Jean Saint-André

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Jean Saint-André né le 14 août 1922 à Vanves, décédé le 10 mai 2010 à Saint-Omer était un homme politique français, maire honoraire de Saint-Omer, ancien conseiller général et conseiller régional.

Biographie

Marié avec Simone Brebant avec laquelle il a eu trois enfants Annick, Michèle et Stéphane homme politique comme son père et par ailleurs actuel maire de Béthune.

Très attaché aux problèmes de l'éducation, il milite inlassablement pour l'accès du plus grand nombre à la formation. Dès 1969, il réclame la création d'un IUT à Saint-Omer, il obtiendra un rendez-vous avec le ministre de l'Education Nationale de l'époque Edgar Faure pour lancer ce qui deviendra plus tard le pôle universitaire de l'audomarois. Sous ses mandats de maire et de conseiller général, il aura fait de la rénovation des écoles et collèges une de ses priorités majeures. Pharmacien et Membre du Conseil d'administration de la Faculté de Pharmacie de Lille, il met en place des cours post-universitaires pour les pharmaciens en activité.

Parcours social et culturel

  • Délégué Départemental de l'Education Nationale de 1972 à 2010
  • Créateur des Journées Mycologiques de Saint-Omer en 1966,
  • Co-fondateur de la section Vie Libre de Saint-Omer
  • Membre de la Ligue des Droits de l'Homme depuis sa création à Saint-Omer
  • Président fondateur de l'association « instance de coordination gérontologique de l'audomarois » de 2002 à 2008.
  • Président honoraire de la Commission locale de l'Eau

Mandats

Décorations

Histoire de la famille

UN PEU D'HISTOIRE par Stéphane SAINT-ANDRE

David SAINT-ANDRE est probablement né vers 1698, sous Louis XIV, dans les Landes, non loin de Bayonne. Il épouse Anne de Chèrebise qui lui donne trois enfants : Marie, Bernard et Jean. Jean nait vers 1730 dans les Landes. Il se fixe dans la région de Tarnos et se marie avec Catherine POMARES. Jean exerce tour à tour les professions de marchand, de laboureur, de brassier¹ et à nouveau de laboureur. Ils ont six enfants, tous répertoriés dans les Archives Municipales de Bayonne dans le quartier de Saint-Etienne (Pierre né en 1764, Bernard né en 1765, Jean né en 1767, Marie née en 1769, Pierre né en 1770, et Pierre né en 1772). ¹ brassier : ouvrier agricole ou manœuvre qui louait ses bras

Cette branche familiale est apparentée avec Jean Bon SAINT-ANDRE, député à la Convention, Membre du Comité de Salut Public, qui fit adopter par la Convention le 1er février 1794, le drapeau national à bandes verticales bleu-blanc-rouge. Quand Bernard SAINT-ANDRE voit le jour, le 10 octobre 1765 à BAYONNE, Louis XV règne en France, le souffle de la révolution s'est déjà levé. La dette de l'Etat est très importante et les impôts ne cessent de s'alourdir. Bernard devient Capitaine au long cours. Les épidémies et la famine sévissent en pays basque. Le commerce est plus prospère à Bordeaux. Au XVIIIe siècle le port de Bordeaux devance très largement Bayonne et La Rochelle en matière de trafic maritime. Le commerce au long cours, le cabotage, était florissant au port de Libourne. On expédie du vin et reçoit des céréales, en général sur des bateaux bretons. Pour l'une de ces raisons ou plusieurs à la fois, Bernard SAINT-ANDRE vient habiter Libourne dans sa jeunesse vers la fin du 18ème siècle. Je sais peu de choses de Bernard. Il a une solide santé (il est décédé en 1843 à l'âge de 78 ans). Je possède l'original d'un jugement le concernant qui le condamne, suite à un naufrage, à rembourser sa cargaison (les assurances n'existaient pas), mais le félicite d'avoir sauvé son équipage. Outre la Marine, il semble qu'il s'intéresse de près à la politique de son pays puisqu'il lit La Gazette Nationale (Moniteur Universel, créé le 24 novembre 1789) qui deviendra par la suite le Journal Officiel. Bernard épouse Marie LAMBERT (née en 1768 à Libourne). A ma connaissance, ils ont cinq enfants, (Marguerite née en 1795, Pierre né le 1er janvier 1798 à Libourne, Antoine né le 7 Août 1799 à Libourne, Louis né le 24 avril 1802, et, Magdeleine née le 21 juillet 1804).

Marguerite est domestique, elle est décédée le 11 juillet 1835, célibataire mais laisse un fils naturel, François né en 1812 (mort le 3 septembre 1844). Pierre n'a laissé aucune trace. Louis est maître au cabotage mais les écrits nous apprennent qu'il pratique aussi beaucoup de médecine. Louis habite Libourne, route de Périgueux. Il y épouse Françoise LAVEAU (née en 1813). De leur union nait Marie le 20 juillet 1835 qui épousera un TESSANDIER qui exerce la profession de boucher. Je perds sa trace à Bordeaux où elle habite avec son fils, également boucher. Un document de 1810 fait état des habitudes alimentaires parfois surprenantes de l'époque. En voici quelques passages : "Dans la classe des personnes riches, on ne fait que deux repas, un déjeuner à midi et un dîner à cinq heures du soir. Un mélange heureux de viandes, de poissons, de pâtisseries, de laitages, de végétaux et de fruits, compose le repas du soir. On sert après ce dîner copieux du café pur et des liqueurs fines. Le poivre, la noix muscade, les piments, les câpres et tous les assaisonnements âcres et salés, plaisent beaucoup aux bordelais riches. Ils les marient avec les aliments dont ils font usage. Leur boisson habituelle est un vin vieux et généreux. Les femmes de cette classe font une grande consommation de café au lait, de chocolat et de thé.

Dans la seconde classe composée de marchands et des artisans aisés, on suit, même de loin, le même régime que les gens riches. On voit parmi ces derniers, régner un goût décidé des mets salés, âcres et épicés. On y fait trois repas, un déjeuner à huit heures du matin, un dîner à deux heures de l'après-midi et un souper à neuf heures du soir ; on y boit du vin rouge de bonne qualité et on y fait un fréquent usage de liqueurs fortes. Les ouvriers et les marins font d'ordinaire quatre repas. Ils tirent leur nourriture habituelle des poissons frais et salés, des grosses viandes de boucherie, du porc salé, des légumes, des plantes potagères, des vieux fromages, des beurres salés et des coquillages terrestres et fluviatiles. Ils mangent beaucoup d'ail, d'oignons crus, de poireaux et d'autres racines bulbeuses de cette famille. Ils aiment passionnément l'eau de vie et le rhum ; ils ont coutume d'en boire le matin à jeun, quelques cuillerées avant de se mettre à l'ouvrage. En général les bordelais sont grands mangeurs et très friands, mais on ne peut les classer parmi les peuples buveurs. Ils font un usage modéré des boissons vineuses et alcooliques, mais ils ne gardent pas la même mesure pour la bière qu'ils aiment beaucoup." Magdeleine est empailleuse. Elle se marie avec François DUFOUR.

Antoine SAINT-ANDRE naît sous le Directoire au moment où Bonaparte remporte sa dernière grande victoire d'Afrique du Nord. Le jour de la naissance d'Antoine, Fouché, Ministre de la Police, fait fermer à Paris un des plus importants clubs Jacobins. Antoine, comme son père, devient Capitaine au long cours. En février 1806, la signature du Traité de Paris entre la France et la Prusse, posant la première pierre du blocus continental contre l'Angleterre, ouvre une période de crise pour Bordeaux et Libourne. Huit ans plus tard, les ports et le commerce bordelais sont ruinés. Si je relate cet épisode, c'est qu'il est d'importance pour la famille. Il est probable en effet qu'il soit la cause de l'appauvrissement d'Antoine. (50 ans plus tard, après 1860, le cabotage n'a pas résisté à la concurrence du chemin de fer)

Antoine SAINT-ANDRE épouse Marie PAILLET le 18 janvier 1825 à Libourne. Marie, décédée à 48 ans, laisse à Antoine deux enfants : François né le 30 avril 1826, Marie née en 1830 et Françoise née le 18 février 1832 (décédée à l'âge de 18 mois). * Marie épouse Charles GRANDET, négociant à Libourne. Elle décède en 1852 et son mari en 1863, laissant un fils Laurent, âgé de 13 ans (né le 21 juillet 1850). Laurent sera élevé par son cousin, Jean FORSAN et il épouse Claris Jeanne BERARD le 16 juillet 1898 à Paris dans le 12ème arrondissement. Je suis à la recherche de leur descendance.

* François SAINT-ANDRE, mon arrière arrière grand-père, nait à Libourne, sous Charles X, en pleine crise financière. La France compte alors 29,5 millions d'habitants. François vient habiter Saint-Seurin de Prats (Dordogne) mais conserve encore un temps la maison de Libourne. C'est dans ce village, en 1849, que François épousera Elisa Andrée Elizabeth CHEMINADE.

Simple marin, François, achète une maison à Sainte-Terre fin 1859, début 1860, (village de pêcheurs sur les bords de la Dordogne au sud de Saint-Emilion et à 5 Km de Castillon la Bataille).

François SAINT-ANDRE est le garde maritime (puis syndic de marine) de Sainte-Terre de 1860 à 1891. Il a trois enfants : Marie née en 1852, Suzanne née en 1857, et, Jean né en 1859.

* Marie épouse Léonard SAUGEON en 1878. Ils ont trois fils. * Suzanne reste célibataire et n'a pas de descendance. Elle exerce la profession de tailleuse en robes. * Jean SAINT-ANDRE, appelé Paul en famille, nait le 3 avril 1859 à Saint-Seurin de Prats sous Louis Napoléon Bonaparte. Après avoir navigué dans la marine à travers le monde, il fait la guerre du Tonkin ; Jean SAINT-ANDRE devient garde maritime à Sainte-Terre (du 30 avril 1891 au 3 avril 1924) prenant la succession de son père. Ces années passées dans la marine dont 3 ans sur le Colbert lui valent la médaille coloniale et plusieurs certificats de bonne conduite pour la campagne de Tunisie. Il obtient aussi la médaille d'argent de la marine en 1923.

Jean SAINT-ANDRE épouse Jeanne BACK (appelée Marie en famille) le 6 mai 1895 à Sainte-Terre. Le grand-père de Jeanne a fui la Pologne après un soulèvement populaire. De cette union nait un fils unique, Etienne, le 30 octobre 1896 à Sainte-Terre. Le soir, Jean lit l'Histoire de France de Michelet ou encore le "Progrès de l'Esprit Humain" de Condorcet. Républicain, laïque, protestant et franc maçon, Jean entretient une tradition familiale. Il est l'un des créateurs du Parti Radical en Gironde.

Jean SAINT-ANDRE éprouve aussi le besoin de connaître ses racines. Il réunit ainsi les documents de la famille, fait une sorte de livret de famille (poursuivi par son petit fils Jean) et consigne sur des cahiers chaque étape de sa vie de garde maritime principal. Grâce à lui mes recherches ont rapidement progressé. J'ai retrouvé dans la maison familiale de Sainte-Terre plusieurs de ses précieux cahiers et une nombreuse correspondance dont je publie ici une partie. Dans le cahier qui s'étend du 10 juin 1907 jusqu'à la mort de Jean, on apprend, par exemple, que son petit Etienne commence à rester à l'école du soir le 12 juin 1907, que le 10 décembre de cette même année on pouvait se rendre en bateau de la maison jusqu'au bourg, que le 26 mars 1912 la crue atteint 7 m 10 à la Cale de Sainte-Terre et que cela ne s'est pas vu depuis le 17 janvier 1843. On savoure aussi le récit d'un procès dressé le 5 septembre 1908 par le Syndic Maritime (supérieur hiérarchique de Jean) ainsi rédigé : "5 sept. Monsieur le Syndic verbalise contre Ellies. 7 sept. Monsieur le Syndic retire son P.V. et fraternise..." On s'attendrit devant les annotations annonçant le mariage d'Etienne et les naissances de ses deux fils Jean et Robert.

Etienne SAINT-ANDRE nait le 30 octobre 1896 à Sainte-Terre (Gironde) sous la 3ème République. Félix Faure était Président de la République. Le Président du Conseil était Léon Bourgeois, successeur d'Alexandre Ribot.

Bon élève, Etienne passe avec succès le concours des Bourses (pour financer ses études) à Bordeaux le 18 mai 1911. Il rentre en internat à Cadillac le 8 septembre 1911. Il y sera "pion" et passe son Brevet Supérieur le 16 juin 1912. Ces succès n'effacent pas l'éloignement. Malheureusement, après avoir réussi le concours des Postes en 1914, Etienne est mobilisé dans le 57ème Régiment d'Infanterie en avril 1915. Il est fait prisonnier en juin 1916 et reste plus de deux ans au camp de Döberitz en Allemagne.

Sa libération et la fin de la guerre lui laissent entrevoir un retour mérité à la liberté, mais il doit déjà repartir pour l'occupation de la Rhénanie.

Le soldat devenu homme retrouve enfin la liberté. Il est nommé agent à la Poste de Saint-Omer dans le Pas-de-Calais.

Les hasards de la vie amènent donc Etienne dans le Nord Pas-de-Calais où s'écrit une deuxième page importante de l'histoire des SAINT-ANDRE.

Lorsqu'il est nommé à Saint-Omer, Etienne ignore que cette paisible ville des bords de l'Aa abrite l'amour de sa vie.

Elie LETAILLEUR est pharmacien au 33, rue de Calais à Saint-Omer depuis 1915. Il a quitté sa pharmacie d'Arras détruite par deux bombardements en 1914 et 1915. Il a deux filles : Marie-Louise et Marie-Thérèse.

Marie-Louise est promise par ses parents à un certain Pierre CABOCHE dont elle ne veut pas. Le mariage est prêt. C'est à cette époque qu'elle rencontre Etienne SAINT-ANDRE. C'est le coup de foudre. Le jour du mariage elle n'écoute que son coeur et dit non à Pierre Caboche. On peut imaginer le remue-ménage occasionné par la décision d'une jeune fille, courageuse et déterminée, il y a 85 ans de cela ! Marie-Louise part sur le champ avec Etienne SAINT-ANDRE. Ils se marient quelques mois plus tard, le 31 octobre 1921 à Lille.

C'est à Vanves en région parisienne (Etienne est nommé à Paris 15ème) que naissent leurs deux fils : Jean le 14 août 1922 et Robert le 20 février 1926.

En 1934, la famille revient dans le Pas-de-Calais, à Sains en Gohelle, où Etienne est nommé Receveur des Postes, puis, à Fauquembergues en 1941, à Merville en 1946 (ou 1947). Alors qu'il vient d'être nommé à Aire-sur-la-Lys, Etienne décède le 14 janvier 1950.

Jean et Robert grandissent entre Paris et Sainte-Terre où ils viennent passer les grandes vacances. Ils y retrouvent leur grand-mère, "maman Marie", qui, depuis la mort de Paul, a bien des difficultés a boucler ses fins de mois. Plus tard, dans les régions minières du Pas-de-Calais, ils connaissent les grèves de 1936. Etienne, leur père, leur dit en parlant des grévistes : "ils réclament leur dignité" et en juillet 36 voyant passer les bicyclettes et les tandems : "ils s'en vont en vacances, c'est la première fois de leur vie qu'ils sont libres".

Pendant leurs études à Lille, Jean et Robert connaîtront la guerre. Jean reçoit sa convocation au S.T.O. (Service du Travail Obligatoire) en 1943.  Il refuse de travailler pour les nazis et se cache avec de faux papiers jusqu'à la Libération.

Robert SAINT-ANDRE, plus jeune, ne connaît pas le S.T.O. mais participe avec son frère à quelques actions contre les allemands qui, selon eux, relèvent plus des blagues estudiantines que des faits de résistance. Il fallait quand même oser.

Robert devient chirurgien dentiste et épouse Louise DELONNETTE à Lille le 31 juillet 1952. Ils auront un fils, Philippe né le 5 mars 1953.

* Jean SAINT-ANDRE souhaite faire l'Ecole de la Marine pour devenir, comme ses ancêtres, capitaine au long cours, mais l'école est fermée à cause de la guerre. Jean fait alors le choix de devenir médecin, mais les études de médecine sont longues donc plus coûteuses. Il devient pharmacien. Il succède à son grand-père au 33, rue de Calais à Saint-Omer. Raymond BREBANT et Fernande THYRANT, mes grands-parents maternels, sont tous deux employés à la banque de France à Saint-Omer. Ils se marient à Saint-Omer le 12 novembre 1919. Ils ont deux filles : Francine née le 7 juillet 1924 et Simone née le 16 avril 1929. Après leur mariage, Raymond devient expert comptable et Fernande devient commerçante (rue Carnot puis rue de Dunkerque à Saint-Omer). Raymond est un homme d'une grande droiture et strict. Fernande a beaucoup d'esprit et d'humour.

Simone BREBANT rencontre Jean SAINT-ANDRE dans un bal le 24 août 1947. Jean cherche à tous prix à la revoir. Simone vient parfois à la pharmacie Letailleur. Ils se marient le 20 juillet 1948 à Saint-Omer. Simone s'occupe de la pharmacie et plus spécialement de l'optique puisqu'elle a obtenu son diplôme d'opticien. Ils auront trois enfants : Annick née le 2 décembre 1949, Michèle née le 25 novembre 1950 et Stéphane né le 21 mai 1964.

Article publié sur Wikimonde Plus

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