Famille de Canon

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La famille de Canon est une famille noble éteinte, anoblie en 1626, originaire de la région de Mirecourt, dans les Vosges, puis établie à Nancy au service des ducs de Lorraine.

Présentation

Originaire de Mirecourt, investie dans les professions du droit, anoblie en 1626, cette famille poursuivit son ascension sociale via l'acquisition de seigneuries dans la seconde moitié du XVIIe siècle et le premier tiers du XVIIIe siècle. L'achat le plus notable fut le marquisat de Ville-sur-Illon[1].

Origines

La généalogie de la famille Canon semble bien définie et vérifiable à partir du XVIIe siècle. Avant cela, les sources familiales sont constituées des reliquats d'un chartrier conservé à Vienne par les descendants de la famille et mentionnent Mathieu Canon comme le plus ancien ancêtre connu. Il serait né en 1374 et serait qualifié d'écuyer par un acte de 1400 dans lequel il tiendrait en fief du duc de Lorraine des terres en la prévôté de Pont-à-Mousson[1].

Après cette date, les mêmes sources mentionnent un certain nombre de descendants ayant vécu dans la région de Mirecourt :

  • Huguenin dit « le jeune », né dans cette ville, aurait épousé Louise de Chauffour. Guillaume, leur fils, né en 1450, aurait épousé, toujours à Mirecourt, en 1466, Isabelle de Serrières[1].
  • Claude Canon, né en 1510, pour partie seigneur de Puzieux, aurait été enterré dans l'église de Mirecourt[1].
  • Didier, écuyer, seigneur de Puzieux, épousa en 1554 Philippine Geoffroy et aurait également acheté la terre d'Oudreville en 1560[1]. Nicolas Canon, leur fils, épouse en 1574 Françoise Boilleau. Leur fils est Pierre Canon[2].

Toutefois, on ne peut vérifier l'état civil mirecurtien avant le XVIIe siècle ; ces informations des archives familiales Demblin-Canon-Ville de Vienne, sont donc à prendre avec prudence.

Histoire

Le cabinet d'Hozier examina la noblesse de la famille en 1778 qualifia de « fausses » ces pièces présentées au duc de Lorraine en 1634 et faisant remonter la famille au XIVe siècle[2]. Le rapport évoque des « titres fabriqués par cette famille, dont le principe de noblesse est l'anoblissement »[3]. L'apparition de patronymes roturiers dans les alliances de la famille au XVIe et XVIIe siècles contraste avec ceux des vieilles familles mentionnées dans les pièces supposées anciennes, ce qui accrédite la thèse des généalogistes royaux[2]. La famille rejoint d'ailleurs la partie sur les anoblis dans l'ouvrage de Dom Pelletier collectant à partir des années 1730 les titres et mémoires généalogiques[4]. Il y rappelle que « Pierre Canon fut anobli le en considération de sa probité, doctrine et capacité, et de l'estime et réputation en laquelle il était entre les premiers de sa profession au bailliage de Vôge, ayant en cela suivi et accru la condition de ses prédécesseurs ». Toutefois, ce diplôme précise qu'il fut « maintenu dans la possession de sa noblesse » et autorisé « à prendre pour armoiries celle de ses ancêtres qui sont d'azur au chevron d'argent et de les surmonter d'un chef de gueules chargé d'un canon »[2]. Diplôme équivoque et susceptible pour Pierre Canon de « poser dommage et préjudice à l'avenir ». En 1626, Charles IV de Lorraine, fautes de preuves suffisantes, l'avait maintenu en possession de sa noblesse ce qui l'incite quelques années plus tard à présenter une requête au duc expliquant qu'il avait « recouvré » des titres et documents justifiant l'ancienneté de sa noblesse dont « ses ancêtres ont joui depuis trois cents ans environ ». Fournies en 1634, ces pièces sont examinées par le sieur du Châtelet, maréchal de Lorraine, dont le rapport établi qu'il est bien issu d'ancienne noblesse et reconnu gentilhomme d'ancienneté avec rédaction de nouvelles lettres en ce sens[5].

La notabilité de cette famille dans les professions du droit et la tradition du service ducal sont bien datées. L'implantation géographique ancienne à Mirecourt ou ses environs paraît également bien établie et la municipalité de cette ville donna d'ailleurs le nom de l'une de ses rues à la famille par délibération du conseil municipal de Mirecourt en date du , la ville fut divisée en quatre quartiers dont le premier, celui du midi comportait l'ancienne rue des Ponts. Par décret impérial du , il fut décidé que cette rue prendrait le nom de rue Canon[6].

Références

  1. Revenir plus haut en : 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 Sébastien Delassaux, Le pays de Dompaire, Journée d'études Vosgiennes, Fédération des Sociétés savantes, 2012, p. 175
  2. Revenir plus haut en : 2,0 2,1 2,2 et 2,3 S. Delassaux, op. cit., p. 176
  3. Bibl. nat., nouveau d'Hozier, n° 80
  4. Dom Ambroise Pelletier,Nobiliaire ou Armorial général de la Lorraine et du Barrois, Nancy, chez Thomas, 1758
  5. Archives Demblin-Canon-Ville, lettres patentes de Charles IV signées de Thann du 28 janvier 1634
  6. Arch. dép. Vosges, 3 Edpt 309 / 106

Source

  • Sébastien Delassaux, Pays de Dompaire, Journée d'études vosgiennes, Fédération des Sociétés savantes des Vosges, 2012, pp. 175-196

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