Georges Levitte

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Georges Levitte
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Georges Levitte ( - ), est un écrivain, traducteur et enseignant juif français du XXe siècle. Il est le père de Jean-David Levitte et le frère de Simon Levitte.

Éléments biographiques

Georges Levitte naît à Ekaterinoslav, en Ukraine. Il est le fils de David Levitte né le à Ekaterinoslav, alors dans l'Empire russe et de Ida Levitte née le 3 mars 1884[1]. Sa famille émigre à Wiesbaden en 1922, avant de s'installer à Metz, où il poursuit ses études jusqu'au premier baccalauréat. Séduit par le mouvement de « retour à la terre », initié par Jean Giono, il travaille dans la ferme d'Albert Gleizes, avec lequel il gardera un contact épistolaire.

Il décide de passer un deuxième baccalauréat en philosophie, qu'il prépare seul. Il s'inscrit ensuite en faculté de lettres classiques à la Sorbonne, à l'ENLOV, où il étudie l'hébreu et l'arabe, et à l'École du Louvre.

Effectuant son service militaire en 1938, il est démobilisé après la « drôle de guerre. » Exclu des Chantiers de la jeunesse française en raison de sa judéité, il entre dans la clandestinité, prend le nom de Guy Ledoux[2], et contacte le professeur Eugène Minkowski, qui lui demande d’organiser une maison d’accueil à Lyon pour les médecins juifs.
Il retrouve ultérieurement son frère Simon Levitte, dans la maison d’enfants des Éclaireurs israélites de France (EIF) à Moissac, et y dispense des cours d'hébreu et de judaïsme, bien qu'il ait perdu la foi lorsque ses parents et son frère Édouard (né à Metz le 27 avril 1927) ont été arrêtés et déportés à Auschwitz par le Convoi no 47 du 11 février 1943[3].

Lorsque la zone libre est occupée en 1943 et que tous les enfants sont cachés, il fonde « l'École des Prophètes » avec trois jeunes d'origines diverses, Pierre Weill-Raynal[2], Elie Rotnemer et Itzakh Michaelli (dit Micha). C'est dans l'aile de la ferme d'un paysan du hameau d'Istor, à Chaumargeais, en Haute-Loire, qu'ils s'installent et créent un cercle d'étude et de formation du judaïsme. Pour quelques mois, à partir de mars 1944 Jacob Gordin vient y dispenser des cours[4].
À la Libération, Georges Levitte retourne à Moissac, et se marie, en 1945, avec Doreen Duggan ; ils auront quatre enfants, parmi lesquels le diplomate français Jean-David Levitte[3]. Il poursuit le travail avec les enfants jusqu’à la fermeture de la maison, en 1951. Cet épisode est l'objet d'un reportage photographique de Denise Bellon (née Hulmann) épouse du fondateur du Midi Libre, Armand Labin, juif roumain.

Georges Levitte a participé activement au renouveau du judaïsme français après la Shoah en publiant de nombreuses traductions. Il est engagé à l’American Jewish Committee, puis au Fonds social juif unifié. En 1958, il se joint au Père Jacques Maigret (OMI) pour collaborer à l’association des amis des sessions d’hébreu biblique, où il enseigne l’hébreu, jusqu’à sa mort en 1999.

Il a en outre été, bien que sans titre universitaire, un personnage essentiel dans le Comité préparatoire des colloques des intellectuels juifs de langue française aux côtés d'Emmanuel Lévinas, et participé à l'édition des 20 premiers volumes des actes de ces colloques.

Il a aussi participé à des émissions radiophoniques sous le pseudonyme de David Yassine, composé du prénom de son père et du nom de jeune fille de sa mère.

Il a enfin été le producteur d’au moins une œuvre du musicien Pierre Henry, pour la claveciniste Aimée Van de Viel et pour l’ensemble de musique ancienne Roger Blanchard.

Œuvre

Georges Levitte a dirigé la collection « Aleph » aux Éditions de Minuit pendant plusieurs années, et est l'auteur de plusieurs livres et traductions, notamment :

Notes et références

  1. Voir, Klarsfeld, 1978.
  2. 2,0 et 2,1 Fiche de Pierre Weill-Raynal, sur le site Mémoire et Espoirs de la Résistance, consulté le 9 octobre 2009
  3. 3,0 et 3,1 Claude Askolovitch, « Le murmure de Diplomator », Journal du Dimanche, (consulté le )
  4. Jacob Gordin à « l'École des Prophètes », témoignage inédit de 1993, publié dans Jacob Gordin, Écrits : le renouveau de la pensée juive en France, éd. Albin Michel, 1995, coll. « Présences du Judaïsme », p. 313-314

Bibliographie

  • Serge Klarsfeld. Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France. Beate et Serge Klarsfeld: Paris, 1978.

Source

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