Méprise complexe
En ufologie, le terme méprise complexe désigne les cas où le témoin a confondu un objet prosaïque avec un ovni, mais qu'il a cependant soucoupisé[1] (voir aussi illusion d'optique). Sa perception transforme le stimulus qui sert de support à l'observation en lui ajoutant des détails, augmentant par là son degré d'étrangeté, et le rapprochant du prototype ovni (soucoupe volante, triangle de la vague belge, etc.) véhiculé par la culture ambiante. Le vocable de stéréotype est aussi utilisé par certains auteurs pour désigner le schème culturel qui se surimpressionne sur la perception du stimulus[2].
Ce terme est surtout utilisé par les ufologues sceptiques francophones, comme Éric Maillot, dans le cadre du modèle sociopsychologique et/ou de la Théorie Réductionniste Composite du phénomène ovni[3].
L'existence de ce phénomène de déformation du stimulus lors d'observations d'ovnis a été étudié par différents auteurs, comme par exemple Paolo Toselli[4] ou encore Manuel Jimenez[5].
En cryptozoologie, on retrouve entre autres ce phénomène dans certaines visions du monstre du Loch Ness.
Exemples
- 1947 : L'observation de Kenneth Arnold, à l'origine du phénomène ovni, s'explique pour certains sceptiques par une méprise complexe avec un troupeau de pélicans blancs américains. Pour les démystificateurs, Arnold a observé des objets en forme de crèpes volantes[6] (et non en forme de soucoupe), ce qui était justement la forme d'un avion expérimental de l'armée de l'air américaine. Par contre, il a décrit aux journalistes le mouvement des objets comme similaire à ceux de soucoupe qu'on lancerait sur l'eau (un déplacement par ricochets). Le journaliste s'est trompé dans son article et a dit que les objets avaient la forme d'une soucoupe, ce qui donna le terme de « soucoupes volantes ». Or, dans les semaines qui suivirent, des dizaines de témoins se manifestèrent pour dire qu'ils avaient vu des soucoupes volantes. Ils décrivirent non pas la forme réellement observée par Arnold , mais celle véhiculée par la presse. C'est un exemple parfait de l'importance de la suggestion[7] des médias, et de l'influence qu'ils ont lorsqu'ils façonnent les témoignages fortéens en général, ou d'OVNI en particulier
- 1955 : La Rencontre de Kelly-Hopkinsville est un exemple intéressant de RR3 qui s'explique pour certains sceptiques par une méprise avec des rapaces nocturnes (explication proposée par Renaut Leclet, du CNEGU).
- 1969 : L'observation de Jimmy Carter, qui deviendra plus tard président des États-Unis, a été déboulonnée par le Robert Sheaffer[8]. Il s'agirait d'un cas de méprise complexe avec Vénus.
- 1989 : L'hélicoptère d'Ernage de type Black-Hawk fut pris le 11 décembre 1989 pour un engin venu d'ailleurs. Il a fallu une reconstitution 3D pour se rendre compte de cette méprise.
Notes et références
- ↑ Le terme de soucoupisation a été créé par Bertrand Méheust
- ↑ Jimenez, M. & Besse, P. « Note Technique du GEPAN n° 15 : Recherche des stéréotypes – Dessine-moi un ovni ».
- ↑ Claude Maugé, Une approche de la Théorie Réductionniste Composite, Laboratoire de Zététique, 2004.
- ↑ Toselli, P. (1983). S'il n'y a pas l'OVNI, on le crée. Inforespace, n°62, p. 4-6.
- ↑ Jimenez, M. (1994). Témoignage d'ovni et psychologie de la perception. Thèse d'Etat en psychologie expérimentale. Montpellier : Université Paul-Valéry.
- ↑ Voir l'ouvrage de Marc Hallet (1989) : Critique historique et scientifique du phénomène OVNI, Liège, Marc Hallet éditeur
- ↑ Voir à ce propos l'article de Robert Sheaffer : (en) The Truth is: They never were saucers
- ↑ (en) President Jimmy Carter's Sighting of a UFO (and Rosalynn's of a Ghost)
Voir aussi
Article publié sur Wikimonde Plus
- Portail des créatures et animaux légendaires
- Portail de la vie extraterrestre et de l’ufologie