↑ Jean-Paul Salles, op. cit., p. 338 : « Le Mouvement des Citoyens (MDC) a accueilli lui aussi un certain nombre d'anciens militants de la LCR à la recherche d'un reclassement politique. Sami Naïr, Didier Leschi, Gilles Casanova ont rejoint assez précocement J.-P. Chevènement, plus récemment François Morvan, membre du Comité central. »
- ↑ Jean Maleroski, Polarisation politique sur fond de crise de légitimité, sur preavis.org (La Brèche numérique), 31 mars 2009, note 2 : « Les médias ont ainsi lourdement souligné la présence aux côtés de Chevènement de François Morvan, ex-militant des Comités communistes pour l'autogestion puis de la LCR, qui ne représente pourtant ni une force politique, ni une force électorale. »
- ↑ Frédéric Gerschel, Quand Jospin parle du "joint", sur leparisien.fr, 26 mars 2002.
- ↑ Laurent de Boissieu, La candidature bigarrée de jean-Pierre Chevènement, op. cit..
- ↑ "Pôle Républicain", sur le site L'esprit républicain, 3 juillet 2008.
- ↑ Pôle Républicain, sur archives-chevenement2002.net, 2002.
- ↑ Christophe Forcari, L'auberge espagnole du non souverainiste, sur liberation.fr, 31 février 2005.
- ↑ Bibliographie nationale française.
- ↑ Intervention de François Morvan, Grand Rassemblement pour le Non Gaulliste et Républicain au Référendum sur la Constitution Européenne, sur archives-gaullisme.fr, 22 mars 2005.
- ↑ Pascal Charrier, Nicolas Dupont-Aignan, le dissident de droite, La Croix, 4 avril 2012 : « « Sa première qualité est d'avoir de la suite dans les idées et d'avoir gardé la même ligne de conduite, insiste le cancérologue François Morvan, qui a rejoint DLR après avoir soutenu Jean-Pierre Chevènement en 2002. On peut aussi lui reconnaître du courage. Il n'a pas hésité à sortir des grands appareils. C'est plus confortable de faire son petit chemin à l'abri du pouvoir ».
- ↑ DR, Ces inconnus dans l'ombre des candidats : François Morvan, porte-parole de Dupont-Aignan, le JDD, 21 avril 2012.
- ↑ Dupont-Aignan rassemble large, op. cit..
- ↑ Anne-Laëtitia Béraud, Présidentielle 2012: la galaxie Nicolas Dupont-Aignan, sur 20minutes.fr, 5 mars 2012 : « Soutiens peu médiatisés, aux parcours parfois originaux, Nicolas Dupont-Aignan s'est entouré d'une équipe d'une petite quinzaine de personnes. Figurent les trois vice-présidents François-Xavier Villain, député-maire (non-inscrit) de Cambrai, Jean-Pierre Gérard, ancien membre du Conseil de la politique monétaire, François Morvan, cancérologue. Ce dernier, ex-dirigeant de la LCR passé par Jean-Pierre Chevènement, a par ailleurs été contributeur au site internet Riposte Laïque, une plateforme marquée par l'islamophobie. »
- ↑ Dupont-Aignan, certain d'incarner le "vote d'avenir", sur lejdd.fr, 22 avril 2012 : « "Nous avons tracé un sillon", assure son porte-parole, François Morvan. "Cette campagne est réussie car elle a fait avancer les idées de Nicolas Dupont-Aignan, qui veut changer de cap économique et social sans tomber dans l'extrémisme", poursuit-il. »
- ↑ L'équipe dirigeante sur le site de DLR
- ↑ Louis Hausalter, Saignée. Voici ce qu'il reste de Debout la France après le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen, sur marianne.net, 2 avril 2017.
- ↑ Paul Cholet, Après la défaite de Le Pen, l'avenir en pointillés de Dupont-Aignan, sur lexpress.fr, 8 mai 2017 : « Plusieurs cadres de DLF ont claqué la porte après le ralliement de leur chef à la leader frontiste. Le mouvement a perdu trois de ses quatre vice-présidents (Dominique Jammet, Anne Boissel et François Morvan). Eric Anceau, responsable du projet, et Olivier Clodong, délégué national aux élections, sont également partis. »
- ↑ 19 mars 2016 – Une journée d'Art-Thérapie – Exposition & conférences.
Liens externes
- Joseph Confavreux et Marianne Turchi, Aux sources de la nouvelle pensée unique : enquête sur les néo-républicains, sur Mediapart, 27 octobre 2015
Article publié sur Wikimonde Plus
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