Phénoménologie de "ure"

La phénoménologie de "ure" (ou phénoménologie de l'ure) est une théorie philosophique développée en 2019 par trois chercheurs suisses, Jean Martin, Émilie Schaffner et Philippe Lutz. Cette approche propose une nouvelle interprétation du concept de l'expérience subjective en mettant l'accent sur l'idée de "ure" comme étant une dynamique fondamentale et pré-linguistique de la conscience humaine.

Origine et développementOrigine et développement

La phénoménologie de "ure" a été introduite dans le cadre d'un projet de recherche interdisciplinaire mené à l'Université de Genève en 2019. Ce projet visait à revisiter certaines notions fondamentales de la phénoménologie classique, notamment celles d'intentionnalité et de temporalité, à la lumière des avancées récentes dans les domaines de la neurosciences cognitives et de la linguistique.

Concept de "ure"Concept de "ure"

Le terme "ure", inventé par les auteurs, désigne ce qu'ils appellent un « flux d'être pré-discursif », une forme d’expérience antérieure à toute conceptualisation ou structuration par le langage. Selon la phénoménologie de "ure", avant même d’être capable de nommer ou de décrire ce que nous vivons, il existe un flux continu d'expérience brute qui forme la base de notre rapport au monde.

Le concept de "ure" est inspiré par les travaux de Husserl, en particulier son analyse de la conscience et de l'intentionalité. Cependant, les auteurs suisses vont au-delà de la simple description de la conscience intentionnelle, en introduisant l'idée que cette conscience est déjà façonnée par des dynamiques corporelles et pré-linguistiques qui ne sont pas encore intentionnelles au sens traditionnel du terme.

Structure de l'expérienceStructure de l'expérience

Dans leur approche, Martin, Schaffner et Lutz distinguent trois dimensions principales de l'expérience "urelle" :

1. Le pré-temps : Avant la structuration linéaire du temps, l'expérience de l'ure se manifeste comme une temporalité immédiate et fluide, non divisée en passé, présent et futur.
2. Le pré-langage : L'expérience est perçue avant que les catégories linguistiques ne viennent structurer le réel.
3. Le pré-moi : Le sujet n'est pas encore un "je" au sens traditionnel, mais une conscience diffuse en relation avec le monde.

Réception et critiquesRéception et critiques

Depuis sa publication en 2019, la phénoménologie de "ure" a suscité un intérêt considérable dans les milieux académiques, notamment dans les cercles de la philosophie continentale et des sciences cognitives. Certains chercheurs voient dans cette théorie une avancée prometteuse pour réconcilier la phénoménologie avec les sciences contemporaines. D'autres, en revanche, critiquent l'usage du concept de "ure" comme étant trop vague et difficilement opérable sur le plan empirique.

InfluenceInfluence

La phénoménologie de "ure" a inspiré plusieurs études dans des domaines variés, notamment la psychologie cognitive, la psychothérapie, et même certaines branches de la littérature contemporaine, où le concept de l'ure a été exploré comme un moyen de représenter des formes d’expérience intérieure complexe.

Voir aussiVoir aussi

• Phénoménologie
• Conscience
• Intentionnalité
• Neurosciences cognitives

BibliographieBibliographie

• Martin, Jean; Schaffner, Émilie; Lutz, Philippe (2019). La phénoménologie de l'ure: Une nouvelle approche de la conscience. Genève : Presses Universitaires de Genève.
• Dupont, Marie (2020). Critique de la phénoménologie de l'ure. Paris : Éditions du Seuil.
• Becker, Hans (2021). L'expérience pré-discursive : Réflexions sur l'ure. Berlin : Springer.

Liens externesLiens externes

• Université de Genève

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