Histoire militaire de la Flandre et des Flamands de Belgique

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L’histoire militaire de la Flandre et des Flamands de Belgique est l'ensemble des faits de l'histoire militaire européenne qui se déroulèrent sur le territoire de l'actuelle Flandre belge et/ou qui impliquèrent les natifs de cette région aux temps historiques qui précédèrent l'indépendance de la nation belge (1830) et ensuite au cours de son histoire militaire.

Généralités

Définition de l'espace historique et ethnographique

Le lion de Flandres

« Flandre » est un toponyme à la source de confusions et de débats dû à ses multiples usages pour définir au fil du temps des zones géographiquement, politiquement, historiquement, linguistiquement et ethniquement différentes. Les occupants successifs de ce territoire ont nommé de la même manière des entités diverses et des formes différentes d'une unique entité. Historiquement, cette « région historique » des Pays-Bas a été marquée par les continuels changements politiques au fil des siècles et au gré des traités marquant la fin de conflits entre les grandes puissances historiques (Empire espagnol, Royaume de France...). Tout ou partie de cette contrée ont ainsi tour à tour fait partie des Pays-Bas bourguignons, des Pays-Bas espagnols, des Provinces-Unies, des Pays-Bas autrichiens, du Royaume de France, du Royaume uni des Pays-Bas et enfin du Royaume de Belgique - sans qu'il y soit par ailleurs fait de distinction entre Flamands et Wallons.

Compte tenu de l'étendue du sujet que représenterait une étude de l'histoire militaires des « Flandres historiques », le présent article se limitera à dresser celle de la Flandre belge - devenue, sur le plan institutionnel belge, la « Région flamande » et comprenant la Flandre Occidentale, la Flandre-Orientale, la Province d'Anvers, la province du Limbourg et le Brabant flamand - et de ses habitants sous les divers régimes politiques qu'elle a connue.

Les Flamands font leur entrée dans l'histoire grâce à l'hagiographie de saint Éloi (vers 590-660), la Vita sancti Eligii, rédigée avant 684 par saint Ouen, mais connue seulement depuis un travail de réécriture vers 725. C'est là qu'apparaissent les « Flanderenses » qui habitent « in Flandris ». En latin, l'évolution a mené aux formes normalisées Flandrenses et Flandria.

Histoire militaire de la Flandre

Avertissement liminaire : voir aussi les sections consacrées aux principales villes de Flandre.

Histoire générale avant 1830

Statue d'Ambiorix à Tongres.
Sac de Malines, gravure de Franz Hogenberg.
Portrait d'un patriote d'Anvers, symbole de la bataille de Turnhout. Théophile Lybaert (1848-1927), Huile 1902
Antiquité

Le fait le plus marquant de l'histoire militaire antique des Flandres fut les invasions germaniques qui donnèrent à la Flandre son nom et aux Flamands leurs caractéristiques ethniques et linguistiques modernes[1].

Moyen Âge

Au haut Moyen Âge, les terres de Flandres appartiennent à l'Empire carolingien

Jusqu'à la Renaissance, l'histoire militaire de la Flandre se confond avec celle du Comté de Flandre, du Duché de Brabant et du Comté puis Duché du Limbourg et enfin de Pays-Bas bourguignons - terres où cohabitent Flamands et Wallons.

Renaissance et XVIIe siècle

Après la mort de Charles le Téméraire et le mariage de sa fille Marie de Bourgogne avec Maximilien Ier du Saint-Empire, les terres flamandes passent aux Habsbourg sous le règne de Charles Quint et forment alors parties des Pays-Bas espagnols jusqu'en 1714.

Lors de la Guerre de Trente Ans, les terres de Flandre furent à nouveau le champ de bataille des puissances belligérantes.

À la suite de la Guerre de Dévolution (1667-1668), une partie de la Flandre passe sous la domination française, le reste demeurant espagnol.

XVIIIe siècle

Après la Guerre de succession d'Espagne, les possessions espagnoles des Flandres passent aux Habsbourg d'Autriche et deviennent ainsi les Pays-Bas autrichiens jusqu'en 1795.

Après la Révolution brabançonne à laquelle prennent part des milices flamandes au sein de l'Armée des Patriotes, et les éphémères États belgiques unis, les Pays-Bas autrichiens sont envahis par les armées révolutionnaires françaises et annexés en 1795 à la République française. Le sort militaire de la Flandre restera dès lors liés à celui de la France (Consulat et Premier Empire) jusqu'en 1814. Après la Première abdication de Napoléon Ier (1814), Flandre et Wallonie - les territoires de la future Belgique indépendante - passeront sous la coupe du Royaume uni des Pays-Bas jusqu'en 1830. Pendant la période française de l'histoire de Belgique, la Flandre se trouva organisée en 5 départements : le Département de la Dyle, le Département de la Lys, le Département de l'Escaut et pour partie celui des Deux-Nèthes et de la Meuse-Inférieure, ces deux derniers recouvrant les territoires flamands et bataves.

Indépendance de la Belgique

Le prince d'Orange à la tête de l'armée néerlandaise au combat de Ravels le 3 août 1831
Révolution belge de 1830
Campagne des Dix Jours (1831 + 1832)

Première Guerre mondiale

Le 16th Lancers, régiment britannique de lanciers, à la bataille d'Ypres en 1914.

À l'automne de 1914, après l'invasion allemande et la « course à la mer », la Flandre occidentale devient le principal théâtre d'opération de la Première Guerre mondiale en Belgique.

Seconde Guerre mondiale

Campagne de mai 1940

Entre le 25 et le 28 mai 1940, la Wehrmacht commit le Massacre de Vinkt. Des otages furent capturés afin d’être utilisés comme boucliers. Comme l’armée belge continuait de résister, des fermes furent fouillées (et pillées) pour prendre plus d’otages qui devaient être exécutés par la suite. En tout, 86 civils furent exécutés, mais le total des victimes s’élève probablement à 140. Outre le massacre de Vinkt, d'autres massacres et fusillades dans la Belgique font 600 victimes[4].

Résistance et collaboration
Libération de la Belgique (1944)

Histoire militaire d'Anvers

Compte tenu de sa position stratégique en amont du vaste estuaire de l'Escaut et aux portes des plaines bataves en venant du sud et des terres de Flandre, du cœur de la Belgique et, au-delà, du nord de la France en redescendant du septentrion, la métropole anversoise a de tous temps été l'enjeu de nombreuses batailles.

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La Citadelle d'Anvers a été construite entre 1567 et 1572 sur ordre du duc d'Albe Ferdinand Alvare de Tolède, gouverneur des Pays-Bas. En 1832, la forteresse, toujours occupée par les Hollandais, fut assiégée et détruite. Les vestiges de la citadelle ont été complètement arasés en 1881[5].

Histoire militaire de Bruges

Bundesarchiv Bild 146-1970-048-11, Belgien, Brügge, Entwaffnung.jpg

Histoire militaire de Gand

Paul-Jacob Laminit (inc.) Jahann Voeltz (dis.) Combat dans les rues de Gand, novémbre 1789.JPG

Histoire militaire de Louvain

En 882, à la suite de la bataille de Saucourt en Vimeu, les Vikings continuent leurs raids, et mettent à sac le Hainaut, les environs de Laon et de Reims. En 883 c'est au tour de Saint-Quentin et d'Amiens d'être dévastés mais le comte Henri les bat près de Louvain.

En 891, la bataille de Louvain, gagnée par Arnulf de Carinthie, chasse pour un temps, les envahisseurs de la région.

À l'été 1635, pendant la Guerre de Trente Ans, la ville est assiégée.

Histoire militaire de Malines

Histoire militaire de Ypres

Belgie ieper 1919 ruine.jpg

Histoire militaire de Zeebruges

Zeebruges a été marquée par les deux guerres mondiales.

Donnant au sud à la fois l'accès depuis Bruges vers la Manche et la mer du Nord, le port de Zeebruges fut un enjeu stratégique pour les Allemands comme pour les Alliés lors de la Première Guerre mondiale.

L'occupant allemand y installa l'une de ses bases de U-Boote. Le , la Royal Navy mena contre celle-ci un raid amphibie qui la mit hors service pour le reste de la guerre. Le port conserve d'ailleurs encore de cette époque un dangereux dépôt immergé de munitions. Sur la jetée ouest, le St. George Memorial commémore l'évènement[6].

Histoire militaire de la Lys

La Lys (Leie en néerlandais) est une rivière du Nord de la France et de la Belgique, affluent en rive gauche de l'Escaut qu'elle rejoint à Gand après avoir traversé d'ouest en est les provinces de Flandre occidentale et orientale.

Histoire militaire des Flamands

Triskèle , insigne des unités flamandes de la Waffen-SS (6. SS-Freiwilligen-Sturmbrigade Langemarck et 27e division SS de grenadiers volontaires Langemarck).

Milices communales

Soldats flamands dans les armées européennes de la Renaissance au XIXe siècle

Waffen-SS flamands

SS-Freiwilligen-Sturmbrigade Langemarck

Grandes figures militaires flamandes

Forts, fortifications et garnisons

Ouvrages militaires avant 1830

Les remparts de Menin. La plupart des remparts, casemates et poternes visibles à l'heure actuelle datent de la période hollandaise mais ont été établis sur les fortifications construites par Vauban.
Châteaux-forts
Citadelle d'Anvers
Fortifications de Vauban

Plusieurs villes de Flandre furent fortifiées par Sébastien Le Prestre de Vauban.

Fortifications côtières

Fort Napoléon à Ostende

Dans les dunes à l’est du chenal du port d'Ostende se trouve le Fort Napoléon, construit sous le règne de Napoléon Ier de 1811 à 1814 par des prisonniers de guerre espagnols afin de se protéger des attaques anglaises[9].

Batteries côtières de la Première Guerre mondiale

Le Royaume-Uni s'étant porté garant de sa neutralité, la Belgique ne se dota pas de défenses côtières sur sa frontière maritime.

À partir de novembre 1914, des pièces d'artillerie de campagne ainsi que des canon de forteresses belges capturés sont installés par les Allemands sur les digues d'Ostende et de Zeebrugge.

Mur de l'Atlantique en Belgique

Bases et garnisons de l'armée belge

Polygones de tir de Brasschaat et Lombardsijde
Camp d'entraînement de Bourg-Léopold
École des sous-officiers de Saffraanberg
Bases aériennes de Brustem, Coxyde, Kleine-Brogel

Patrimoine militaire flamand

Vestiges et mémorabilia de la Première Guerre mondiale

« Au cours des dernières décennies la Province de Flandre occidentale a consciemment encouragé et soutenu l'étude de son propre passé. L'histoire de la Première Guerre mondiale a, dans ce cadre, toujours occupé une place privilégiée ...La recherche s'est toutefois principalement axée sur l'ancienne 'région du front' qui s'étendait de Nieuport via Dixmude et Ypres jusqu'à la frontière française. Pourtant la guerre n'est pas passée inaperçue dans le restant de la Flandre occidentale. Si ces lieux ont été moins pris en ligne de compte, c'est parce qu'ils ont en plus grande partie été épargnés de la violence de de la destruction »

— Olivier Vanneste, Gouverneur de Flandre occidentale, Raversijde 1914-1918 Batterij Aachen

Le Boyau de la Mort (en néerlandais : Dodengang) est un ensemble de tranchées de la Première Guerre mondiale, situé sur la commune de Kaaskerke, une section de la ville de Dixmude. Ce complexe est le dernier vestige conservé des ouvrages de ce type du Front de l'Yser.

Seconde Guerre mondiale

Le principal site muséal commémorant la Seconde Guerre mondiale en Flandre est le Musée du mur de l'Atlantique situé à Raversijde.

L'histoire militaire des Flandres dans la culture

Tombe de Charles De Coster, auteur des aventures de Tijl Uilenspiegel.
« Au XVIe siècle, alors que la Flandre est envahie par les Espagnols, Till l’Espiègle use de stratagèmes pour parvenir au service du Ferdinand Alvare de Tolède, duc d’Albe, et de ce poste, organiser la résistance à l’envahisseur. »
  • Auteur prolifique, l'historien Jo Gérard s'est très souvent penché dans ses écrits de vulgarisation historique sur l'histoire militaire de la Belgique en général et sur celle des Flandres en particulier. On lui doit notamment la série Quand la Belgique ... publiée chez Paul Legrain[10], La Guerre des paysans : 1797-1798[11], L'épopée des Flamandes et des Flamands[12] et les ouvrages La Belgique, martyre du Duc d'Albe et Isabelle, l'Infante qui sauva la Belgique publiés chez Jean-Marie Collet[13].

L' histoire militaire des Flamands et les « mythes » du nationalisme flamand

La bataille de Courtrai : une victoire « flamande » contestée

Première Guerre mondiale: les soldats flamands « chair à canon » pour les officiers francophones

Collaboration pro-allemande

Notes et références

Notes


Références

  1. Les Belges, leur histoire ...et celle de leur patrie, la Belgique
  2. Édouard Favré Eudes, comte de Paris et roi de France, (882-898) É. Bouillon, 1893
  3. Henri Martin Histoire de France Furne, 1865
  4. Lieb, Peter (2007). Konventioneller Krieg oder NS-Weltanschauungskrieg? Kriegführung und Partisanenbekämpfung in Frankreich 1943/44 [Conventional War or Nazi Ideological War? Warfare and Anti-Partisan Fighting in France, 1943–44]. Oldenbourg Wissenschaftsverlag. p. 19. (ISBN 978-3486579925)
  5. (nl) Opgravingen brengen drie eeuwen Antwerpse citadel aan het licht sur archeonet.be
  6. L. Dumont-Wilden, 'Le Secteur des Dunes' La Belgique et le front de l'Yser. Revue Le Pays de France n° 146, 2 août 1917.
  7. Christopher Tyerman, « William of Ypres », dans Who's Who in Early Medieval England, 1066-1272, Éd. Shepheard-Walwyn, 1996, p. 159-160.  (ISBN 0856831328).
  8. Victoria Chandler, « Warenne, William (III) de, third earl of Surrey (c.1119–1148) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
  9. Le Fort Napoléon
  10. Série qui comprend les titres:
    • Quand la Belgique était autrichienne, Paul Legrain, Bruxelles, 1976
    • Quand la Belgique était française, Paul Legrain, Bruxelles, 1977
    • Quand la Belgique était hollandaise, Paul Legrain, Bruxelles, 1978
  11. Jean-Marie Collet, Bruxelles, 1985.
  12. SYNEDI, 1998, Préface de Jos Chabert.
  13. Bruxelles, 1993et 1995

Voir aussi

Articles connexes

Histoire militaire de Belgique
Varia

Bibliographie

Avant 1830
  • Liliane et Fred Funcken:Le costume, l'armure et les armes au temps de la chevalerie, en particulier : Tome 1 du huitième au quinzième siècle, pp. 114–115 Les communiers flamands au XIIIe siècle, 156p. (ISBN 2-203-14318-5)
Belgique indépendante
Guerres mondiales
  • Michel Geoffroy: les fusiliers marins à Dixmude, revue 14-18 Le magazine de la Grande Guerre, n°2, pp. 14–19, juin/juillet 2001
  • Aleks Deseyne: Raversijde 1914-1918 Batterij Aachen, Provincie West-Vlaaanderen, Grafische Dienst, 1993
  • (en) Allen Brandt: The last Knight of Flanders. Remy Schrijnen and his SS-Legion Flandern/Sturmbrigade Langemarck comrades on the Eastern Front, 1941-1945. Schiffer Publishing, Atglen PA 1998, (ISBN 0-7643-0588-3).
  • Ronald Mac Nair: Objectif Anvers : De la Somme à la Meuse, revue Historica Hors-série n° 62, 2000

Liens externes

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