Jean-Pierre Coco
Naissance |
Fort-de-France (Martinique) |
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Nationalité | Française |
Activité principale | Musicien, percussionniste, multi-instrumentiste |
Jean-Pierre Coco, né le à Fort-de-France, en Martinique, est un musicien multi-instrumentiste martiniquais, surtout connu comme percussionniste.
Doué, il quitte son île natale pour la France puis le monde, et travaillera avec de grands noms tels que Don Cherry, Eddy Louiss, Manu Dibango [1], ou encore Daniel Balavoine[2],[3],[4]. Son parcours riche en collaborations corrèle avec sa large culture musicale et ses diverses influences (musiques afro-caribéennes, jazz, musiques latines, variété française, etc.).
Enfance
Dès l'âge de 13 ans, jouant déjà des Pan trinidadiennes, il rejoint le groupe de "Steel-Pan" de son île, le "Shell Harmony", ce dernier étant dirigé d'antan par son oncle Gabriel Descroc, dans les hôtels de l'époque, tels que le Bakoua, ou encore le Diamond-Roc, ainsi que dans les paillottes de toute la Martinique. Il tournera avec ce groupe et ils enregistreront un album[5], peu avant son départ pour Paris en 1974.
De 1974 à 1978
Arrivé à Paris en 1974, il fait alors de nombreuses rencontres, tout particulièrement dans le milieu musical antillais, dans un premier temps, Paris étant la ville par laquelle convergeait toute la scène afro-caribéenne pour faire carrière à cette époque-là. Il réalise alors son rêve de devenir percussionniste, et peu de temps après il fera sa toute première tournée avec laquelle il s'envolera à Djerba en Tunisie pour la première fois en 1976. Il y restera environ 3 mois accompagné d'autres musiciens notamment guyanais tel que José Sebeloue de la Compagnie Créole.
Une fois retourné en France, il fréquentera plusieurs conservatoires de Paris et sa banlieue, avant de rejoindre le groupe Bozambo[6]. Ce dernier qui signifie "diminuer la tricherie" en langue nationale mooré du Burkina Faso, fut un groupe afro-antillais fondé en 1973 en France par le batteur burkinabé Georges Ouédraogo, le guitariste ivoirien Ngoran Hyacinthe aka Jimmy Hyacinthe (1947-1991), l'organiste, pianiste et claviériste ivoirien Abou Mobio Venance aka Rato Venance, le percussionniste martiniquais Jean-Pierre Coco, le bassiste guadeloupéen Alain Benjamin et le Sénégalais Adel Dabo à la basse ou à la guitare rythmique, tous auteurs, compositeurs, arrangeurs et interprètes. Bozambo s’est vite imposé sur les scènes française et africaine avec une musique entre jazz-fusion, afro-jazz, afro-funk, afro-fusion, pop-rock, afro-soul, folk-pop. Bozambo se sépare en 1978 après la parution de leur ultime disque éponyme chez Disques Espérance[7].De ce succès, Jean-Pierre Coco aura la chance donc de partir en tournée en Afrique de l'Ouest en passant notamment par Abidjan en Côte d'Ivoire, ainsi qu'en "Haute Volta", l'actuel Burkina Faso, d'où commencera sa véritable initiation aux différentes percussions auprès des plus grands maîtres ouest-africains d'antan. Il deviendra alors l'un des percussionnistes les plus sollicités dans les séances studio d'Europe.
N.B.: Il fera également un bref passage dans le premier théâtre noir dirigé par Benjamin Jules Rosette, et entouré de grands comédiens des Antilles comme par exemple Mme Darling Legitumus, Théo Legitimus (père de Pascal Légitimus, actuellement actueur, comédien et membre fondateur de la troupe Les Inconnus). Il sera alors le percussionniste d'une pièce intitulée "Gouverneur de la Rosée" pour une durée de 3 mois, en tournée dans toute l'Europe.
De 1979 à 1989
C'est par une collaboration avec Lamine Konte, légende griotte, que Jean-Pierre Coco se retrouvera à nouveau en studio, afin de participer à la musique du film "Bako, l'autre rive"[8], de Cidiki Bakaba primé au Festival de Cannes en 1980. Cette année 1980 marquera également le début d'une collaboration avec le roi du Makossa et saxophoniste camerounais, Manu Dibango, le considérant alors comme l'un des meilleurs percussionnistes de sa génération. Ils multiplièrent et enchainèrent tournées après tournées dans le monde, et il enregistrera avec lui 4 albums[9]. C'est au cours de ces tournées que Jean-Pierre Coco retournera sur son île pour la première fois, après 10 ans d'absence mais aux côtés de Manu Dibango, afin d'y jouer, avec beaucoup de fierté.
Au même moment, Martin Meissonnier, producteur du roi de l'Afrobeat et saxophoniste nigérian Fela Kuti, l'appelle pour jouer ses congas dans l'album Fusion dirigé par le pianiste Herbie Hancock. Cela lui donnant donc également l'opportunité de jouer aux côtés de la troupe Afrika Bambaataa, premier groupe de Rap international, lors de son passage aux États-Unis. Une autre rencontre cruciale lors de cette tournée outre-Atlantique, sera la rencontre avec un des précurseurs du Free Jazz, et trompétiste virtuose, Don Cherry. Celui-ci le découvrira et lui proposera de l'intégrer à ses projets musicaux[10] grâce auxquels ils feront de nombreuses tournées en Europe, en compagnie de Collin Walscott et de Jim Pepper[11].
Ce fut ensuite autour de son compatriote martiniquais Eddy Louiss de le solliciter en 1981 pour quelques concerts.
Le percussionniste fera alors son premier concert en son nom, au New Morning, célèbre club parisien, où il sera accompagné du saxophoniste Jeff Sicard, du bassiste Michel Alibo, du pianiste de salsa cubaine Alfredo Rodriguez, ainsi que du batteur Christian Nicolas.
En 1985, Jean-Pierre Coco participa alors pour la première fois au Festival de Montreux avec le saxophoniste américain, Robin Kenyatta[12], qui se suivit par un concert en direct sur Radio France (émission d'André Francis), bien connu des amateurs de Jazz.
N.B.: un des plus beaux rendez-vous de Jean-Pierre Coco sur cette période-là, fut son concert en solo dans l'émission de TF1 intitulée "Le Jazz est à vous" mené par le pianiste Jacques Dieval et son quartet.
De 1993 à 1997
De retour dans son péyi, en Martinique, en 1993, il s'arrêta quelque temps après une décennie riche en tournées, rencontres, et autres collaborations, en mettant sa carrière en pause, afin de se resourcer et de retrouver sa famille et enfin profiter d'elle. Pour autant, l'artiste décida de repasser à l'action après quelque temps là-bas en donnant quelques concerts dans des petits clubs renommés de l'île tels que le Monté-Carlo, Habitation St Etienne, où il fut invité par son propriétaire José Hayot et qui lui fera l'immense surprise de le présenter à nouveau au peuple martiniquais.
En 1996, Jean-Pierre Coco aura l'honneur d'être reçu par Aimé Cesaire, qui lui fera une distinction, rendant hommage à sa combativité, et sa détermination tout au long de sa carrière musicale. Après cela, il s'en alla vers Paris, sa ville d'adoption mais il n'y restera que 3 ans.
De 1999 à 2002
En effet, Jean-Pierre Coco revint chez lui en Martinique, lorsque survint un bouleversement climatique en 1999, qui lui fera prendre la décision de faire une action humainitaire en regroupant des artistes de la caraïbe afin de réaliser un single au profit des sinistrés de l'île. C'est Jean-Paul Cesare, alors directeur de l'Atrium, qui lui proposa de faire un concert intitulé "Cahier de retour au pays natal" après avoir pris connaissance de la précense du musicien en Martinique. Ce concert sera alors intégré dans le programme "Jazz ici". Le percusionniste en profita alors pour concocter un concert mémorable, en hommage à l'un de ses pères spirituels, Don Cherry, en invitant ses enfants Neneh Cherry, Eagle Cherry, Christian Cherry et son épouse Moky, Jacques Tarah Washington, Jara Deva. Tout ce beau monde, spécialement déplacé pour l'occasion, fut alors exclusivement et pour la première fois, accompagné de musiciens martiniquais.
Après avoir parcouru le monde accompagné de ses percussions, lors des 30 dernières années, Jean-Pierre Coco décida alors enfin de montrer une autre facette de sa talentueuse oreille musicale en faisant découvrir à son public, son aisance à la guitare et au chant, lors d'un concert tenant place en date du 5 et 6 Février 2002.
De nos jours
Avec une carrière aussi longue que la sienne, il est difficile pour l'artiste de rester passif, il décide alors de retravailler sur d'anciens et nouveaux projets avec des collaborations musicales inédites lors de la pandémie du Covid.
Discographie
(LPs, bandes originales, compilations)
Notes et Références
- ↑ PointCulture, « | PointCulture », sur www.pointculture.be (consulté le )
- ↑ « Exemple Discographie de Jean Pierre Coco », sur alerterouge.com (consulté le )
- ↑ [email protected], « Disque Au Palais des Sports Balavoine Daniel (Daniel Balavoine) », sur alerterouge.com (consulté le )
- ↑ « Discographie de Jean Pierre Coco », sur Discogs (consulté le )
- ↑ « Album Steel Band enregistré avec Jean Pierre Coco » (consulté le )
- ↑ « Bozambo » (consulté le )
- ↑ Nago Seck, « Africa », sur Afrisson, (consulté le )
- ↑ « Bako, l'autre rive enregistré avecBozambo » (consulté le )
- ↑ « Exemple d'albums de Manu Dibango enregistré avec Jean Pierre Coco », sur Point Culture (consulté le )
- ↑ « Projet musical de Don Cherry avec Jean Pierre Coco », sur Classik Forum (consulté le )
- ↑ « Exemple de tournée de Jean Pierre Coco », sur New Morning (consulté le )
- ↑ « Tournée de Robin KENYATTA QUINTET avec Jean Pierre Coco », sur Willisau Jaz Archive (consulté le )
Liens externes
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