Jean-Pierre Sergent

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Jean-Pierre Sergent, Portrait par Yves Petit

Jean-Pierre Sergent est un artiste peintre franco-new-yorkais né le 4 Juillet 1958 à Morteau, il vit et travaille aujourd'hui à Besançon. Son travail est exposé internationalement depuis plus de vingt ans et plusieurs expositions monographiques lui ont été récemment consacrées : en 2011 au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse, en 2012 à la Ferme Courbet de Flagey (Musée Courbet), et durant l'été 2013 au Kunstpalais de Badenweiler, en Allemagne.

Biographie

Enfance et début de la carrière artistique

Jean-Pierre Sergent est né à Morteau dans les montagnes du Jura (France). Pendant son enfance il a souffert de violentes crises d'asthme, qui lui imposèrent de rester souvent alité dans sa chambre. C'est ainsi qu'il découvrit, contraint et forcé, grâce à la lecture et à la pratique du dessin, de nouveaux espaces "imaginaires" de non-souffrance, de grande joie et de liberté. Il développa ainsi sa grande appétence et sa curiosité envers la littérature, l'art en général et les différents mondes et modes de pensée. Il alla donc étudier en 1978-1979 à l'école d'Architecture de Strasbourg, puis de 1979 à 1981 à l'école des Beaux-Arts de Besançon. Il n'y étudia pas très longtemps, car il voulait poursuivre sa carrière artistique sans écoles, sans maîtres, sans dogmes imposés et sans contraintes. Lors d'un voyage en Égypte avec son grand-père et sa sœur, il eut une espèce de révélation cosmique dans un temple égyptien. Au retour de ce voyage "initiatique", il décida de quitter définitivement l'école des Beaux-Arts. En effet, pour lui l'art se nourrissait au travers d'une expérience corporelle individuelle forte : transes chamaniques, voyages cosmiques, états transcendantaux, extases sexuelles etc. et ne pouvait donc pas être enseigné. Il partit alors vivre seul dans une ferme du Haut-Doubs (France) de 1984 à 1991, où il éleva des chèvres puis des chevaux américains (Appaloosas & Quarter-horses), tout en développant sa carrière artistique de peintre. Il commença un travail d'abstraction géométrique largement inspiré par les expressionnistes abstraits américains tel que Mark Rothko, Barnett Newman, puis Jackson Pollock, etc.

Années montréalaises, (1991-1993)

En 1991, Il déménage à Montréal au Canada, où vivait déjà son frère Alain, pour poursuivre professionnellement sa carrière artistique et se consacrer exclusivement à la peinture. Après avoir continué à peindre ses abstractions géométriques sur toile de grand format (3 x 3 m), il commence à intégrer dans la matière même de sa peinture des matériaux industriels tel que le Plexiglas, le plomb, le cuivre ainsi que des coupures de presse et des photos pour réintégrer des visuels et des images et sortir ainsi de la pensée abstraite qui lui semblait être devenue stérile et inappropriée à représenter intégralement l'Énergie vitale qu'il ressentait intuitivement. Il débute aussi ses premières impressions sérigraphiques.

Années new yorkaises, (1993-2003)

En 1993, il déménage son atelier dans la ville de New York (États-Unis), où il vécut et travailla jusqu'à fin 2003. L'énergie de la ville, les innombrables rencontres humaines et ses quasi hebdomadaires visites dans les Musées (Metropolitan Museum of Art) lui ouvrirent les yeux sur la multiplicité, la complexité et les différences des systèmes de pensée humaine et de ses innombrables incarnations artistiques et philosophiques. Pour représenter cette multitude iconographique, ce foisonnement infini d'images laissées au cours de l'histoire, leur rendre hommage et les mettre en œuvre, il décide de n'utiliser qu'une seule technique : la sérigraphie ; ainsi que deux matériaux exclusivement : le Plexiglas (avec les séries des Mayan Diary[1] & des Suites Entropiques[2] et le papier (avec les séries des Small Paper[3] , Half Paper[4] & Large Paper[5] ). Cette technique et ces matériaux lui permettent de reproduire de manière fidèle, mais cependant originale, tous les symboles et les images en un aplat coloré parfait qui peut faire penser, dans leur esthétique, aux derniers papiers découpés d'Henri Matisse. Dans son atelier de Dumbo (Brooklyn), en 1994, il décide également de travailler uniquement sur un format unitaire carré de panneaux de Plexiglas de 1.05 x 1.05 m de côtés. Il sérigraphie, peint puis assemble et installe ces peintures sur les murs d'expositions pour former d'immenses installations murales. Son travail prit également de nouvelles directions spirituelles et chamaniques, après avoir effectué plusieurs voyages avec son amie Olga au Mexique et au Guatemala (Carnets Mexicains[6] , 1995/2000). Car l'énergie, la philosophie et l'esthétique se dégageant des grandes civilisations traditionnelles méso-américaines (Musée national d'anthropologie de Mexico) avec la découverte des civilisations : Olmec, Aztèque, Maya, Toltec, Mixtec, Zapotec etc. Elles lui inspirèrent, entre autres, sa grande série des Mayan Diary (1999-2010). La rencontre avec ces énergies nouvelles, vivantes, démiurges et cosmico-telluriques jaillissantes des artefacts et des pyramides mexicaines : Chichen Itza, Dzibilchaltun & Uxmal, l'ont convaincu que l'art se situait également dans les rapports entre l'homme et la Terre, le Soleil, le corps, la sexualité, la violence, la joie et l'exubérance de la Vie, plus que dans la pensée artistique, le concept ou le développement philosophique... Il se situait de facto dans la représentation et la présence du Réel et des rituels humains, bouleversants et éphémères, et dans la spiritualité qui en découle, plus que dans l'abstraction et le rationnel de la pensée existentialiste occidentale. Cet état d'esprit révolté et fusionnel lui inspira cette phrase représentative de son œuvre : "Je fais un art vivant dans une société spirituellement morte."

Années françaises, (2004-aujourd'hui)

En 2004, Jean-Pierre Sergent rapatrie son atelier dans la ville de Besançon (France), où vit sa famille, et où il poursuit son travail sur Plexiglas avec la réalisation d'une nouvelle grande série intitulée : Suites Entropiques. L'iconographie nouvellement utilisée est maintenant fortement imprégnée des pensées et philosophies orientales ou traditionnelles (bouddhisme, hindouisme, animisme), comme les dessins de yantras hindous, les dessins chamaniques, les schémas cosmiques et les motifs archaïques répétitifs... Images qui sont superposées, entrelacées, et fusionnées avec des dessins érotiques, réinterprétation de mangas japonais, aux sujets graphiquement explicites et aux textes à la forte puissance érotique et vitale.

Œuvres

Œuvres sur Plexiglas : Mayan Diary, (1999-2010)

En 2010 Jean-Pierre Sergent poursuit et termine sa série Mayan Diary, commencée en 1999 à New York, après avoir effectué de nombreux voyages au Mexique et au Guatemala. Cette série comprend aujourd'hui un total de 170 œuvres qui sont des peintures uniques d'acryliques sérigraphiées sur des carrés de Plexiglas de 105 x 105 cm de côtés. La technique artistique sérigraphique utilise la récupération, l'appropriation et l'accumulation iconographique. Les principaux thèmes de ses fusion paintings sont largement inspirés des cultures préindustrielles, du chamanisme, des Mangas Japonais, du Kundalini Hindou, de l'épopée mystique, des cycles de vie et du momentum cosmique. Son langage pictural se présente comme un lieu de rencontre iconographique autour d'éléments transtemporels et transculturels, d'archétypes puisés dans l'inconscient et l'imaginaire collectifs. Jean-Pierre Sergent met en abîme les confrontations, la dualité et les harmonies entre les figurations du corps (monde présent, matériel et tangible, images pornographiques, sexualité) et les représentations des mondes spirituels : mondes cosmogoniques intemporels, patterns répétitifs des transes rituelles, matière génétique universelle, mémoire du temps profond, structures socioculturelles et généalogiques tribales. En 2007 Mayan Diary 18[7], (3,15 x 6,30) m, est installé pour le fond de scène de l'opéra La Traviata de Verdi avec une mise en scène de Didier Brunel à l'Opéra Théâtre de Besançon, France. La série Mayan Diary a été exposée dans de nombreux centres culturels, galeries et musées en Europe : 2012, Mayan Diary, Musée des beaux-arts, Mulhouse, France, 2012, Nature, Cultures L'Origine Des Mondes[8], , Musée Courbet, France etc. ainsi qu'en Amérique du Nord.

Œuvres sur Plexiglas : Suites Entropiques*, (2011-aujourd'hui)

  • L'entropie mesure le degré du désordre d'un système physique, le nombre de réarrangements des constituants fondamentaux, les ratios de l'ordre et du chaos et donc par extension, du rationnel avec l'irrationnel, de la structure géométrique et de l'exubérance organique...

Durant l'été 2011, Jean-Pierre Sergent commence à peindre une nouvelle série intitulée Suites Entropiques qui est la continuation de sa série précédente Mayan Diary. Cet ensemble comprend aujourd'hui cent-treize peintures sur Plexiglas de 105 x 105 cm. Les thématiques de cette série lui ont été largement inspirées par sa lecture attentive et curieuse des Upanishads, ce livre plurimillénaire et fondateur de la pensée hindoue, qui réconcilie le soi avec l'âme universelle. Il y est souvent question du regard posé par l'homme sur le réel et la création universelle, et de l'émotion, de la poésie, du désir et des métaphores qu'ils suscitent en nous, êtres humains.

"Le désir, la matrice, le temps du désir - Celui qui manie le tonnerre Indra, la grotte, Ha Sa, le vent, le nuage, le roi des cieux - Et de nouveau la grotte, Sa Ka La et l'illusion : Telle est la sagesse primordiale, qui nous embrasse, Mère de l'immense univers." In Tripura Upanishad #8

"Des milliers de fois auparavant - J'ai vécu dans la matrice d'une mère - J'ai pris plaisir à une grande variété de nourritures - Et je fus allaité à tant de seins maternels - Je naissais, et mourais de nouveau - Et continuellement, je renaissais une nouvelle fois." Garbha #4, in 108 Upanishads, Martine Buttex

Œuvres sur Papier, (1993-aujourd'hui)

Depuis son arrivée à New York en 1993, l'artiste travaille toujours, en parallèle de ses œuvres monumentale sur Plexiglas, à la réalisation d'œuvres sur papier de grands formats Large Paper 120 x 61 cm & Half Paper 120 x 107 cm) qui sont des sérigraphies monoprints sur papier Rives B.F.K blanc, ayant les mêmes images que celles des séries de peintures sur Plexiglas. L'artiste les nomme « Garbage Prints » car il accumule ces images avant l'impression des peintures sur Plexiglas sans aucun apriori esthétique, ce qui libère son processus de création inconscient. Il travaille également sur de nombreuses petites éditions de petit format, les Small Paper qui sont des sérigraphies sur papier Rives B.F.K de format 25 x 25 cm, ce sont les séries suivantes :

Duality (1997), Dionysos (1998), Lady of the Ants (2002), Beauty Is Energy (2002), Dragon Lady (2003), Bondage & Freedom (2003), Jaguar Dreaming (2006), Sky Umbilicus (2006), Mangas, Yantras Y Otras Cosas (2009-2010), Le désir, la matrice, la grotte et le lotus blanc (2014).

Textes et écrits

Textes d'artiste

Écrits : De la beauté et cetera[9]...
Influences, Textes écrits en 2012 par l'artiste en cinq parties :
Influences I - Rencontres, ruptures et révélations
Influences II - Amériques New York / Les indiens d'Amérique du Nord
Influences III - De l'art pariétal à l'art contemporain
Influences IV - Arts indien, japonais et mexicain
Influences V - Philosophie, littérature, cinéma

Articles de presse

1998 New York French News, New York City, États-Unis, Suspended Time, par Céline Curiol
2007 Kee Magazine, Hong Kong, The Alchemy of Desire, par Sooni Schroff-Gander
2009, D'Ailleurs #1, revue de l'École Régionale des Beaux Arts de Besançon, par Laurent Devéze
2011, POLY, Civilisations, par Dorothée Lachmann
NOVO, Énergie Vitale, par Adeline Pasteur
Art Absolument, Entretiens par Tom Laurent
Mayan Diary, catalogue de l'exposition au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse, France
2012, The Artbookguy[10], Indiana, États-Unis, Jean-Pierre Sergent In Living Color, par Michael Corbin
Nature, Cultures, L'Origine des Mondes, catalogue d'exposition à la Ferme de Flagey, France
2013, Le littéraire[11], Entretien avec le peintre franco américain Jean Pierre Sergent, par Jean Paul GavardPerret, critique d'art
2013, The Erotic Art Lover[12] , Danemark, Talking To Artist…Jean-Pierre Sergent, par Grith Grough
2014, The Culture Trip[13] , UK, Interview with the French Artist JeanPierre Sergent: Art, Sex And Subconscious, par Kayleigh Moreno
Les Mauvaises Fréquentations[14] , Jean-Pierre Sergent sur les terres de Gustave Courbet, par Thierry Savatier, critique d'art

Vidéos et Interviews

2002, Interview[15] avec Pamela Peeters, New York City.
2008, Insolations & autres puissances symboliques, par Jean-Luc Gantner, journaliste, le journal de néon[16]
2009, Entretien, par Jean-Luc Gantner, journaliste
2011, Entretien avec Laurent Devèze, directeur de l'I.S.B.A. de Besançon
2012, Entretien avec Thierry Savatier, historien et critique d'art
Le peintre & le philosophe, discussion avec Laurent Devéze, directeur de l'ISBA de Besançon
2013, Transgressions ? entretiens avec MarieMadeleine Varet, philosophe et chercheuse au CNRS
2014, 4 Entretiens avec Thierry Savatier, historien, critique d'art et spécialiste de Gustave Courbet
2015, 4 interviews avec Lionel Georges dans l'atelier de Besançon

Notes et références

  1. Mayan Diary[1]
  2. Suites Entropique[2]
  3. Samall Paper[3]
  4. Half Paper[4]
  5. Large Paper[5]
  6. Carnet Mexicains[6]
  7. Mayan Diary 18[7]
  8. , Ferme de Flagey [8]
  9. Écrits "[9]
  10. The Artbookguy [10]
  11. Le littéraire.com [11]
  12. The Erotic Art Lover [12]
  13. The Culture Trip [13]
  14. Les Mauvaises Fréquentations (blog du Monde) [14]
  15. Interview [15]
  16. Le journal de Néon[16]

Liens externes

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