Julien Clauss

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Julien Clauss

Julien Clauss est un artiste plasticien, radio-artiste, performeur, producteur de musique, organisateur d'évènements artistiques, chercheur et enseignant, né en 1974 à Strasbourg.

Après un cursus scientifique et musical, ses travaux s'inscrivent dans le champ des arts médiatiques selon une double approche :

Depuis 2001, il réalise des pièces sonores, des sculptures, des installations, des performances, et des dispositifs sonores et/ou radiophoniques, seul ou en collectif[1].

Formation

Julien Clauss étudie le piano à l'Institut Suzuki de Strasbourg. Son parcours universitaire se fait en mécanique des fluides et thermodynamique. Il étudie également l'acoustique au Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris.

Il assiste Pierre Henry de 2001 à 2007 lors de ses concerts.

Il intègre le post-diplôme du laboratoire Locus-Sonus à l'Ecole Supérieure d'Art d'Aix-en-Provence/Villa Arson, Nice, en 2007[2].

Œuvres audio-tactiles[3],[4]

En 2005, Julien Clauss crée le projet Pause avec l'artiste plasticienne Lynn Pook. Cinq hamacs munis de haut-parleurs sans membrane font circuler des sons sur le corps des auditeurs[5].

En 2009, le duo crée le projet Stimuline. Il s'agit d'une performance audio-tactile où le public est équipé de petits haut-parleurs vibrants des pieds à la tête. Par conduction osseuse, l'auditeur entend et sent les vibrations du son se déplacer sur son corps[6],[7].

En 2013, Julien Clauss crée la sculpture monumentale, sonore et audio-tactile Isotropie de l'ellipse tore. L’œuvre est produite pour le centre d'art Les Eglises à Chelles. Elle est montrée à la Fondation Vasarely par le festival Seconde Nature et au Festival Némo au 104 à Paris la même année[8].

Art sonore in-situ (sélection)

A partir de 2010, il met en place annuellement Modulation, bivouac radiophonique de 24h dédié à des sites en montagnes. Le projet est à la fois un rassemblement éphémère, un dispositif technique, et une oeuvre sonore mouvante dans le paysage qui dure le temps de l'évènement[9].

En 2018, il crée Diaph au Shadock à Strasbourg : une promenade sonore avec casque acoustique motorisé pour percevoir l'environnement sonore urbain de façon transformée.

En 2019, il créé Ground Noise aux Instants chavirés, à Montreuil. La dalle de l’ancienne brasserie Bouchoule sert de matière première à un dispositif de lecture inspiré de platines vinyles[10].

En 2020, il est soutenu par le CNC pour la 5ème fois. Il produit le projet Zone Pavillonnaire, pavillon géant pour envoyer du son sur des falaises et jouer avec les échos ou les étendues sur des sites naturels ou urbains. Le projet est inspiré des trompes du faï, dans les Hautes-Alpes[11].

Radio-art (sélection)

Créé en 2010, le projet Modulation, dispositif radiophonique in-situ cité dans la section précédente, entre également dans le champ du radio-art[12].

En 2015, il fait un reenactment[13] de l’œuvre Drive in Music de Max Neuhaus avec Walk in Music sur l'île de Vassivière. Reprenant le principe d'émetteurs disposés dans le paysage, l'auditeur traverse une composition spatialisée, un poste de radio à la main.

En 2018, il crée l'installation Salle de brouillage à la galerie Regart à Québec. L’œuvre est montrée à la Fondation Vasarely la même année lors du festival Gamerz[14]. Comme une "ZAD radiophonique", l'installation met en jeu 30 émetteurs radio FM installés sur les murs de l'espace d'exposition, de manière à recouvrir la totalité de la bande FM[15]. Des postes de radio sont à disposition des visiteurs, invités à déambuler dans l'espace et à explorer l'entrelacs d'ondes radios qui l'occupe. Les contenus sonores de chaque émetteur, composés par l'artiste, s'inspirent de l'univers de la radio et de la musique expérimentale. L’œuvre utilise des émetteurs conçus et rendu public par l'artiste japonais Tetsuo Kogawa[16].

Œuvres non-sonores (sélection)

Le premier projet non-sonore de Julien Clauss est la série Immusystem, créée à partir de 2008. Il traite de la dimension invisible et imperceptible de l’environnement. Des solutions artisanales sont proposées pour faire face aux modifications de l’environnement : cage de faraday tricotée main en fils de cuivre, combinaison futuriste en couverture de survie, déflecteurs thermiques pour réduire l'effet de serre, câble à brancher sur soi pour se relier à la terre[1].

Projets musicaux

Julien Clauss produit de la musique expérimentale, ambient ou minimale au synthétiseur modulaire sous le pseudonyme beyond the unset.

Depuis 2012, il collabore également avec l'artiste pluridisciplinaire Emma Loriaut. Le duo se produit au synthétiseur modulaire et à la voix[17].

Enseignement

L'artiste donne régulièrement des workshops en école d'art ou dans des festivals, en France ou à l'étranger. Ses enseignements concernent les installations sonores, le radio-art, l'art sonore et l'expérimentation in-situ[1].

Recherche (sélection)

En 2014, il participe au programme de recherche l'Incertitude des formes au Studio National des Arts Contemporain Le Fresnoy avec notamment l'astrophysicien Jean-Philippe Uzan[18]. La recherche aboutit à un colloque au Collège de France et à une exposition au Palais de Tokyo en 2017 intitulée "Le Rêve des formes"[19].

En 2018, il est en résidence à la Fondation Camargo pour une recherche art-science concernant le projet Chaleur obscure. Il y postule une télécommunication par rayonnement infra-rouge entre végétaux et réalise des peintures à base de déchets toxiques pour créer de nouvelles expériences esthétiques[20].

Il est invité la même année à intervenir au Colloque de Cerisy L'usage des ambiances comme artiste associé au CRESSON, laboratoire sur l'espace sonore de l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble[21].

Organisation d'évènements

Avec Lynn Pook, il organise les rencontres d'art en marche en milieu rural Laissez le passage libre à Barnave, Drôme de 2009 à 2012.

A partir de 2016, il met en place le dispositif radiophonique du marathon de lecture On entend Lire jusqu'au bout... Le projet invite le public à occuper un espace et à se relayer au micro pour lire un livre en entier sans interruption. Le tout est retransmis en radio localement. Soutenu par l'Ambassade de France à Québec, le projet est invité au Festival Mois Multi en 2018[22].

En 2017, il participe à l'élaboration des rencontres pluridisciplinaires Point Org[1].

Prix et distinctions

Bibliographie (sélection)

  • Eleni Ikoniadou, "The Rhythmic Event: Art, Media, and the Sonic", MIT Press, 18 juil. 2014. (ISBN 026202764X, 9780262027649)
  • Jérôme Joy et Peter Sinclair, "Locus Sonus : 10 ans d'expérimentations en art sonore", le Mot et le reste, 2015 (ISBN 978-2-36054-178-2)
  • Jan Jagodzinski, "Schizoanalytic Ventures at the End of the World. Film, Video, Art, and Pedagogical Challenges", Springer International Publishing, 2019. (ISBN 9783030123673)
  • Optical Sound 7, Art Book Magazine Éditions, (ISBN 9791096749119) 
  • Christine Vial Kayser, Sylvie Coëllier, "Installation Art as Experience of Self, in Space and Time", Vernon Press, 2021. (ISBN 9781648891328)
  • Didier TALLAGRAND, Jean-Paul THIBAUD, Nicolas TIXIER, "L'usage des ambiances, une épreuve sensible des situations". Hermann Éditeurs, Collection Colloque de Cerisy, 2021. (ISBN 979-1-0370-0623-3)

Références

  1. Revenir plus haut en : 1,0 1,1 1,2 et 1,3 « Julien Clauss », sur Réseau Documents d'Artistes (consulté le )
  2. Jérôme Joy et Peter Sinclair, Locus sonus: 10 ans d'expérimentations en art sonore, le Mot et le reste, (ISBN 978-2-36054-178-2) 
  3. Véronique Godé, « Dossier Art & Son – Les esthétiques de l’écoute », sur ArtsHebdoMédias, (consulté le )
  4. Installation art as experience of self, in space and time, Vernon Press, coll. « Curating and interpreting culture », (ISBN 978-1-64889-132-8 et 978-1-64889-371-1) 
  5. Sonambiente Berlin 2006: Klang Kunst Sound Art ; [anlässlich Sonambiente Berlin 2006, Festival für Hören und Sehen, KlangKunst Sound Art, 1.6.-16.7.], Kehrer, (ISBN 978-3-936636-93-2) 
  6. Eleni Ikoniadou, The rhythmic event: art, media, and the sonic, MIT Press, coll. « Technologies of lived abstraction », (ISBN 978-0-262-02764-9) 
  7. « Des stimuli, certes | Syntone », sur syntone.fr, (consulté le )
  8. « Némo, écrans de fumée », sur Libération (consulté le )
  9. Optical Sound 7, Art Book Magazine Éditions, (ISBN 9791096749119) 
  10. « Art contemporain. Chavirante brasserie à Montreuil | L'Humanité », sur www.humanite.fr, (consulté le )
  11. Desartsonnants, « Zone Pavillonnaire », sur DESARTSONNANTS - SONOS//FAIRE, (consulté le )
  12. « poptronics ' PopAntivirus#7 Déconfinée ou déconfite, la culture ? », sur poptronics.fr (consulté le )
  13. Anne Bénichou, « Introduction. Le reenactment ou le répertoire en régime intermédial », Intermédialités : histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques / Intermediality: History and Theory of the Arts, Literature and Technologies, nos 28-29,‎ (ISSN 1920-3136, DOI 10.7202/1041075ar, lire en ligne, consulté le )
  14. « Quand les artistes reprennent le contrôle sur la technologie », sur usbeketrica.com (consulté le )
  15. « Le festival Gamerz aide la création numérique en Provence », sur Makery (consulté le )
  16. (en-US) Regine, « Jamming Room: getting in touch with the invisible dimensions of our environment », sur We Make Money Not Art, (consulté le )
  17. « Sonic Protest a une fois de plus offert une édition riche en découvertes - Les Inrocks », sur https://www.lesinrocks.com/ (consulté le )
  18. L'harmonie secrète de l'Univers, Flammarion, (ISBN 9782081478831) 
  19. « Le rêve des formes », sur France Culture, (consulté le )
  20. « Les Calanques, territoire de sciences, source d’inspiration », sur Frac Sud, (consulté le )
  21. Jean-Paul Thibaud, Nicolas Tixier et Didier Tallagrand, L'usage des ambiances: Une épreuve sensible des situations, Hermann, (ISBN 979-10-370-0623-3) [lire en ligne (page consultée le 2023-06-24)] 
  22. Isabelle_Houde, « Mois Multi: lire jusqu’au bout de la nuit », sur Le Soleil, (consulté le )
  23. « Ars Electronica Archiv », sur archive.aec.at (consulté le )

Liens externes

Articles connexes

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