Jeunesses nationalistes

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Les Jeunesses nationalistes sont un mouvement nationaliste d'extrême droite radicale française, issu de l'Œuvre Française, fondé le 15 octobre 2011 à Lyon lors du Forum de la nation par Alexandre Gabriac. À la suite de l'affaire Clément Méric, le mouvement a fait l'objet d'un décret d'interdiction le 25 juillet 2013[1].

Historique

Fondation par Alexandre Gabriac

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Alexandre Gabriac au conseil régional Rhône-Alpes.

Alexandre Gabriac a été un cadre du Front national. Ex-membre du comité central du FN, il a exercé un mandat de conseiller régional pour la région Rhône-Alpes. Ex-secrétaire régional Rhône-Alpes du Front national de la jeunesse, il a milité aux « Jeunes avec Gollnisch »[2] et a toujours eu des liens avec l'Œuvre française.

Le 19 avril 2011, il est suspendu, puis exclu[3], du FN après la diffusion de photos le montrant effectuant un salut nazi devant un drapeau à croix gammée[4].

Le 15 octobre 2011 il fonde le mouvement des Jeunesses nationalistes, lors du XIVème Forum de la Nation, à Lyon.

Rapprochement avec l'Œuvre française

Le 10 septembre 2011, Alexandre Gabriac participe, aux côtés d'Yvan Benedetti, à une conférence de presse à Nice réunissant divers membres et anciens membres du FN hostiles à sa nouvelle direction, en marge des journées d'été de Marine Le Pen pour dénoncer « l'échec du marinisme » et ceux qu'Yvan Benedetti qualifie « d'équipe de bras cassés hystériques »[5].

Souvent considéré comme la branche jeune de l'Œuvre française[6], les Jeunesses nationalistes multiplient les actions coup de poing médiatiques en France et à l'étranger. Selon Alexandre Gabriac, « [notre modèle] c'est la guerre éclair (la Blitzkrieg), les actions coup de poing (ACP) »[7]. Yvan Benedetti déclare avoir « trouvé le bon équilibre entre les interdits que l'on transgresse et les risques juridiques que cela entraîne »[8]. Entre novembre 2012 et janvier 2013, elles participent à plusieurs manifestations comme celle de La Manif pour tous et profite de leurs dynamiques. Plus de 25 actions sont dénombrées. Selon Jean-Yves Camus « ces organisations ont d'excellents communicants à leur tête. On l'a vu notamment lors des manifestations contre le mariage pour tous, durant lesquelles ils ont été très médiatisés »[6].

Le 14 octobre 2012, une action violente des Jeunesses nationalistes à Toulouse interrompt la conférence de Houria Bouteldja la porte-parole du parti des Indigènes de la République.

A Lyon les Jeunesses nationalistes ont tenté d'envahir le siège de la fédération socialiste le 17 avril 2013. « Une action coup de poing contre le gouvernement et contre le système » que revendique le fondateur Alexandre Gabriac, « pour trancher avec les positions bisounours, t-shirt roses et ballons roses de La Manif pour tous »[9].

Le 26 mai 2013, les Jeunesses nationalistes, Alexandre Gabriac en tête, défilent avec Civitas à Paris contre la loi Taubira.

Idéologie et thèses soutenues

Le mouvement se donne pour objectif « de rassembler tous les jeunes nationalistes désireux de se regrouper et de s'investir dans une structure à la doctrine solide, cohérente, claire, saine, et intransigeante sur les principes »[10].

Les Jeunesses nationalistes sont un mouvement qui dit privilégier le « bien commun » sur les intérêts particuliers[10], il est également contre la démocratie[10], le dirigisme et le libéralisme[11]. Le mouvement se définit comme nationaliste, révolutionnaire, et se dit attaché au « peuple charnel français »[11]. Sur le plan des valeurs, les Jeunesses nationalistes sont un mouvement conservateur, Alexandre Gabriac déclare « être contre l'institutionnalisation de l'accouplement sodomite et saphique »[12].

Dans un entretien à Rivarol, Alexandre Gabriac déclare au sujet de la ligne de son mouvement « j'ai fondé les Jeunesses nationalistes peu après mon exclusion, pour rassembler tous les jeunes orphelins que le Front national laissait derrière sa débâcle. Non pas orphelins de doctrine, mais orphelins d'une structure de jeunesse combattante, engagée sans aucune compromission pour la défense et la victoire de notre idéal. Nous, Jeunesses nationalistes, voulons nous battre et mobiliser tous ces jeunes Français qui en ont assez d'être considérés comme des étrangers sur leur propre sol, qui en ont assez de sans arrêt devoir faire de la place et avec le sourire, à des hordes colonisatrices. »[13].

Les Jeunesses nationalistes diffusent le journal bimensuel Militant[14].

Organisation nationale

En 2012, des sections ont été créées à Perpignan, Toulon, Annecy, Colmar, Nice et Marseille. Il ne s'agirait à chaque fois que de quelques personnes, mais selon Abel Mestre et Caroline Monnot, « les Jeunesses nationalistes sont en train de tisser un début de vrai maillage national et de faire leur marché ». En Ile-de-France, une section Paris-banlieue est montée fin août 2012[15].

Symbolique

Dénomination, slogan et charte

L'appellation Jeunesse nationaliste a déjà été utilisée en France, ce fut le nom d'un groupe et blog « Jeunesses nationalistes grenobloises » qui ferma ses portes en août 2009. Puis d'un site, celui de Jeunesse nationaliste Française[16].

Le site internet des Jeunesses nationalistes est orné d'un slogan, « L'action sans concession ». Une charte en dix points « est l'écrit solennel où sont consignés les grands principes de notre mouvement. Elle est à lire et à approuver dans sa totalité pour toutes les personnes souhaitant rejoindre les Jeunesses nationalistes »[11],[16].

Emblème

L'emblème des Jeunesses nationalistes était « [un] aigle aux ailes déployés, avec autour une couronne de lauriers, qui entoure avec ses serres un faisceau. » Il est l'un des motifs retenus par la Ligue des droits de l'homme, SOS Racisme et la LICRA lors de leur demande de dissolution des Jeunesses nationalistes peu après la création du mouvement, ces associations « lui reprochant d'être identique à celui des organisations fascistes de l'avant-guerre[17]. »

Selon le mouvement « le choix de l'aigle repose sur sa symbolique de beauté, de force, de grandeur et de prestige. Entouré d'un laurier, qui symbolise la victoire et l'immortalité. En effet le laurier a une caractéristique particulière : contrairement à bon nombre de végétaux, il demeure vert même en hiver[18]. »

Dissolution

À la suite de l'affaire Clément Méric, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls annonce le 24 juillet 2013 la dissolution de l'organisation à l'issue du conseil des ministres[19]. Il déclare que les Jeunesses nationalistes « propage elle aussi la haine et la violence, qui exalte la collaboration, qui rend hommage à des miliciens ou à des Waffen SS, avec pour certains de ses membres aussi des saluts hitlériens »[20].

Le recours en référé demandant la suspension du décret de dissolution dans l'attente de cette décision est rejeté par le Conseil d'État le 25 octobre 2013[21]. Un recours sur le fond est également déposé devant le Conseil d'État, qui le rejette le 30 décembre 2014[22].

Notes et références

  1. Décret du 25 juillet 2013 portant dissolution d'une association, NOR: INTD1319369D
  2. Intervention d'Alexandre Gabriac, jeune conseiller régional Rhône-Alpes à Villepreux, Jeunes avec Gollnisch
  3. FN Gollnisch s'insurge contre l'exclusion d'Alexandre Gabriac, Le Nouvel Observateur
  4. Un candidat FN aux cantonales photographie faisant le salut nazi, Le Nouvel Observateur
  5. FN, des purges Benedetti en tête s'invitent aux journées d'été de Marine Le Pen, Droite extrêmes
  6. Revenir plus haut en : 6,0 et 6,1 L'Ouvre française et les jeunesses nationalistes n'acceptent pas leur dissolution, dans le JDD
  7. La matinale, Canal+, 10 mai 2013 La Matinale, sur Canal+
  8. Les Jeunesses nationalistes, les ultras de la Manif Pour Tous, 16/04/2013 LEs jeunesses nationalistes, les ultras de la manif pour tous, dans Les inrockuptibles
  9. Manif pour tous: qui sont les ultras ?, 21/04/2013 Manif pour tous: qui sont les ultras, sur BFMTV
  10. Revenir plus haut en : 10,0 10,1 et 10,2 http://pierrepetrus.wordpress.com/2013/07/08/entretien-avec-les-jeunesses-nationalistes-de-la-section-moselle/ Entretien avec les Jeunesses nationalistes de la section Moselle, 08/07/2013
  11. Revenir plus haut en : 11,0 11,1 et 11,2 http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2013/07/24/dissolution-de-loeuvre-francaise-plus-ancien-groupe-dextreme-droite-en-activite/charte
  12. http://jeunesses-nationalistes.fr/2013/04/ils-sont-encore-hier-nous-sommes-deja-demain Ils sont encore hier, nous sommes déjà demain !, 18/04/2013
  13. http://la-flamme.fr/2012/10/alexandre-gabriac-%E2%80%9Cnul-ne-nous-fera-taire%E2%80%9D/ Alexandre Gabriac : “Nul ne nous fera taire”, Rivarol n° 3064 du 12 octobre 2012, Entretien avec Alexandre Gabriac des Jeunesses nationaliste
  14. http://jeunesses-nationalistes.fr/materiel/magazines/
  15. http://www.huffingtonpost.fr/2012/09/28/jeunesses-nationalistes-manifestation-paris-interdite_n_1923812.html, Malgré l'interdiction de la manif, les Jeunesses nationalistes réussissent leur coup, LeMonde, 28/09/2012
  16. Revenir plus haut en : 16,0 et 16,1 De la droite décomplexée à la droite subversive : dictionnaire 2010-2012, Jacques Leclercq, L'Harmattan, 2012, p. 192
  17. Leclercq 2012, p. 193. Voir également Rhône: Des associations réclament la dissolution des Jeunesses nationalistes, 20minutes.fr, 17 octobre 2011.
  18. Emblème, jeunesses-nationalistes.fr, date inconnue.
  19. « Manuel Valls annonce la dissolution des Jeunesses nationalistes et de l'Œuvre française », L'Express en ligne, 24 juillet 2013.
  20. Conférence de Manuel Valls sur le perron de l'Élysée, à l'issue du Conseil des ministres, « Nouvelles dissolutions de structures d'extrême droite », La Croix, 24 juillet 2013.
  21. Julien Licourt, Œuvre française: dissolution confirmée, 25 octobre 2013.
  22. CE, 30 décembre 2014, association "Jeunesses nationalistes" et M.A, n° 372320.

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Article publié sur Wikimonde Plus

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