Madeleine Stakian
Biographie
Née à La Chaux-de-Fonds (Suisse - Canton de Neuchâtel) le 15 février 1910, Madeleine Stakian-Vuille est décédée le 3 décembre 2004 à Genève. Elle appartient à une famille d’horlogers dans laquelle on pratique activement la musique en amateur; son père joue de la clarinette et est très friand des morceaux que peut lui jouer au piano sa fille cadette…Indépendant d’esprit, il est lui-même membre du mouvement de la « Libre Pensée » ; aussi, Madeleine, imprégnée d’idéalisme, poursuivra tout naturellement sa vie dans cet état d’esprit…
La famille Vuille s’installe dès 1918 à Genève; Madeleine apprend alors l'Espéranto à l’école publique où il fut enseigné officiellement pendant deux ans, puis ne cesse de le perfectionner, de le pratiquer et de l’enseigner. Afin de subvenir à ses besoins, elle travaille à la rédaction d’un hebdomadaire, La Femme d’Aujourd’hui, occupation qui lui convient particulièrement bien, pour son amour et son sens de la langue française, puis dans une banque. À côté de sa vie professionnelle, elle continue à se perfectionner en musique, en prenant notamment des cours privés de piano avec Marcel Milloud, professeur au Conservatoire de musique. Mariée à Ardachès Stakian dès 1936, et mère de deux filles, elle pratiquera durant toute sa vie l’enseignement privé de la musique.
En 1930, elle fonde un chœur espérantiste, qui prend part à des fêtes espérantistes ainsi qu’à d’autres manifestations ayant pour but de faire de la propagande pour l'Espéranto et d’illustrer en musique la beauté de cette langue. De 1934 à 1936, Madeleine Stakian-Vuille travaille à l'[[UEA]] (Universala Esperanto-Asocio) comme secrétaire et trésorière ; le siège central de l'UEA sera transféré en 1936 à Rotterdam. Elle préside pendant près de 40 ans le Groupe espérantiste genevois La Stelo (de 1957 à 1994), années durant lesquelles elle est également la rédactrice de son bulletin mensuel Brasikfolio ; elle sera d’ailleurs nommée présidente d’honneur de La Stelo. En 1978, Madeleine Stakian est nommée Membre d'Honneur de la Société Suisse d'Espéranto.
Œuvre
Madeleine Stakian-Vuille se fait connaître dès les années 30 comme poétesse sous le pseudonyme de Mad Mevo, composant nombre de poèmes originaux dans la langue internationale, effectuant également des traductions en espéranto à partir du français et de l'allemand. Elle reçoit d’ailleurs en 1935 le Premier Prix de Poésie Espérantiste des Jeux Floraux de Catalogne. Elle a, de plus, traduit en espéranto plusieurs chansons populaires suisses romandes - dont le célèbre Ranz des Vaches -, qui figurent dans la Svisa Antologio, anthologie de la littérature suisse. Claude Piron, espérantiste de renom, souligne les qualités des traductions de Mad Mevo, concernant notamment le respect du rythme et des rimes.
Une de ses plus belles traductions en espéranto demeure celle qu’elle effectua en vers, des poèmes de deux cycles de lieder, Winterreise (poèmes de Wilhelm Müller) et Schwanengesang, (poèmes de Rellstab, Heine et Seidl) mis en musique par Franz Schubert. Mad Mevo aura ainsi su réunir, par la traduction de ces derniers poèmes, son amour de la musique et sa foi en l’Espéranto.
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