Joseph-James Gaudart

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Joseph-James Gaudart, né le 15 mai 1878 dans l'établissement français de Karikal (Inde française) et décédé le 16 septembre 1951 à Pondichéry (Inde française), est un ingénieur et industriel français.

Joseph Gaudart (1878-1951)

Biographie

Il est le fils de François Gaudart, de la famille Gaudart de l'Inde française, industriel et premier maire élu de Karikal, et de Elizabeth Donaghue, fille elle-même de Michaël Donaghue, militaire gradé irlandais du Royal Horse Artillery de l'armée anglaise des Indes, et de Mary-Ann Bride.

Joseph-James Gaudart, étudie au collège de Karikal puis au collège colonial de Pondichéry. Après son baccalauréat, il part en 1895 à Paris, en préparation des Grandes Ecoles chez les Frères des Ecoles chrétiennes rue Raynouard à Passy. En 1898, il réussit son examen d'Ingénieur de l'Ecole Nationale des Industries Agricoles de Douai (ENIA puis ENSIA). Ingénieur, il revient aux Indes où il travaille dans une distillerie du Sud de l'Inde anglaise à Tinivelli. En 1902, il fonde à Pondichéry, avec son père François (1844-1923) et son frère Émile (1872-1930), l’usine métallurgique Gaudart-Sainte-Elisabeth (4,000 ouvriers) qui fournit du fer à tout le pays[réf. nécessaire]. Lors de la grande guerre, avec son père et son frère, il est mobilisé sur place, à la demande du gouvernement anglais pour travailler à l'économie des Alliés. En mai 1919, après avoir vendu l'usine à BEST & CO du Nord de l'Inde qui transporte le matériel à Calcutta, il s'installe dans le sud de la France, au Cannet.

Des investissements malheureux en bourse, et en particulier dans les actions du Lyon-Allemand, le ruinent. Après avoir examiné les possibilités d'installation en Algérie et en Tunisie, il décide de revenir à Pondichéry et, à cet effet, vend la villa "La Ninette", pour payer le voyage du retour tout en gardant la grande villa "La Durango" au Cannet.

En 1935, son père et son frère étant morts à Cannes, il retourne à Pondichéry où il crée un Etablissement industriel dénommé "J. Gaudart & Fils". C'est l'époque d'une plantation d'ananas à Nellitop. La maison Sudry à Nantes fournit des machines pour la fabrication des boites de conserves. Les Etablissements Olier procurent des presses à huile. L'huilerie ravitaillera une grande partie du sud de l'Inde.

Mais la production ne s'arrête pas là et les autres fabrications sont, avec les ananas en conserves, les crevettes en flacons jusqu'à la dévaluation du franc, les pâtes alimentaires, la poudre à curry pour Hédiard et Fauchon, les alcools et bières légères exportées en grosses quantités sur Madras, l'eau de Cologne pendant la Seconde Guerre mondiale, les handlooms (tissus), le savon carré de Marseille, le savon noir pour les établissements médicaux, etc. ... sans oublier la "cocotine", beurre végétal qui ouvrit la voie à la margarine et qui connut un succès dans toute l'Inde.

De nombreux diplômes récompensent les Etablissements "J. Gaudart & Fils". A citer : Diplôme commémoratif de l'Exposition Internationale Arts et Techniques à Paris en 1937, diplôme d'honneur du centenaire de la Chambre de Commerce de Pondichéry en 1949, etc.

A la Libération de la France, les Etablissements publient une plaquette dans lequel on peut lire : "Notre huilerie se place donc au premier plan de l'effort économique de guerre de l'Inde française. Nous nous permettons de mentionner que nous nous sommes faits un plaisir d'expédier, à tous appels émanant de la Croix-Rouge, des dons gracieux de plusieurs centaines de caisses de nos produits à destination de nos prisonniers, blessés et soldats. Aussi, c'est avec une joie immense que nous saluons la libération de notre Patrie, heureux d'appartenir à une colonie qui fut la première à répondre à l'appel historique du GÉNÉRAL DE GAULLE".

En 1945, il est nommé Président d'Honneur de l'Union Socialiste Républicaine Démocratique (USRD).

Il décède en 1951 à Pondichéry et il est inhumé dans la chapelle familiale au cimetière français de Pondichéry.

Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur par décret du 9/10 août 1948. Il était par ailleurs Bienfaiteur de la Paroisse Notre-Dame des Anges de Pondichéry, Affilié en 1948 à la Congrégation Saint-Joseph de Cluny et membre fondateur de la Société de l'Histoire de l'Inde française.

Il épouse, le 10 janvier 1910 à Pondichéry Eugénie Le Gay (1893-1948), fille d'Henri-Eugène Le Gay (1852-1902), trésorier payeur général d'Indochine, et de Anna Guerre (1866-1915), fille elle-même de Léon Guerre (1834-1895), avocat, président du Conseil Général de l'Inde française et premier maire élu de la ville de Pondichéry[réf. nécessaire]. D’où cinq enfants.

Sources

  • Plaquette Etablissements "J. Gaudart & Fils". Pondichéry. Indes françaises. 1945.
  • Le Trait d'Union. Article "Décès de M. J. Gaudart". Volume VIII. N°XI bis. Supplément page 4. Pondichéry. Septembre 1951.
  • Prevost M., Roman d'Amat et H. Tribout de Morembert, Dictionnaire de biographie française, notice « Edmond Gaudart » par J. Valynseele, Librairie Letouzey et Anè. Fascicule LXXXVII Garnier-Gaultier, Paris, 1980.
  • Lucien-Jean Bord et Michel Gaudart de Soulages, Dictionnaire généalogique des Familles de l'Inde française, broché, 411 p, 1984.
  • Agnès de Place, Histoire et Généalogie de la Famille Gaudart, broché, 513 p, 1995.
  • Agnès de Place, Dictionnaire généalogique et Armorial de l'Inde française 1560-1962, broché, 592 p, 1997.
  • Hubert Lamant, Armorial Général et Nobiliaire Français, notice « Gaudart » et « Gaudart de Soulages », juin 2009 (réimpr. Tome XLIX no 193-196 Fascicules 1-4), broché, 319p.

Voir aussi

Article publié sur Wikimonde Plus

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