Crises et changements de société

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Crises et changements de société
Auteur Pierre Bezbakh
Pays Drapeau de la France France
Genre Récit
Éditeur éditions L'Harmattan
Collection Histoire économique
Date de parution
Nombre de pages 316
ISBN 978-2-296-55821-2
Chronologie

Crises et changements de société. Les grandes ruptures dans l'histoire de l'Empire romain à nos jours, est un essai historique et politique de Pierre Bezbakh, historien et maître de Conférences en Sciences économiques à l'Université Paris-Dauphine, sur l'évolution du monde moderne et son devenir, à la lumière de l'étude des sociétés précédentes, de leurs évolutions et de leur déclins[1],[2]. L'ouvrage est paru en 2012 aux éditions L'Harmattan.

Présentation et contenu

La crise larvée mais profonde que connaît le monde mais surtout l’Europe depuis l’entrée dans le XXIe siècle, qui s’aggrave un peu plus chaque jour et que les politiques mises en place n’ont pas su juguler, signifie de définir de nouveaux indicateurs économiques et de partir d’une nouvelle approche historique et sociopolitique[3]. Pierre Bezbakh fait là le parallèle entre le déclin de l'Empire romain et celui de l'Europe[4].

Pour envisager l’Histoire dans sa globalité, il faut d’abord prendre un très gros télescope donnant une vue d’ensemble des grandes sociétés que définissent trois systèmes de référence : le type de système économique plus ou moins ouvert et fermé, le système de pouvoir des forces économiques et politiques, le système de valeurs et l’idéologie dominante. Analyse ces trois entités, c’est déterminer les liens entre elles, entre le monde antique largement dominé par les Romains, celui du monde féodal du Moyen Âge, fermé puis qui s’ouvre progressivement sur ses frontières maritimes, annonçant l’époque de la Renaissance, celui d’un mercantilisme public suivi d’une expansion rapide d’un capitalisme libéral, supplantant toutes les tentatives de capitalisme étatique.

Il s’agit de savoir dans quelle mesure ces trois types de société sont « miscibles entre eux », si certains de leurs éléments peuvent s’agréger (et à quelles conditions) ou s’ils sont incompatibles. Les conquêtes territoriales n’étant pas extensibles, la volonté expansionniste des dirigeants par annexion des territoires et des hommes s’est peu à peu transformée en domination économique par circulation des marchandises et financières par l’intermédiaire des centres financiers et boursiers tenant les « cordons de la bourse ».

Pour l’auteur il existe une similitude dans la manière dont ces trois sociétés ont décliné puis évolué. Leur déclin s’est affirmé à travers de nombreuses crises, des « signes avant-coureurs », qu’ils soient de nature économique, politique ou idéologique, suivis d’une longue période de quelque 5 siècles, transition marquée de soubresauts et de démissions pour évoluer vers un nouveau modèle de société.

Pierre Bezbakh part du postulat que la période actuelle est marquée par le déclin de la société capitaliste dans ses trois dimensions économique, sociale et environnementale. Il voit son avenir à partir de deux scénarios contraires : le triomphe d'un capitalisme sauvage défini par une jungle où la déréglementation signifiera l’essor des plus forts au détriment des autres, ou l'avènement au niveau mondial d’une société plus solidaire [5].

Suivre cette deuxième voie n'est pas seulement une réaction « d'instinct de survie » de l'humanité, elle s’appuie sur l'observation des évolutions historiques des sociétés antiques à nos jours. Elle repose sur des valeurs apparues dès les XVe – XVIe siècles, c’est-à-dire à cette époque charnière entre le Moyen Âge du « gothique flamboyant » et du Quattrocento italien, reposant sur la liberté individuelle et l'humanisme erasmien, un intérêt accru pour les sciences et les techniques au moment où les dogmes religieux sont remis en cause par l’évolution même des savoirs et où les religions desserrent quelque peu malgré elles leur étau idéologique, une volonté de meilleur partage des pouvoirs et des richesses dans des sociétés occidentales où les fortunes bourgeoises jouent un rôle politique de plus en plus important face aux acquis historiques de la noblesse et du pouvoir de droit divin.

« L'instauration d'une telle société n'est certes pas une certitude, précise l’auteur, mais elle est devenue possible et nécessaire si l'Humanité veut échapper à l'autodestruction. »

Bibliographie

  • Pierre Bezbakh, Histoire du socialisme français, Éditions Larousse, nouvelle édition septembre 2005, 320 pages, (ISBN 2035055687)
  • Pierre Bezbakh, Inflation et désinflation, Éditions La Découverte, 5e édition octobre 2005, 123 pages, (ISBN 2707146684)
  • Pierre Bezbakh, Histoire de l'économie : Des origines à la mondialisation, Éditions Larousse, Collection Petite encyclopédie Larousse, 2e édition octobre 2008, 127 pages, (ISBN 2035843065)
  • Pierre Bezbakh (dirigé par), Dictionnaire de l'économie, coédition Larousse et le journal Le Monde, voir présentation par Olivier Barrot

Notes et références

  1. Pierre Bezbakh naît le 2 février 1947 à Paris, Maître de Conférences à Paris Dauphine, responsable pédagogique des unités d’enseignement, Chroniqueur au journal Le Monde
  2. « Crises et changements de société », sur Frachet,
  3. « Pierre Bezbakh nous convie à une traversée qui va de l'expansionnisme romain des premiers siècles à la mondialisation d'aujourd'hui, en passant par le développement d'un capitalisme féodalo-marchand, et l'essor de la société industrielle » in Le Monde du 3 avril 2012.
  4. Philippe Arnaud, « "Crises et changements de société", par Pierre Bezbakh », sur Le Monde,
  5. Du terme « solidariste » forgé par l'homme politique Léon Bourgeois et qui se rapproche du care anglo-saxon

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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