Histoire du mouvement socialiste en Indre-et-Loire

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1848-1882 : les prémices du mouvement ouvrier tourangeau

  • 1848 : Les Tourangeaux envoient un ouvrier des chemins de fer, le mécanicien Jullien, les représenter à la Constituante. Leur résistance à l'Empire leur vaut de nombreuses persécutions.
  • 1880 : Tours connait les premiers vagissements du mouvement ouvrier. Fautras, regroupe les travailleurs en Union syndicale et fonde un groupe politique : l'Avant-Garde. Fautras assiste au Congrès du Havre, délégué par l'Union syndicale. Il se prononce pour les résolutions votées par les délégués socialistes à la salle de l'Union Lyrique.
  • 1882 : Lors de la scission de Saint-Étienne, Fautras, Losserand, Bellay, Léon Dufour, Levrelle, prennent position avec les "possibilistes".
  • 1884 : L'Avant-Garde disparue, un nouveau groupe lui succède : La Sentinelle, dont l'active propagande se poursuit jusqu'en 1890. Elle fait élire au Conseil municipal de Tours Léon Dufour, Losserand et Dry et appelle, dans la période suivante tous les orateurs "possibilistes" de l'époque : Jean Allemane, Paul Brousse, J.-B. Clément, Chabert, Paulard, Joffrin, etc. Elle fonde des groupements à Loches, Châteaurenault, Amboise, Chinon, Vouvray.
  • Mai 1888 : Aux élections municipales de Tours, une liste socialiste est présentée avec un programme de lutte de classe, les candidats sont : Losserand, Léon Dufour, Dry, Levrelle, Taureau, Rétif ; ils réunissent une moyenne de 600 suffrages.
  • 1882 : Levrelle et Rétif représentent au Congrès International de 1882 le groupe La Sentinelle. Puis se succède une période d'affaissement ; les Syndicats se sont disséminés, sans lien entre eux ; le seul local à leur disposition est repris par la ville ; ensuite, sur l'insistance de Levrelle, la municipalité consent à prêter un local place du Château-Neuf, où s'installe l'embryon de Bourse du Travail.
  • 1890 : Le seul Syndicat ayant conservé sa vitalité est celui des tisseurs ; les militants de La Sentinelle réussissent à donner quelque animation au mouvement syndical.
  • 1894 : Congrès national des organisations "possibilistes" à Tours.
  • 1896 : Congrès nationaux de la Fédération des Bourses et de la Confédération générale du travail à Tours.

1902-1920 : l'union des socialistes et premières victoires

  • 1902 : les militants blanquistes décident de fonder une Fédération d'unité révolutionnaire. La fédération possibiliste organise quant à elle le Congrès national du Parti socialiste français, du 2 au 4 mai 1902. Tous ses leaders sont présents. Une grande manifestation de sympathie y accueille Jean Jaurès.
  • 14 mai 1905 : à la suite du Congrès international d'Amsterdam, une réunion générale fonde la Section unitaire de Tours. Ferdinand Morin en est le premier secrétaire
  • Mai 1908 : aux élections municipales, la liste socialiste obtient 1.250 voix à Tours et a 7 candidats au deuxième tour sur la liste de coalition radicale et socialiste ; à Saint-Denis-hors-Amboise, les 4 candidats du Parti, 112 voix ; à l'Ile-Bouchard, les 3 candidats socialistes, 110 voix, 1 élu au deuxième tour.
  • 1914 : pendant la guerre, la Fédération vivote comme toutes les Fédérations du Parti ; cependant une poignée de militants continuent la propagande.
  • 1919 : Ferdinand Morin, qui est secrétaire de la section SFIO de Tours depuis 1904, est élu député socialiste. Aux élections municipales, Morin et Dorvau sont élus au premier tour, et, au deuxième, 9 socialistes rentrent à l'Hôtel de Ville : Meunier, Boistard, Dubourg, Dardente, Arnault, Bernard, Pichard, Janot, Grousset. La liste socialiste est tout entière élue à Saint-Pierre-des-Corps ; 4 élus à Hommes ; 3 à Amboise ; 3 à Château-Renault ; 3 à Joué-lès-Tours ; 1 à Chédigny et 1 à Montbazon. A Céré c'est la liste socialiste qui est élue.
  • Décembre 1920 : Le Congrès national de Tours décide l'adhésion à la IIIe Internationale de Lénine. Les minoritaires quittent la Salle du Manège pour rejoindre le Temple des Démophiles.

1920-1939 : la fédération socialiste entre le congrès de Tours et le début de la guerre

  • 23 janvier 1921 : Après son congrès fédéral, la SFIO d'Indre-et-Loire prend place au sein de la SFIC. Le quotidien socialiste local Le Réveil passe aux mains des communistes.
  • 16 mai 1925 : Le Cartel des Gauches est victorieuse aux élections municipales de Tours. Ferdinand Morin, député SFIO, devient le premier maire socialiste de Tours. Il sera réélu sans discontinuité jusqu'à la guerre.

Il aura, en compagnie du préfet Vernet et de Mgr Gaillard, archevêque de Tours, une attitude très courageuse à l'arrivée des troupes allemandes et sera ainsi évité un second bombardement de la ville. Le 1er décembre 1942, lui reprochant ses interventions en faveur de prisonniers politiques et des israélites, la Gestapo l'obligera à démissionner sous peine d'arrestation. Lors du meurtre d'une sentinelle, 25 otages juifs avaient été désignés pour être fusillés en représailles. Après deux jours de démarches auprès d'autorités françaises et allemandes à Paris, il réussira à faire annuler l'ordre. Dès 1940, en compagnie de son adjoint, M. Grenon, il avait organisé la passage de la ligne de démarcation pour des jeunes, et notamment des juifs, qui lui étaient adressés par le Parti Socialiste et la C.G.T. Un grand nombre purent ainsi éviter la prison, la déportation et purent gagner le maquis. Déclaré inéligible en 1945 pour avoir voté les pleins pouvoirs à Pétain, un recours ayant été déposé, il sera élu conseiller municipal en 1947.

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