François Calaque
François Calaque, né en 1940 à Homécourt[réf. souhaitée] (Meurthe-et-Moselle) et décédé le 14 juin 1998[réf. souhaitée], est un ingénieur et dirigeant d'entreprise français, fondateur et président-directeur général de Starsem en 1996. Venu du milieu des missiles balistiques, il est l'artisan du rapprochement stratégique franco-russe dans le transport spatial autour de la commercialisation par l'Europe du lanceur russe Soyouz.
Biographie
Après avoir fait ses études d'ingénieur à l'École nationale supérieure d'arts et métiers à Châlons-sur-Marne (aujourd'hui Châlons-en-Champagne), il entre en 1964 à la SEREB (Société pour l'étude et la réalisation d'engins balistiques) où il est chargé des études de l'infrastructure du système d'arme SSBS (Sol-sol balistique stratégique)[réf. souhaitée].
Responsable de l'implantation des sites de missiles, il parcourt le plateau d'Albion pour identifier et acheter discrètement les sites d'implantation des silos de la Force de frappe nucléaire française[1].
Diplômé de l'École nationale supérieure d'aéronautique (Supaéro) en 1970, il entre à la SNIAS (Société nationale industrielle aérospatiale) nouvellement formée par la fusion de la SEREB avec Nord Aviation et Sud Aviation.[réf. souhaitée] Jusqu'en 1977, il y est responsable de la réalisation du réseau de commandement du second système SSBS.
Par la suite, il est nommé chef de projet du missile stratégique mobile SX qui est abandonné entre 1984 et 1986 après l'alternance politique qui suit l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République française en 1981[réf. souhaitée].
Carrière dans les lanceurs spatiaux
En 1983, François Calaque est nommé sous-directeur de la prévision de la direction industriel d'Aerospatiale Systèmes stratégiques et spatiaux, puis, en 1984, sous-directeur technique et industriel de l'établissement des Mureaux, où sont produits le premier et le troisième étage d'Ariane.
En 1986, il devient directeur de l'établissement des Mureaux au moment où celui-ci connaît un fort développement avec l'adoption du programme Ariane 5, dont l'étage principal est produit sur le site.
Nommé directeur des lanceurs et de l'infrastructure spatiale en 1988, il est le responsable côté industriel du développement d'Ariane 5, en partenariat avec le CNES qui est alors autorité de conception et à qui l'ESA a confié la maîtrise d'œuvre du développement.
Création de Starsem
En 1994, devenu directeur opérationnel du centre opérationnel Espace d'Aerospatiale, il prend conscience de l'absence dans la famille Ariane d'un lanceur adapté à la mise sur orbite des nouvelles constellations de satellites en projet de l'époque, telles que Iridium et Globalstar[2].
En l'absence de budget pour développer un lanceur purement européen, il se rapproche du Centre spatial de Samara, en Russie, pour étudier des partenariats. Un premier projet, avec un lanceur Soyouz équipé d'un étage supérieur manœuvrant Irène fabriqué par Aerospatiale à Saint-Médard-en-Jalles[3].
Finalement, faute de financement côté français et face à la réticence des Russes, il privilégie une solution plus simple avec la commercialisation par les Français de lancements sur le Soyouz russe.
Le 8 août 1996, il crée la société Starsem (Société de transport spatial Ariane-Semiorka), détenue à 35 % par Aerospatiale et 15 % par Arianespace. Il en devient le premier président directeur général. Un premier contrat, pour trois lancements de satellites Globalstar, est signé le 3 décembre 1996[4].
Très malade, François Calaque doit quitter ses fonctions opérationnelles au sein d'Aerospatiale en septembre 1997[5], puis la direction de Starsem en avril 1998. Il décède deux mois plus tard.
Jean-Yves Le Gall lui succède à la tête de Starsem, qui effectue ses premiers vols commerciaux en janvier 1999.
Distinctions
- Chevalier de l’ordre national du Mérite.
Notes et références
- ↑ Lardier et Barensky, p. 384
- ↑ Lardier et Barensky, p. 261
- ↑ Lardier et Barensky, p. 272
- ↑ Dominique Leglu, « Premier contrat européen avec Soyouz », sur liberation.fr, Libération, (consulté le )
- ↑ « Carnet », sur lesechos.fr, Les Échos, (consulté le )
Voir aussi
Liens externes
Portrait de François Callaque sur Les Echos
Bibliographie
- Christian Lardier et Stefan Barensky, Les deux vies de Soyouz, Paris, Editions E-dite, , 416 p. (ISBN 978-2-846-08266-2)
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