Louis Bretonnière

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Louis Bretonnière
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Louis Bretonnière (2 octobre 1842 à Laval - 3 août 1902), industriel, chimiste, journaliste et homme politique français. Il était fabricant de tissus, chevalier de la Légion d'honneur[1], officier d’académie, et maire de Saint-Jean-sur-Mayenne.

Biographie

Industriel

Il reste attaché à l'Histoire du textile à Laval avec la fabrication du coutil.

C'est en 1871 qu’il trouve, en collaboration avec M. Croissant, pharmacien, le cachou de Laval[2], point de départ d'une série[3] nouvelle du matières colorantes dérivées des sulfures organiques. Le procédé est breveté en 1873 et fabriqué par la Société des matières colorantes de Saint-Denis[4].

Avant ceci, il avait déjà trouvé le gris grand teint[5] qui lui permettait de faire toute une série de nuances grand teint remplaçant les nuances non solides qui formaient la base de la fabrication du coutil à Laval.

Aussi, avec ses teintures, les tissus de sa production obtenaient une grande faveur, non seulement en France, mais sur les marchés étrangers. En même temps, il se rendait acquéreur d'une licence suisse pour teindre en noir d'aniline. Cette antériorité aux brevets Grawitz fut cause qu’il put assister, sans être inquiété, et presque seul du tous les teinturiers français, à la lutte colossale de William-Jules-Samuel Grawitz contre un si grand nombre d’industriels français et etrangers. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur par le ministère du Commerce.

Littérature

Ecrivain, musicien, poète, il aurait pu se faire un nom célèbre dans la littérature ou dans l’art, s’il n'avait été un professionnel au lieu de se contenter d’être un amateur distingué. Dans la littérature il débuta par des poésies, quelques pièces dédiées à Victor Hugo et, dit-on, des satires anonymes sous le titre : La Messe de midi. Il publie en 1874 ses Lettres à Pulchérie.... à la suite de l'exposition de la Société des arts réunis de Laval.

Politique

La politique l’attirait également. Pendant longtemps, il fut un des chefs les plus populaires du parti républicain dans la Mayenne, et il dirigea plusieurs campagnes électorales. De 1877 à 1897, il est conseiller général, élu dans le Canton de Laval-Ouest.

En 1878, avec Étienne Duboys Fresney, Théophile Souchu-Servinière, Victor Boissel, Amédée Renault-Morlière, Henri Gandais, le docteur Isidore Mignot, Lucien Chaulin-Servinière, etc., il fonda L'Avenir de la Mayenne auquel il collabora assidûment. Spirituel, mordant, combatif, il se montra en plusieurs circonstances polémiste brillant et redoutable. Pendant la période la plus mouvementée de son existence, il eut trois duels, le premier avec Adrien Maggiolo, candidat royaliste lors des législatives de 1881 de la première circonscription de Laval, le second avec Albert Mittre, rédacteur en chef de L'Avenir de la Mayenne, et le dernier avec M. Dominique, premier adjoint au maire de Laval.

En 1889, il s’était séparé de ses amis politiques, avait créé un nouveau journal L'Avenir National et s’était joint au parti révisionniste qui devint plus tard le parti boulangistes, mais il fut des boulangistes de gauche, peu sympathiques à l’entourage immédiat du général. Dans ce dernier journal, il s'attaque violamment au maire de Laval Aimé Billion. Ce fut la fin de sa carrière politique. Il échoua au Conseil général en 1889, au Conseil municipal de Laval en 1892. Il n’essaya pas de reconquérir la situation qu’il avait perdue, et se contenta de la mairie de Saint-Jean-sur-Mayenne qu'il obtient après le décès de M. Paillard.

Publications

Outre les poésies publiées dans le Bulletin de la Société de l'Industrie (t. III. p. 105) : Vates, L'aurore, L'hiver s'en va, la Grand'Mère, il a donné :

  • Souper romain (vers récités à Sainte-Suzanne dans le banquet offert par la Société littéraire de Laval à la Société archéologique de Mayenne, le 28 juillet 1867 (Laval, autog. Morice, in-8°)
  • Le Carnaval (Laval. C. Lenormand, in-12, 8 p.)
  • Rêverie (Laval, C. Lenormand, 1861, in-12, 4 p.)
  • Les Etrennes, Rêve d'un oncle ennemi des impôts (Laval, L. Moreau, s. d., in-12, 8 p.)
  • Audition solennelle des œuvres de M. l'abbé Baraise (1889. s. l., in-8°, 4 p.).
  • Lettres à Pulchérie sur l'exposition des Arts réunis de Laval, par Joseph Pincelard, propriétaire agriculteur (Laval, C. Bonnieux, 1874, in-16, 78 p.).
  • Lettres à un ami sur la deuxième exposition de la Société des Arts-réunis de Laval aux galeries de l'Industrie (Laval, C. Bonnieux, 1875, in-16, 159 p.).
  • Lettre-réponse à M. Louis Bouvier, électeur ouvrier [pour combattre la candidature Fay et soutenir celle de Souchu-Servinière] (Laval, Eugène Jamin, 1876, in-8°, 8 p.).
  • Réponse à la 3e circulaire de M. Tresvaux du Fraval aux électeurs de la 1re circonscription de Laval (Laval, Moreau, s. d., in-8°, 4 p.).
  • Lettre à M. le marquis de Vaujas-Langan, candidat officiel [pour soutenir la candidature Souchu-Servinière] (Laval, Eugène Jamin, octobre 1877, in-4°).

Notes et références

  1. [1]
  2. [2]
  3. Ce sont les sels alcalins du mercaptan ou acide éthylsulfhydrique, que l'on prépare en chauffant des matières organiques, comme l'amidon, le son, la sciure de bois, avec de la lessive de soude et du soufre. On obtient une masse poreuse, noirâtre, fortement odorante, soluble dans l'eau à laquelle elle donne une teinte brune qui se fonce par l'action des dissolutions métalliques. Eugène Oscar Lami et Alfred Tharel, Dictionnaire encyclopédique et biographique de l'industrie et des arts industriels, article Cachou de Laval.
  4. Jules Garçon, Traité général des applications de la chimie. Métalloïdes et composés métalliques, p. 514.
  5. Ce produit à base de sel de mercure était accusé de générer des maladies. Un de ses moindres inconvénients était, disait-on, était de donner des ulcères aux jambes.

Liens externes

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