Saskia Walentowitz
Naissance |
Zetel (Allemagne) |
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Nationalité | Allemande |
Domaines | Anthropologie, Ethnologie |
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Institutions | Université de Berne |
Diplôme | Doctorat d'anthropologie et d'ethnologie |
Formation | Université de la Sorbonne, École du Louvre, EHESS |
Directeur de thèse | Pierre Bonte |
Renommée pour | Etude ethnographique des Touaregs |
Saskia Walentowitz; née le 21 juillet 1968 à Zetel en Allemagne, est une anthropologue sociale et ethnologue reconnue pour son expertise dans l'étude des peuples Touaregs.
Les recherches de Saskia Walentowitz ont mis en lumière les structures familiales au sein de la communauté touarègue, mettant en évidence la pratique des mariages intrafamiliaux au sein de cette société.
Biographie
Inspirée par l'histoire de son grand-père, captif de guerre qui avait trouvé une passion pour la viticulture dans le Beaujolais[1], Saskia Walentowitz décide de s'installer en France en 1987, où elle réside jusqu'en 2009[2].
Elle obtient plusieurs diplômes universitaires, notamment en histoire de l'art, en archéologie, en muséologie, et en anthropologie sociale et ethnologie et un doctorat en anthropologie sociale et ethnologie, se spécialisant dans l'analyse des structures familiales et des pratiques culturelles des Touaregs[3].
Saskia Walentowitz vit pendant trois années avec les Touaregs au Niger, lui permettant ainsi d'acquérir une connaissance approfondie de leur culture. Elle maîtrise couramment le Berbère, notamment le dialecte tamasheq, langue parlée par les Touaregs[1].
Éducation secondaire et Études universitaires
Saskia a développé sa carrière académique et professionnelle principalement en France et en Suisse.
De 2004 à 2015, elle occupe le poste de Chargée de Recherche Ambizione au sein de l'Institut d'anthropologie sociale de l'Université de Berne. Durant cette période, son travail bénéficiait du soutien financier du Fonds National Suisse[4].
- Éducation secondaire
Saskia Walentowitz entame ses études supérieures en 1987 après l'obtention de son Abitur (équivalent du baccalauréat allemand) au Gymnasium Westerstede. Elle poursuit ensuite ses études en France, intégrant l'Université de la Sorbonne où elle décroche en 1988 un Certificat de Langue et de Civilisation Française. En 1991, elle obtient un Diplôme de 1ᵉʳ Cycle délivré par l'École du Louvre[5].
En 1992, Saskia Walentowitz s'est orientée vers l'ethnologie à l'Université Paris-X Nanterre, où elle a obtenu une licence, suivie d'une maîtrise en études africaines en 1994. Parallèlement, entre 1993 et 1994, elle a suivi des cours à l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) à Paris.
Poursuivant son parcours académique, elle s'engage dans des études doctorales à École des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris. En 1995, elle obtient un Diplôme d’Études Approfondies en anthropologie sociale[6]. En 2003, après avoir rédigé une thèse intitulée Enfant de soi, enfant de l'autre[7] sous la supervision de Pierre Bonte, Saskia Walentowitz a obtenu un Doctorat en anthropologie sociale et ethnologie.
- Études universitaires
Saskia Walentowitz a connu un riche parcours académique entre 2004 et 2016.
Entre 2004 et 2015, elle a été affiliée[8] à l'Institut für Sozialanthropologie[9] de l'Université de Bern.
Parallèlement, de 2004 à 2016, elle a collaboré avec plusieurs universités françaises, notamment les universités de Brest, Grenoble, Lille et Toulouse, en se concentrant sur leurs CHU et Facultés de Médecine.
De 2005 à 2008, elle a poursuivi des études en genre[10] à l'Université de Fribourg. Elle a également été inscrite à l'École doctorale Suisse[11] en Ethnologie durant l'année académique 2005-2006.
Projets de recherche
Tout au long de sa carrière, Saskia Walentowitz a dirigé et participé à plusieurs projets de recherche significatifs.
En plus de son étude sur les structures familiales, elle s'est penchée sur la transmission du VIH par le lait maternel au sein de ce groupe ethnique spécifique, explorant son impact sur les pratiques alimentaires.
- De 2009 à 2013, elle a travaillé sur le "Projet FNS Ambizione PZ00P1_121612"[12],[13]", se penchant sur les dilemmes alimentaires des nourrissons sous une perspective anthropologique.
- Entre 2004 et 2007, elle s'est focalisée sur l'impact de la thérapie antirétrovirale hautement active (HAART) pendant la grossesse et l'allaitement, étudiant la transmission du VIH de la mère à l'enfant et ses effets sur la santé maternelle dans le cadre du "Projet ANRS 1271 / OMS Kesho Bora Study"[14],[15].
- De 2002 à 2004, elle a étudié les déterminants sociaux de la transmission du VIH-1 de la mère à l'enfant par l'allaitement maternel, également dans le cadre du "Projet ANRS 1271"[16].
- Entre 1997 et 2001, elle a exploré divers aspects de la paix et du développement au Niger dans le cadre du "Projet GTZ Niger-Nord Soutien à la Paix"[17].
- En 1997, elle a mené une étude sur la stabilisation et l'amélioration des conditions de vie des Touaregs dans la région d'Azawagh.
- En 2000, elle a contribué à l'élaboration d'un document de référence pour le Programme Niger-Nord, identifiant des mesures de soutien pour la promotion des femmes et des jeunes.
- De 1996 à 1998, son projet de thèse doctorale a porté sur l'anthropologie de la parenté et de la naissance chez les Touaregs, mettant un accent particulier sur les mariages intrafamiliaux au sein de cette communauté[18].
Étude ethnographique des Touaregs : la périnatalité chez les Touaregs
L'œuvre de Saskia Walentowitz se concentre sur les croyances et les pratiques des Berbères Touaregs, notamment en ce qui concerne les complications survenant pendant la grossesse et la naissance. Au sein de cette communauté, ces difficultés sont souvent perçues comme des manquements au respect, principalement attribués au futur père envers la femme enceinte et l'enfant à naître[19]. Ces complications peuvent entraîner des naissances prématurées ou in utero la mort du fœtus.
Son étude explore la manière dont les Touaregs prennent soin des nouveau-nés prématurés et de leurs mères, mettant en lumière comment l'enfant acquiert une existence tangible à travers des pratiques quotidiennes et rituelles renforçant les liens sociaux. Contrairement à l'idée que le corps précède la société ou vice versa, chez les Touaregs, la création d'un nouvel individu implique la régénération du collectif[20].
Dans cette société, la continuité transgénérationnelle repose davantage sur la relation frère-sœur que sur la relation mari-femme[21]. Walentowitz explique comment les rituels entourant le nouveau-né et sa mère accordent une primauté à la relation fraternelle par rapport à la relation conjugale. De plus, elle examine comment les soins prodigués aux prématurés corrigent cette inversion de l'ordre social et comment cette inversion peut devenir la norme grâce à de nouveaux rituels, surtout dans des contextes de migration.
Saskia Walentowitz suggère que cette étude ethnographique peut offrir des perspectives pertinentes pour comprendre comment les soins périnatals influencent les relations sociales dans nos sociétés contemporaines en évolution constante, considérant le berceau comme un lieu où se tissent des liens communs entre les individus.
Alimentation infantile et VIH
Entre 2009 et 2013, Saskia Walentowitz a dirigé le projet de recherche "Dilemmes alimentaires : Perspectives anthropologiques sur l'alimentation des nourrissons, les politiques et la science dans les contextes du VIH"[22],[23], qui appronfondit l'étude de l'impact de l'allaitement maternel sur la transmission du VIH de la mère à l'enfant.
Engagements professionnels variés
Saskia Walentowitz a occupé plusieurs postes honorifiques tout au long de sa carrière :
Depuis 2011, elle est membre du comité éditorial[24] d’AnthropoChildren[25] et contribue au comité de rédaction de Tsantsa, une revue publiée par la Société Suisse d’Ethnologie[26], depuis 2005.
En 2013, elle a été intégrée à la Strukturkommission Sozialanthropologie Philosophische-Historische Fakultä à l'Université de Berne. La même année, elle a rejoint l’AFEA (Association Française d'Ethnologie et d'Anthropologie).
En 2013, elle a intégré la [Quoi ?] à l'Université de Berne. La même année, elle a rejoint[27] l’AFEA (Association Française d'Ethnologie et d'Anthropologie[28]).
Entre 2007 et 2008, Saskia Walentowitz a exercé en tant que représentante du corps enseignant intermédiaire de la Philosophische-Historische Fakultät à l'Université de Berne. De 2006 à 2008, elle a été membre de la Berufungskommission Sozialanthropologie au sein de cette même faculté[29].
Parallèlement, en 2006, elle a collaboré avec l’OMS à Genève en tant qu'experte consultante sur le VIH et l'alimentation du nourrisson[30]. Cette année-là, elle est également devenue membre de l’EASA (European Association of Social Anthropologists)[31],[32].
Elle a également siégé en tant que membre du jury lors de la soutenance de thèses de doctorat en anthropologie sociale et ethnologie, notamment pour Catherine Vaudour[33] à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales de Paris en 2014, ainsi que pour Jeanne Mathieu en anthropologie à l'Université Aix-Marseille en 2009[34].
Initiatives communautaires
Saskia Walentowitz s'est engagée dans l'associatif en 1998 en cofondant l'ONG "Nourriterre" en collaboration avec des membres de la communauté Touareg au Niger. Cette initiative visait à promouvoir le partage de savoir-faire entre des Touaregs spécialisés en horticulture et ceux contraints à la sédentarisation, dépendant de l'agriculture pour subvenir à leurs besoins, en raison de diverses circonstances. Cette collaboration a permis d'établir plus de 100 vastes jardins oasis, jouant un rôle prépondérant dans la subsistance alimentaire au sein de la communauté locale[35],[36].
Publications
Ouvrages écrits
En collaboration avec Alhassane Ag Solimane, Saskia Walentowitz publie en 1996 un ouvrage intitulé "ENNAN KEL AWAL : Les gens de la parole disent. Proverbes touaregs de l'Azawag".
Publications scientifiques
Elle est l'auteure d'une série d'articles et de publications en lien avec ses recherches. Son travail a également été cité dans de nombreuses autres publications scientifiques[18],[37].
Parmi ses contributions relatives aux Touaregs, on retrouve "L'enfant qui n'a pas atteint son lieu"[20] paru en 2004. Cet ouvrage explore les représentations et les soins prodigués aux prématurés au sein de la communauté touarègue de l'Azawagh, au Niger. En outre, "Enfant de Soi, enfant de l’Autre[21]", publié en 2003, se focalise sur la construction symbolique et sociale des identités à travers une étude anthropologique de la naissance chez les Touaregs.
Dans le domaine du VIH, une contribution notable est présente dans un numéro spécial de la revue Social Science & Medicine[38] paru en 2009, intitulé "Women, mothers and HIV care in resource-poor settings" ("Femmes, mères et prise en charge du VIH dans les environnements défavorisés"). Ce numéro explore les perceptions et l'acceptation par les mères des méthodes d'alimentation infantile préconisées pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant dans des régions à ressources limitées[39].
Notes et Références
- ↑ 1,0 et 1,1 « Nomaden besitzen das Land nicht • oya - enkeltauglich leben », sur lesen.oya-online.de (consulté le )
- ↑ Marie-Pierre Julien et Ingrid Voléry, « Présentation », Recherches sociologiques et anthropologiques, nos 50-1, , p. 5–22 (ISSN 1782-1592, DOI 10.4000/rsa.3074, lire en ligne, consulté le )
- ↑ « À propos – Foresto Gardens » (consulté le )
- ↑ (de) « Ambizione », sur Fonds national suisse (FNS) (consulté le )
- ↑ « L'Autre Collège - Qui sommes-nous? Les adultes », sur L'Autre Collège (consulté le )
- ↑ « "Enfant de soi, enfant de l'autre" : la construction symbolique et sociale des identités à travers une étude anthropologique de la naissance chez les Touaregs (Kel Eghlal et Ayttawari Seslem de l'Azawagh, Niger) », sur www.theses.fr (consulté le )
- ↑ « Enfant de Soi, enfant de l’Autre », , 581 p. [lire en ligne]
- ↑ (de) Cours de bachelor au département SOWI :, Berne, , 4 p. [lire en ligne], p. 4
- ↑ « Institut für Sozialanthropologie », sur Institut für Sozialanthropologie, (consulté le )
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- ↑ « École doctorale suisse en ethnologie », sur www.unine.ch (consulté le )
- ↑ (de + fr) FNS, « Subsides accordés FNS 2008 », sur yumpu.com, , p. 80
- ↑ Ambizione : Liste des bénéficiaires 2013, , 22 p. [lire en ligne], p. 22
- ↑ « ANRS 1271 – Déterminants de la transmission du VIH par lallaitement maternel: Nouvelles perspectives. - ppt télécharger », sur slideplayer.fr (consulté le )
- ↑ Les femmes à l’épreuve du VIH dans les pays du Sud, coll. « Collection Sciences sociales et sida », , 290 p. (ISBN 978-2-8425-4151-4) [lire en ligne], p. 33, 238
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- ↑ 20,0 et 20,1 Saskia Walentowitz, « L'enfant qui n'a pas atteint son lieu. : Représentations et soins autour des prématurés chez les Touaregs de l'Azawagh (Niger) », L'Autre, 2004/2 (Volume 5),, , p. 227 à 241 (lire en ligne [PDF])
- ↑ 21,0 et 21,1 Saskia Walentowitz, « « Enfant de Soi, enfant de l’Autre ». La construction symbolique et sociale des identités à travers une étude anthropologique de la naissance chez les Touaregs (Kel Eghlal et Ayttawari Seslem de l’Azawagh, Niger) », Bulletin Amades. Anthropologie Médicale Appliquée au Développement Et à la Santé, no 56, (ISSN 1257-0222, DOI 10.4000/amades.650, lire en ligne, consulté le )
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