Hamza Hraoui

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Hamza Hraoui le soir du premier tour des présidentielles, en compagnie d'Emmanuel Macron à Paris.
Hamza Hraoui en compagnie d'Emmanuel Macron à la fin d'une réunion au Siège d'En Marche! à Paris.

Hamza Hraoui (né le à Casablanca), de nationalité marocaine, est le fondateur de l'antenne marocaine de la République En Marche, anciennement En Marche ![1] Décidé dès la création du mouvement par Emmanuel Macron en avril 2016, Hamza Hraoui voulait initier un projet similaire au Maroc afin de faire émerger une nouvelle offre politique. Après la victoire d'Emmanuel Macron aux élections présidentielles françaises de 2017, Hamza Hraoui a passé le relais à Said Benhamida, en tant que Référent National du mouvement au Maroc[2].

Issu d'une vieille famille casablancaise, il quitte sa ville natale à 18 ans pour Paris. Après des études de communication, il intègre le grand groupe français de communication HAVAS. Avant de rentrer au Maroc, il a fait un passage dans une agence de communication politique, spécialisé dans le lobbying et le conseil aux collectivités territoriales.

Le bilan au Maroc

De nationalité uniquement Marocaine, Hamza Hraoui a rencontré des difficultés au début de la création de l'antenne, pour expliquer le sens de son engagement. D'abord par curiosité politique et par désir de s'exercer à une autre façon de faire la politique, Hamza Hraoui a du faire face à de nombreuses critiques, notamment sur son choix d'aider un parti politique français.

En coulisse, il s'activait auprès du premier cercle d'Emmanuel Macron, pour placer le Maroc au cœur de la stratégie africaine du futur président[3]. Il était entre autres chargé de l'organisation du déplacement du candidat Emmanuel Macron au Maroc. Déçu que le futur locataire de l'Élysée choisisse l'Algérie pour son premier déplacement au Maghreb, il s'est engagé à prouver qu'électoralement d'abord, le Maroc un pays aux enjeux plus stratégiques que son voisin de l'Est. Au premier et au deuxième tour, Emmanuel Macron a fait de réelles percées (dans un pays qui vote traditionnellement à droite) en se positionnant en tête[4]. afin d'expliquer à ses quelques 600 adhérents répartis dans 5 comités nationaux au Maroc l'annulation de la visite d'Emmanuel Macron au Maroc, Hamza Hraoui a arraché la promesse auprès du QG d'En Marche à Paris, d'une visite officielle dès qu'Emmanuel Macron est élu, pour que le Maroc soit le premier pays africain à l'accueillir.

Engagement pour l'Afrique

Après avoir structuré le mouvement au Maroc, Hamza Hraoui s'est attelé à inspirer d'autres pays d'Afrique de l'Ouest et du Maghreb, pour calquer le même modèle d'organisation. Il visait l'installation de synergie politique pour préparer le terrain africain pour le futur président. En commençant d'abord par le Sénégal, où il a contribué à structurer En Marche, il s'est ensuite reposé sur Arnaud Floris, Référent de la Côte d'Ivoire pour monter en puissance dans la sous région. [5] [6] [7]

La crise Leila Aichi

Le 11 mai 2017, au soir de l'annonce des investitures En Marche! pour les législatives, un imbroglio diplomatico-politique a déchainé de vives émotions parmi les adhérents d'En Marche Maroc et des électeurs Franco-marocains attachés à la question du Sahara occidental. Ayant installé une dynamique inédite en Afrique francophone, pour un parti politique français, les comités de soutien d'En Marche s'attendaient à une campagne facile à mener. Dès l'officialisation du nom de Leila Aïchi (candidate Modem) pour la 9e circonscription des Français de l'Etranger, Hamza Hraoui a du faire face à une crise politique et diplomatique intense. D'abord par sa position de Référent National, du plan grand comité d'Afrique, ensuite par sa nationalité, marocaine, Hamza Hraoui devait en même temps protéger l'intégrité de ses référents locaux, pris de panique, et défendre la position officielle du Maroc. 48 heures après l'annonce des investitures, Hamza Hraoui réunit d'urgence tous les comités du Maroc et leur annonce la suspension de la campagne des législatives. En coulisses, les aller-retours avec le QG à Paris étaient incessants. Hamza Hraoui devait expliquer à la Commission Nationale d'investiture l'urgence de la situation et les conséquences d'une telle décision, prise sans l'avoir consulté au préalable. Entre temps, et étant donné que le QG ne voulait faire aucune réaction, le Référent National décide unilatéralement de suspendre la campagne dans toute l'Afrique de l'Ouest et au Maghreb, en rassemblant les comités de Tunisie, Sénégal et Côte d'Ivoire qui ont été convaincus par ses arguments et ont ainsi décidé de soutenir En Marche Maroc. Au 4e jour de la crise, un entretien téléphonique resté secret entre Hamza Hraoui et Leila Aichi, a été un tournant: le Référent National a persuadé la sénatrice Modem de revoir sa position sur le Sahara tout en lui rappelant qu'il ne fera pas campagne pour elle, quelle que soit la suite. Ses positions antécédentes étaient trop virulentes à ses yeux. Mais pour lui, le communiqué de la Sénatrice dans lequel elle clarifiait sa position, était une petite victoire diplomatique pour le Maroc[8],[9],[10]. Quand le mercredi 17 mai, le QG a décidé de désinvestir Leila Aichi, ce fut un grand soulagement pour Hamza Hraoui qui tenait à garder la cohésion du Mouvement et la dynamique engagée depuis 7 mois. Le lendemain, il a réussi à convaincre En Marche à Paris, de son retrait. Car un jour après le deuxième tour, Hamza Hraoui avait déjà présenté sa démission conformément à son engagement de départ, mais des poids lourds du parti ont insisté pour qu'il mène la bataille des législatives. Peut-être qu'ils avaient pressenti l'incident diplomatique qui allait subvenir quelques jours après. Dans une lettre adressée à son équipe (référents locaux, bénévoles etc) il exprimait sa fierté et sa vive émotion pour tout le chemin parcouru avec eux[11].

Pensée et projet politique

Par le biais de plusieurs tribunes et interventions publiques, l'on peut deviner la pensée politique de Hamza Hraoui. Profondément marqué par les récents bouleversements politiques que traverse son pays et plus généralement l'Afrique, le changement réel du quotidien des Africains, passe selon lui par la politique, et plus précisément de nouveaux mouvements citoyens. Pour lui, les partis politiques traditionnels ne sont plus un véhicule d'engagement viable et sont totalement désuets. Réformiste d'abord, comme il le prétend, Hamza Hraoui considère que l'échiquier politique marocain ou africain ne peut pas être référencé en fonction du clivage traditionnel gauche Vs droite. Mais plutôt conservateurs Vs progressistes. Dans une étonnante tribune publiée sur le Huffington Post, il rêve d'un nouveau califat. Son entourage confirme que c'est son vœu. Il est convaincu qu'un califat éclairé et progressiste est possible pour réenchanter un monde arabe en quête de révolution intellectuelle et politique. Depuis son retrait en mai 2017 en tant que Référent National, Hamza Hraoui travaille avec d'autres acteurs de la société civile marocaine, sur la création d'un mouvement politique citoyen, progressiste et réformiste[12],[13],[14].

Notes et références

  1. ↑ http://telquel.ma/2017/01/01/les-marocains-tombent-charme-macron_1529060
  2. ↑ https://ledesk.ma/enoff/hamza-hraoui-cede-sa-place-de-referent-national-lrem-jean-olivier-darfeuillere/
  3. ↑ https://www.medias24.com/MAROC/INTERNATIONAL/172822-Pour-Macron-le-Maroc-est-une-vitrine-de-l-Afrique-qui-reussit.html
  4. ↑ https://ledesk.ma/enoff/j-2-confiant-en-marche-maroc-intensifie-sa-campagne/
  5. ↑ http://afrique.lepoint.fr/actualites/presidentielle-2017-ils-vivent-en-afrique-macron-les-a-seduits-15-04-2017-2120031_2365.php
  6. ↑ https://www.info-afrique.com/en-marche-afrique-emmanuel-macron/
  7. ↑ https://www.google.com/search?q=Hamza+HRAOUI+le+monde&oq=Hamza+HRAOUI+le+monde&aqs=chrome..69i57.3746j0j4&sourceid=chrome&ie=UTF-8
  8. ↑ http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/05/16/la-candidate-d-en-marche-qui-fache-au-maroc_5128438_3212.html
  9. ↑ http://www.rfi.fr/afrique/20170515-legislatives-le-maroc-froisse-investiture-marche-leila-aichi
  10. ↑ http://www.liberation.fr/planete/2017/05/17/au-maroc-les-marcheurs-se-font-frondeurs_1570110
  11. ↑ http://telquel.ma/2017/05/18/du-changement-tete-den-marche-maroc_1547272
  12. ↑ http://www.jeuneafrique.com/434159/politique/se-politiser-agir-afrique-defi-devoir-de-generation/
  13. ↑ https://www.africaintelligence.com/MCE/power-brokers/2017/07/27/former-macron-supporter-hraoui-launches-his-own-movement,108256580-BRC
  14. ↑ http://www.huffpostmaghreb.com/hamza-hraoui/proposons-un-autre-genre-de-califat-islamique_b_8710378.html

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