André M'Bon

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André M’Bon, né le 3 novembre 1935 à Beampo (Gamboma) et mort le 10 septembre 2019, est un peintre congolais et suisse. Il compte parmi de rares artistes africains qui ont exposé leurs œuvres aux États-Unis et en France, dans les années 1960.

Biographie

André M’Bon est né au Congo Brazzaville en 1935, dans le village de Beampo. Ses parents figuraient parmi les sages du Congo. Dès son plus jeune âge, il témoigne un intérêt marqué pour les arts, plus particulièrement pour la peinture. Naturellement, après sa scolarité obligatoire, il décide de suivre l'école de peinture de Poto-Poto, où il bénéficie en 1953, de l’enseignement de Pierre Lods neveu de Jean Lods, aux côtés de Guy Léon Fylla, Marcel Gotène, Eugène Malonga.

À partir de 1955, il entame une série d’expositions dans différents pays africains : Cameroun, Gabon, Nigeria, Bénin, Togo. Avant de rejoindre Paris en 1959 afin de poursuivre sa formation aux Beaux-Arts. Une fois ses études terminées, il voyage en France et en Suisse avant de s’installer au Canada, plus précisément à Montréal en 1966.

Cette destination marque un tournant dans sa carrière. II jouit alors d’un rayonnement nouveau, notamment grâce à ses liens avec des artistes noirs américains du BAM et du Weusi Artist Collective, tel qu’Ademola Olugebefola, fondateur de la Galerie New-Yorkaise Ya Sanaa située à Harlem, dans laquelle il exposa ses œuvres en 1969.  

Par la suite, elles seront primées à plusieurs reprises aux États-Unis. Son style affirmé, ses peintures fortes, inspirées de la nature ou des scènes de vie dans villages africains, lui valent les honneurs de la presse et du public. En 1973, il déménage en Suisse afin d’y suivre son épouse suissesse et leurs trois enfants.

Commence alors une nouvelle étape dans son parcours artistique. En collaboration avec des restaurateurs d’art suisses, il participe à la restauration de fresques, entre autres, celles du château de Hindelbank et du musée d’Avenches.

En 1980, il obtient sa naturalisation Suisse et devient un bourgeois de la ville de Lausanne

Au fil des années et des expositions en Suisse alémanique, Suisse romande et à Paris, son lien à la peinture évolue tout comme son style pictural qui s’éloigne du figuratif pour devenir plus abstrait. Passionné, il ne cesse de se renouveler, de développer des nouvelles façons d’exprimer son ressenti, via la sculpture sur bois ou les tableaux à la feuille d'or.

En 2003, il expose pour la première fois ses œuvres à l'UNESCO, dans le cadre d'une semaine africaine, en présence de l'ambassadeur Henri Lopes, du ministre Henri Ossebi et du Président de la république du Congo, Denis Sassou N'Guesso.

L’important pour lui réside dans le fait de transmettre des émotions au travers de ses créations. Ainsi qu’il l’affirme : « L’art est actuellement le meilleur moyen de développer la communication entre les humains. Je peins le plus souvent avec des couleurs vives, car elles portent en elles les émotions et le symbolisme des choses, une certaine inspiration vers le soleil, la liberté et le bonheur. »

Artiste discret et réservé il a donné peu d'interviews durant sa carrière malgré un parcours de vie singulier. Ce natif de Baempo, dont toute la famille est restée au village natal, a consécutivement connu le colonialisme au Congo, l'émergence culturelle de la présence Africaine à Paris dans les années 60, les discriminations raciales aux États-Unis et les mouvements contestataires des noirs américains avant de rejoindre la Suisse en 1974. Son œuvre conséquente se fait le reflet de ces différentes époques.

En 2013, se sachant atteint d'une maladie neurodégénérative, il a souhaité rentrer au Congo afin de vivre ses dernières années sur la terre de ses ancêtres.

Il a continué à peindre tous les jours durant encore trois ans malgré la douleur liée à l'atrophie musculaire. Il s'est éteint à Pointe-Noire le 10 septembre entouré de ses proches et des personnalités politiques, notamment son proche parent, le général Emmanuel Ngouélondélé Mongo ainsi que des personnalités des Arts du Congo qui lui ont rendu hommage. Une Fondation à son nom est en pourparlers.

Expositions

Notes et références


Liens externes

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