Jean-Loup Kuhn-Delforge

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Jean-Loup Kuhn-Delforge à l'ambassade de France en Grèce

Jean-Loup Kuhn-Delforge (né le 12 décembre 1950 dans le 13e arrondissement de Paris[1]) est un diplomate français.

Formation

Jean-Loup Kuhn-Delforge suit ses études secondaires au lycée Faidherbe[1] de Lille puis obtient une licence de droit à la faculté de droit et de sciences économiques de l'Université de Lille II dont il sort licencié en droit et en sciences politiques en 1972. Lauréat de la faculté de droit de Lille, Jean-Loup Kuhn-Delforge obtient le prix des meilleures notes en droit public au cours des quatre années de sa licence. Il est ensuite élève à l'Institut d'études politiques de Paris[1] (deuxième année) et poursuit parallèlement les cours de diplôme d'études supérieures DES de droit public à l'Université de Paris-2, aujourd'hui Université Panthéon-Assas. Jean-Loup Kuhn-Delforge est admis en 1973 à l'École nationale d'administration (ENA, promotion André Malraux[1]) dont il sort dans la carrière préfectorale.

Carrière

Affecté en 1977 comme sous-préfet (grade), directeur de cabinet du préfet de la Haute-MarneChaumont), Jean-Loup Kuhn-Delforge est nommé l'année suivante sous-préfet (grade), directeur de cabinet du préfet de la région Centre, préfet du LoiretOrléans). En 1981, il rejoint le Secrétariat général du gouvernement comme chargé de mission responsable des questions d'aménagement du territoire, de transports et de la politique immobilière des administrations dans Paris. Il reste à ce poste pendant six années et rejoint le ministère des Affaires étrangères comme conseiller politique, chef de la division politique du gouvernement militaire français de Berlin en 1987. Il y est notamment chargé des questions du statut quadripartite de la ville occupée.

En septembre 1989, Jean-Loup Kuhn-Delforge est nommé au ministère des Affaires étrangères comme sous-directeur des Droits de l'homme et des questions sociales, humanitaires et budgétaires des Nations unies à la direction des Nations unies et des organisations internationales.

En 1991, Jean-Loup Kuhn-Delforge est nommé Premier conseiller à l'ambassade de France en République tchèque en Tchécoslovaquie puis République tchèque, Jean Guéguinou étant ambassadeur puis Benoît d'Aboville. Il assiste au « divorce de velours » entre la République tchèque et la Slovaquie.

En septembre 1994, Jean-Loup Kuhn-Delforge est nommé conseiller culturel à l'ambassade de France en Allemagne à Bonn où il anime le réseau de 24 instituts culturels français et 2 lycées français en Allemagne, François Scheer étant ambassadeur. En 1997, il est nommé directeur adjoint des Français de l'étranger et des étrangers en France, chef du service des Français de l'étranger au ministère des Affaires étrangères. Outre les tâches d'administration consulaire, il suit la modernisation du Service central d'état civil (SCEC) et participe à la création de la cellule de crise du ministère des Affaires étrangères, depuis lors, Centre de crise[2].

Jean-Loup Kuhn-Delforge à l'ambassade de France en Bulgarie

Par décret du 18 juillet 2001[3], Jean-Loup Kuhn-Delforge est nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en République de Bulgarie à Sofia. Il participe aux actions favorisant l'adhésion de la Bulgarie à l'Union européenne (UE) et à l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) que mène le gouvernement du premier ministre Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha (ancien roi Siméon II de Bulgarie). La Bulgarie étant membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, il a défendu la position française hostile à la guerre d'Irak.

Par décret du 19 août 2004[4], Jean-Loup Kuhn-Delforge est nommé directeur général de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA ou Ofpra) où l'appelaient son expérience au ministère de l'Intérieur mais aussi celles en matière de droits de l'homme et des Nations unies. L'OFPRA est alors un établissement public administratif sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères chargé de mettre en œuvre la convention de Genève du 28 juillet 1951 qui reconnaît le statut de réfugié à toute personne persécutée dans son pays du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un groupe social ou de ses opinions politiques. Jean-Loup Kuhn-Delforge défend l'OFPRA durant les bouleversements qui aboutiront à la loi française du 20 novembre 2007 relative à la maîtrise de l'immigration, à l'intégration et à l'asile et intervient auprès des médias pour expliquer le travail des officiers de protection, notamment dans des articles à l'Humanité (« Ni quota ni instruction pour le droit d'asile »)[5] ou à l'Express (« 3 questions à Jean-Loup Kuhn-Delforge »)[6]. Il est aussi entendu au Sénat devant la Commission des lois où il explique l'évolution de l'OFPRA depuis la loi n° 2003-1176 du 10 décembre 2003 modifiant la loi n° 52-893 du 25 juillet 1952 relative au droit d'asile[7] qui a permis d'élargir le champ du droit d'asile avec notamment la reconnaissance des persécutions non étatiques, de renforcer les garanties des demandeurs d'asile, de raccourcir les délais d'instruction des demandes, de transposer en avance des directives communautaires, il défend le taux d'accord des demandes d'asile de l'OFPRA et soutient que ce taux d'accord est lié au seul examen de la situation des demandeurs d'asile. Il défend la tutelle du ministère des Affaires étrangères sur l'OFPRA et soutient que « les agents de l'OFPRA [sont] très attachés à ce rattachement qui marque une distance par rapport aux enjeux de gestion des flux migratoires » (communication et audition de M. Jean-Loup Kuhn-Delforge, directeur général de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides[8]).

Par décret du 9 juillet 2007[9], Jean-Loup Kuhn-Delforge est nommé secrétaire général adjoint du ministère des Affaires étrangères, Philippe Faure, Gérard Errera, Pierre Sellal étant successivement secrétaire général du ministère des Affaires étrangères. Il y suit notamment la révision générale des politiques publiques (RGPP).

Bernard Kessedjian, ambassadeur de France près le Saint-Siège, meurt d'un cancer le 19 décembre 2007 à l'âge 64 ans, alors que Nicolas Sarkozy, président de la République française était en visite officielle au Vatican. La France renonce finalement à nommer Jean-Loup Kuhn-Delforge à ce poste[10],[11],[12], [13]. La vacance du poste se prolongea jusqu'au 19 janvier 2009, date à laquelle il est à nouveau occupé, par Stanislas Lefebvre de Laboulaye.

Par décret du 24 mai 2011[14], Jean-Loup Kuhn-Delforge est nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en République hellénique.

Il est actuellement ambassadeur de France en Grèce.

Engagement associatif

Jean-Loup Kuhn-Delforge est chargé de mission[15] à l'Association des personnes concernées par le tremblement essentiel (Aptes), une association de personnes malades et en situation de handicap. Il a notamment publié avec les professeurs Emmanuelle Apartis-Bourdieu et Emmanuel Broussolle, respectivement présidente et vice-président du Conseil scientifique de Aptes[16] et Fabrice Barcq, président de Aptes[15], Aptes, le guide du tremblement essentiel, Paris, Aptes, 2014 (ISBN 978-2-9542646-1-5) et Aptes, le guide pratique du quotidien, Paris, Aptes, 2012 (ISBN 978-2-9542646-0-8).

Prix et récompenses

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 Notice « Kuhn-Delforge (Jean-Loup) », page 1255 in Who's Who in France : Dictionnaire biographique de personnalités françaises vivant en France et à l'étranger, et de personnalités étrangères résidant en France, 45e édition pour 2014 éditée en 2013, édition des 60 ans, 2419 p., 31 cm (ISBN 978-2-85784-055-8).
  2. Centre de crise du ministère des Affaires étrangères
  3. Décret du 18 juillet 2001 portant nomination d'un ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République française auprès de la République de Bulgarie
  4. Décret du 19 août 2004 portant nomination de M. Kuhn-Delforge (Jean-Loup), directeur général de l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides
  5. Ni quota ni instruction pour le droit d'asile
  6. 3 questions à... Jean-Loup Kuhn-Delforge, directeur de l'Ofpra
  7. loi n° 2003-1176 du 10 décembre 2003 modifiant la loi n° 52-893 du 25 juillet 1952 relative au droit d'asile
  8. Communication et audition de M. Jean-Loup Kuhn-Delforge, directeur général de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides
  9. Décret du 9 juillet 2007 portant nomination du secrétaire général adjoint du ministère des affaires étrangères - M. Kuhn-Delforge (Jean-Loup)
  10. (en) « Vatican Rejects France's Gay Ambassador », 4 octobre 2008
  11. « Pas d'ambassadeur homosexuel au Vatican », 1er octobre 2008
  12. http://www.vsd.fr/contenu-editorial/l-actualite/les-indiscrets/962-le-casting-casse-tete-de-l-ambassadeur-de-france-au-vatican?xtor=RSS-1 : site du magazine VSD : « Le casting casse-tête de l'ambassadeur de France au Vatican ».
  13. (es) http://www.elperiodico.com/es/noticias/sociedad/20080930/vaticano-niega-aceptar-embajadores-divorciados-gais/print-23338.shtml
  14. Décret du 24 mai 2011 portant nomination d'un ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République française auprès de la République hellénique - M. Kuhn-Delforge (Jean-Loup)
  15. 15,0 et 15,1 Organisation de Aptes
  16. Conseil scientifique de Aptes
  17. Décret du 31 décembre 2004 portant promotion et nomination
  18. Décret du 14 mai 2010 portant promotion et nomination

Annexes

Bibliographie

  • Notice « Kuhn-Delforge (Jean-Loup) », page 1255 in Who's Who in France : Dictionnaire biographique de personnalités françaises vivant en France et à l'étranger, et de personnalités étrangères résidant en France, 45e édition pour 2014 éditée en 2013, édition des 60 ans, 2419 p., 31 cm (ISBN 978-2-85784-055-8)

Liens externes

Articles connexes

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