Société belge d'étude des phénomènes spatiaux

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La Société belge d'étude des phénomènes spatiaux (SOBEPS) était une association à but non-lucratif dont les statuts sont parus aux Annexes du Moniteur Belge en date du 20 mai 1971. L'association s'était donné pour objet l'étude rationnelle des phénomènes aériens non identifiés (OVNI) et des problèmes connexes et fut présidée par l'historien des sciences Michel Bougard. Elle fut dissoute par décision unanime de l'assemblée générale du 11 juin 2007. La SOBEPS s'est fait essentiellement connaître suite à ses publications sur la Vague belge.

Objectifs

Ses objectifs consistaient en la récolte de témoignages en vue d'une analyse ultérieure et de diffuser leur point de vue dans les médias.

Historique

Son activité s'étend de 1971 à 2007. On peut noter la publication d'une revue "Inforespace" et une volonté de diffusion de ses idées à travers les médias. Le livre que l'association publia, "Vague d'OVNI sur la Belgique" [1],[2] , a eu un certain impact au début des années 1990, collectionnant les témoignages de la série d'observations qui eût lieu en 1989-1990 en Wallonie et dans certains territoires limitrophes.

Les principaux membres

Furent membres de la Sobeps :

  • Michel Bougard , président de l'association, licencié en sciences chimiques et docteur en histoire des sciences, professeur dans cette même matière à l'Université de Mons-Hainaut et enseignant la chimie à La Louvière.
  • Lucien Clerebaut, secrétaire général, philatéliste.
  • Jean-Luc Vertongen,administrateur, responsable du réseau d'enquêtes, décorateur,.
  • Patrick Vidal,administrateur, responsable du réseau d'enquêtes, marchand ambulant.
  • Léon Brenig,membre effectif, docteur en physique théorique, chef de travaux à l'Université libre de Bruxelles.
  • Michel Vander Elst,membre effectif, responsable du réseau d'enquêtes, chef de département en hypermarché.
  • Le professeur émérite Auguste Meessen, docteur en physique à l'Université Catholique de Louvain et auteur d'ouvrages de pédagogie .

Des critiques ont été émises envers la SOBEPS lors de sa couverture des évènements de 1989-1990:

Collaboration exceptionnelle de la Force Aérienne Belge

Un critique anonyme a souligné que "L'armée belge apporta son soutien à la SOBEPS en ce sens qu'elle était assaillie de coups de fil et qu'elle désirait passer la main[réf. nécessaire]. Elle apporta également sa contribution pour une "chasse à l'OVNI" lors des vacances de Pâques de l'année 1990. Il n'y eut cette nuit là aucun OVNI détecté malgré d'importants moyens, tels deux avions de détection (de modèles anciens), mis à disposition de cette association."

Vague Belge

La SOBEPS fut surtout connue pour son étude de la Vague belge d'ovnis, entre 1989 et 1991, en collaboration avec l'Armée de l'Air Belge. Cette collaboration amena notamment la SOBEPS à recevoir l'aide de l'armée pour effectuer une "traque à l'OVNI" (lors des vacances de Pâques 1990).

Cette étude catalogua les récits des témoins de cette "vague".

Critiques sceptiques des travaux de la SOBEPS concernant la Vague belge

Trois axes

Les critiques sceptiques et les démystificateurs s'orientent dans trois axes[3],[4] non contradictoires :

  1. Le premier consiste à montrer que la Société belge d'étude des phénomènes spatiaux n'a pas aussi bien travaillé qu'elle le prétend dans ses publications, que ses enquêtes sont bâclées , qu'elles sont réalisées par des ufologues amateurs, des gens de bonne volonté mais n'étant guidés que par la foi en l'hypothèse extra-terrestre.
  2. Le deuxième, plus classiquement, consiste à tenter d'expliquer la Vague belge d'ovnis dans le cadre du modèle sociopsychologique du phénomène ovni. On peut se poser des questions sur le rôle que la Société belge d'étude des phénomènes spatiaux a pu jouer dans l'information(voir plus bas: Marc Hallet) que les médias ont eu sur la Vague, et par là sur sa propagation.
  3. Le troisième explique la vague belge par une observation incomplète des témoins d'hélicoptères de type black-hawk.

Critiques de Marc Hallet:

Un des principaux critiques des travaux de la Société belge d'étude des phénomènes spatiaux est Marc Hallet[5]. Il est à l'heure actuelle le seul auteur à avoir publié un ouvrage sceptique sur la Vague Belge: La Vague OVNI Belge ou le triomphe de la désinformation[6]. Dans cet ouvrage, il pointe les nombreuses erreurs, inexactitudes et raisonnement fallacieux de la première publication de la SOBEPS, Vague d'OVNI sur la Belgique[7]. Comme le titre l'indique, Marc Hallet tente de démontrer que la Vague Belge est en grande partie le fruit de la désinformation réalisée par la Société belge d'étude des phénomènes spatiaux. Il a par la suite publié d'autres articles sur le sujet.[8].

Le début de la Vague

Les ufologues prétendent pour leur part que le modèle sociopsychologique peut expliquer la contagion mais pas la naissance de la vague. Selon eux, le premier soir de la vague, c'est-à-dire le 29/11/89, 143 observations ont été rapportées alors qu'aucune information n'était diffusée dans les médias.

Le problème ici est qu'on ne sait pas exactement quand ces témoignages ont été donnés à la SOBEPS. Réellement avant la médiatisation du témoignage des policiers d'Eupen par les médias belges, ou après celui-ci ? Est-ce que effectivement ces 143 témoins ont téléphoné à la SOBEPS ce soir là même, ce qui veut dire qu'ils avaient tous le numéro de téléphone de la SOBEPS sous la main (ce qui semble peu plausible: d'ailleurs pourquoi les soi-disant témoins auraient-ils averti cette organisation somme toute inconnue, plutôt que les autorités (police, gendarmerie ou autre ?) ? Ou bien comme c'est beaucoup plus plausible ont-ils contactés la SOBEPS après la médiatisation du témoignage des policiers d'Eupen, en faisant un témoignage rétroactif ?

Malheureusement, aucun rapport de la SOBEPS sur cette affaire n'indique quand ces « témoignages » ont été communiqués au bureau de la SOBEPS, ce qui met doute la crédibilité de ces rapports, puisqu'il s'agit d'une information cruciale (on peut d'ailleurs ce demander si cette omission d'Auguste Meessen est un oubli, et donc une grosse erreur méthodologique, ou si elle est volontaire, dans le but d'influencer le lecteur du rapport dans le sens de l'hypothèse défendue par cet auteur, c'est-à-dire l'hypothèse extraterrestre).

Ce problème a été soulevé par Marc Hallet dans son ouvrage La Vague OVNI Belge ou le triomphe de la désinformation[9], ainsi que plus récemment par Jean-Michel Abrassart. Dans son article intitulé Des ovnis se sont-ils emparés de la Belgique ?[10], Jean-Michel Abrassart discute plus spécifiquement du 29 novembre 1989, date du démarrage de la Vague belge d'ovnis, et particulièrement du fait que soi-disant 143 témoignages auraient eu lieu cette unique nuit, ce qui invaliderait le modèle sociopsychologique du phénomène OVNI dans ce cas précis. Il explique que comme ces témoignages ont en réalité été récolté par la Société belge d'étude des phénomènes spatiaux après la médiatisation de celui des policiers d'Eupen (ce qui est bien évidemment le cas jusqu'à preuve du contraire), il est légitime de penser qu'un effet de suggestion a pu jouer à plein, ce qui rend les phénomènes soi-disant observés durant cette soirée pleinement compatibles avec l'explication de la vague par une contagion psychosociale, contrairement à ce que prétend la Société belge d'étude des phénomènes spatiaux.

Autres

Du point de vue critique, on note:

  • Avant la Vague Belge, les témoins d'OVNI voyaient principalement des soucoupes volantes. Durant la Vague, les témoins ayant principalement décrit des objets triangulaires, certains sceptiques y voient, plutôt que l'observation d'objets différents, un exemple d'incohérence du phénomène OVNI au cours des décennies, qui évoluerait en fonction de l'influence des médias.
  • Wim Van Utrecht a pour sa part particulièrement travaillé sur la Photo de Petit-Rechain. À propos de cette photo, très largement diffusée, on peut souligner qu'il n'y a aucun élément de décors (l'objet est sur un fond totalement noir) permettant d'estimer la taille réelle de l'objet photographié, ni de confirmer le récit du témoin (le lieu et l'heure où il prétend l'avoir prise). Wim Van Utrecht a tenté de reproduire la Photo de Petit-Rechain avec des moyens mécaniques. Il y a un consensus pour dire que la photo n'a pas été truquée, mais ça ne veut pas dire que l'objet photographié est bel et bien un vaisseau spatial extraterrestre, ni même un objet très grand volant dans le ciel... Certains sceptiques ont aussi souligné des incohérences entre le cliché et le récit du témoin. De plus, l'identité du témoin reste inconnue du grand public, ce qui rend une contre-expertise très difficile. Enfin, la Photo de Petit-Rechain est sous copyright, ce qui soulève la question du fait qu'elle rapporte de l'argent à quelqu'un, ce qui est généralement une motivation suffisante pour créer une contrefaçon.
  • Le Laboratoire d'Astrophysique de l'Université de Liège s'est également penché sur le cas de Petit-Rechain et a noté que "l'analyse des bougés est en contradiction apparente avec la description faite par les témoins" et a fait de nombreux commentaires dans la presse de l'époque en stigmatisant l'absence, selon elle d'éléments probants, contredisant ainsi totalement l'étude très approfondie du professeur Auguste Meessen (consultable sur son site).

Contestation des scientifiques du rapport Sobeps

Au cours de la vague belge d'ovnis de 1989-1990, où de nombreuses personnes ont cru voir des engins extra-terrestres sillonner le ciel belge, l'Institut d'astrophysique et de géophysique de l'université de Liège a dû répondre aux multiples questions d'une foule paniquée quant à une éventuelle invasion.

L'Institut d'astrophysique et de géophysique a conclu qu'il n'existait aucune preuve qu'un quelconque engin extra-terrestre ait sillonné les cieux belges.

Le communiqué de presse des scientifiques

Dans un communiqué de presse, dix scientifiques belges[11] ont fait le commentaire suivant après étude des cas belges et du rapport Sobeps :

« La vague de sensationnalisme qui a déferlé ces derniers jours sur la Belgique, au travers d'une partie heureusement très limitée de la presse, a pu faire croire au public que la preuve d'une visite d'extra-terrestres était apportée ou sur le point d'être apportée par certains scientifiques belges » [12]. Il est loin d'en être ainsi » [13],[14],[15].

Les événements belges débutèrent le 29 novembre 1989, soit vingt jours après la chute du mur de Berlin. Pour les partisans de l'inexistence des ovnis, il ne fait aucun doute que le risque de conflit avec le bloc soviétique amena les armées de l'OTAN à tester sur un champs de bataille potentiel, de nouveaux appareils dont des drônes[16] et des appareils expérimentaux. L'appareil F-117A américain présente, lorsqu'il est vu sous certains angles, des analogies étonnantes avec ce que décrivent les témoins de la « vague belge » [17],[18].

L'Institut d'astrophysique, sous la plume de Pierre Magain et Marc Remy, fournit en 1993 les conclusions suivantes sur la « vague belge » [19] :

« Dans ce contexte, l'argument qui consiste à invoquer l'absence de crédits de recherche pour justifier l'absence de résultats tangibles est à la fois trompeur tout autant que révélateur. Révélateur parce qu'il constitue un aveu, de la part de ceux qui prônent le développement de moyens de recherche consacrés à l'ufologie, que cette discipline n'a pas encore fourni le moindre résultat objectif et tangible. Trompeur parce que faux, la Sobeps ayant à plusieurs reprises, disposé de moyens qui seraient considérés comme impressionnants par tout scientifique d'un petit pays comme le nôtre - moyens qui ont notamment été mis à sa disposition par les militaires. Et cela sans que le moindre résultat ait pu être engrangé. L'auteur fait référence notamment à une chasse à l'ovni en avril 1990 (vacances de Pâques) où d'impressionnants moyens militaires furent mis à la disposition de l'association ufologique belge et où le résultat fut une absence totale de détection d'ovnis » [20].

Conclusions ultérieures

Par la suite, l'hypothèse de l'avion furtif testé dans une période d'instabilité à la suite de la chute du mur de Berlin, sera ouvertement évoquée[21],[22].

Liens externes

Notes et références

  1. SOBEPS, Vague d'OVNI sur la Belgique, vol. 1, Editions du Ricochet, (ISBN 2960000706 et 978-2960000702) 
  2. SOBEPS, Vague d'OVNI sur la Belgique, vol. 2, Editions du Ricochet, (ISBN 2960000714 et 978-2960000719) 
  3. Pour une présentation sceptique générale de la Vague belge, voir Van Utrecht, W (1997), "The Belgian 1989-1990 UFO wave", in UFO 1947-1997 edited by Hilary Evans and Dennis Stacy, John Brown Publ.: London; ainsi que Van Utrecht, W (1992), Triangles over Belgium - A case of Uforia?, Privately printed: Antwerpen.
  4. Leclet, Renaud (2008). « Vague belge : une hypothèse oubliée », Comité Nord Est des Groupes Ufologiques (CNEGU).
  5. Site web de Marc Hallet
  6. Hallet, M. (1992). La Vague OVNI Belge ou le triomphe de la désinformation. Liège : Chez L'auteur.
  7. SOBEPS (1991). Vague d'OVNI sur la Belgique. Bruxelles : SOBEPS.
  8. Voir par exemple: Hallet, M. (1997). « La prétendue Vague d'OVNI belge… ». Revue Française de Parapsychologie, vol. 1, n°1, p. 5-23.
  9. Hallet, M. (1992). La Vague OVNI Belge ou le triomphe de la désinformation. Liège : Chez L'auteur.
  10. Abrassart, J.-M. (2007). "Des ovnis se sont-ils emparés de la Belgique ?" Science-Fiction Magazine, n°52, p. 38-40
  11. Les dix scientifiques sont : Jaques Demaret, maître de conférences à l'Institut d'astrophysique de l'université de Liège ; Jacques Grevesse, chef de travaux à l'Institut d'astrophysique de l'université de Liège ; José Gridelet, docteur en médecine, neuro-physiologue ; André Koeckelenberg , astronome, chargé de cours à l'Université Libre de Bruxelles ; André Lausberg, chef de travaux à l'Institut d'astrophysique de l'université de Liège ; Jean Mainfroid , directeur de recherche au Fonds national de la recherche scientifique (FNRS) ; Arlette Noels, chargée de cours à l'Institut d'astrophysique de l'université de Liège ; Alfred Quinet, chef de département à l'Institut royal météréologique (IRM) ; Jean Surdej, maître de recherches au FNRS ; Jean-Pierre Swings, agrégé de faculté à l'Institut d'astrophysique de l'université de liège
  12. À l'époque des faits, seuls deux professeurs d'université belge, MM. Auguste Meessen et Léon Brenig, étaient partisans de l'existence des ovnis. L'immense majorité des scientiques était soit contre, soit indifférente
  13. D'autres scientifiques belges face aux OVNI, La Meuse, 26-27 octobre 1991.
  14. Polémique intersidérale à la Sobeps » St., Le Soir, 30 octobre 1991.
  15. OVNI : dix scientifiques belges contestent les conclusions du rapport Sobeps, La Lanterne, 28 octobre 1991.
  16. Brigitte Lousberg, Drône de rapace belge : 23 ans à faire semblant, Le Soir, 4-5 septembre 1999.
  17. André demoulin, F-117A ; L'hypothèse de l'avion furtif, Ovni-Présence, n° 45, janvier 1991.
  18. O. Bn., Astronomie à Braine-l'Alleud : Peut-on parler sérieusement des ovnis? , Le Soir, page 26, 11 octobre 1996.
  19. Pierre Magain et Marc Remy, Les OVNI : un sujet de recherche?, Physicalia Magazine, vol. 15 n°4, pp. 311-318.
  20. Vague d'Ovni sur la Belgique , éd. Sobeps, 1991.
  21. André Demoulin, F-117A : L'hypothèse de l'avion furtif, Ovni-Présence, n°45, janvier1991.
  22. , Thierry Veit, L'ovni n'existe pas, c'est un mythe moderne,(rubrique Carte Blanche), Le Soir, 4-5 novembre 2000.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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