Elsa Sahal
Elsa Sahal, née le 13 novembre 1975 à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), est une sculptrice contemporaine et artiste plasticienne française. Elle vit et travaille à Paris.
Biographie
Éducation
Née le 13 novembre 1975 à Bagnolet, Elsa Sahal passe la majeure partie de sa vie à Paris où elle vit et travaille encore aujourd’hui[1].
Formation
De 1994 à 2000, elle étudie à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. En 2010, elle obtient un Mastère Création et technologie contemporaine à l’École nationale supérieure de création industrielle de Paris.[3]
Activité professionnelle
Professionnellement active depuis 1999, Elsa Sahal travaille à la fois seule et en collaboration avec d’autres artistes. Son premier travail recensé est en effet une collaboration entre artistes thaïlandais et français, durant l’exposition Alter Ego, commanditée par la Délégation Européenne en Asie du Sud-Est, l’AFAA (Association française d'action artistique), et l’Ambassade de France en Thaïlande. Elle continue les travaux groupés en filigrane de ses travaux personnels. Sa première exposition en tant qu’artiste individuelle date de 2002, nommée Sculptures, à la Galerie Papillon à Paris[2]. où elle exposera à nouveau en 2015[3] Elle effectue un certain nombre de résidences artistiques dès le début de sa carrière, qui lui permet notamment de perfectionner son approche de la céramique. En parallèle de son activité artistique, elle se consacre également à l'enseignement universitaire.[4]
Résidences
Elsa Sahal part en résidence artistique en 2001 à l’Université nationale de Séoul ; la même année, elle en effectue une autre à l’Usine de céramique Alain Vagh, à Salernes en France, puis à la Manufacture de la Reine à Saint-Yrieix-la-Perche l’année suivante. Le Collège Marcel Duchamp de l’École d’art de Châteauroux l’accueille en 2005. C’est sa résidence à la Manufacture nationale de Sèvres, effectuée entre 2007 et 2008, qui lui a permis de développer encore son travail de la céramique, notamment de l’émail, avec des cuissons à haute température. Les années suivantes, elle part à l’Université d'Alfred au New York State College of Ceramics ; puis elle revient en résidence en France, pendant son Mastère en Création et Technologies contemporaines à l’École nationale supérieure de création industrielle. Sa dernière résidence date de 2013, à la Fondation Archie Bray dans le Montana, aux États-Unis.
Enseignement
De 2005 à 2012, elle enseigne à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. En 2009, elle devient un professeur invité à l'Université d'Alfred, New York State College of Ceramics. Elle participe en 2010 à une conférence à l’Unesco sur les “territoires en mouvement” organisé par l’Académie Internationale de céramique et en 2008 à une conférence à la Haute École d'art et de design de Genève. De 2014 à 2018, Elsa Sahal a enseigné à l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles.
Expositions[4]
Elsa Sahal commence à travailler en 1999 avec l'exposition collaborative Alter Ego. Sa première exposition individuelle se fait à la Galerie Papillon-Fiat en 2002, année depuis laquelle elle collabore régulièrement avec cette galerie parisienne.
Expositions personnelles
- Sculptures, Galerie Papillon-Fiat, Paris, France, 2002
- Dessins et sculptures, Musée National Adrien Dubouché, Limoge, France, 2002
- Crypte de l’Espace Culturel François Mitterrand organisée par l’École des Beaux-Arts à Beauvais, France, 2005
- L’Idieu, Galerie du Collège Marcel Duchamp dans le cadre de la Biennale d’art contemporain et céramique, Châteauroux, France, 2005
- Iles, Galerie Claudine Papillon, Paris, 2005
- Galerie municipale du Rutebeuf, Clichy-la-Garenne, France, 2007
- Sculptures, Fondation d'entreprise Ricard, Paris, France, 2008
- Elsa Sahal, Galerie Claudine Papillon, Paris, France, 2009
- Galerie de l'Hôtel de Ville, Chinon, Collège des Bernardins, Paris, France, 2011
- Grotte généalogique, Collège des Bernardins, Paris, France, 2011
- Fontaine, Installation FIAC Hors les murs 2012, bassin Vivier nord, Jardin des Tuileries, Paris, France, 2012
- Elsa Sahal, Galerie Claudine Papillon, Paris, 2012
- Sculptures présentées en parallèle du Festival International d’Art de Toulouse, R+1 Galerie Claudine Papillon, Paris, 2014
- Festival International d'Art de Toulouse, Hôtel-Dieu, Toulouse, France, 2014
- Pole Dance, Galerie Claudine Papillon, Paris, France, 2015
- Femminus Ceramicus, Le Carré, Scène Nationale d'Art Contemporain, Château-Gontier, France, 2016
- Self-portait as a frog wearing a trikini, Moments artistiques, Paris, 2016
- Soft is the new strong, Galerie The Pill, Istanbul, Turquie, 2017
- Elsa Sahal des origines à nous jours, commissariat Gaël Charbau, Galerie Papillon, Paris, France, 2018
Expositions collectives
- Alter Ego , Délégation Européenne en Asie du Sud-Est, AFAA, Ambassade de France, Bangkok, Thaïlande, 1999
- Œuvres de tous poils, Galerie Papillon, Paris, France, 2000
- Dessin en cours…, École des Beaux-Arts, Paris, France, 2001
- Juste pour voir, Musée National de la porcelaine Adrien Dubouché, Limoges, France, 2002
- Fragile, les 20 ans des FRAC, Musée des Beaux Arts, Reims, France, 2003
- Lignes singulières, Centre d’art Le Triage, Nanterre, France, 2003
- Les mêmes et même quelques autres, Galerie Papillon, Paris, France, 2004
- Trans-Ceramic-Art, Biennale de Céramique, I-Chon, Corée, 2005
- Rouge Gorge, exposition de dessins d’humeurs, la Maison Folie Wazemmes, Lille, France, 2005
- A Tables, Domaine de Chamarande, Essonne, France, 2005
- Biennale de la céramique, Châteauroux, France, 2005
- Le corps, l’atelier, le paysage, Nouvelle Biennale de Châteauroux, Châteauroux, France, 2005
- Fictions Céramiques, Musée des Beaux-Arts, Rouen, France, 2006
- Human Size, Taille Humaine, Orangerie et Jardin du Luxembourg, Paris, France, 2006
- Carton rouge, Atelier Tampon – Ramier, Paris, France, 2006
- Maniera, techniques et persuasion, MCNN - Maison de la Culture de Nevers et de la Nièvre, Nevers, France, 2007
- Premio Internazionale Giovane Scultura Fondazione Francesco Messina Prima Edizione, Materima Casabeltrame, Italie, 2007
- Mutatis, Mutandis, collection Antoine de Galbert, La Maison Rouge, Fondation Antoine de Galbert, Paris, France, 2007
- Place des Arts, la Manufacture Nationale de Sèvres, Grimaldi Forum, Monaco, 2007
- Des certitudes, sans doute(s), Musée de Picardie, École supérieure d’art et de design, Amiens, France, 2008
- Pink, Cyborg and Imperfect structure, International Women artists Biennale Incheon, Corée, 2008
- La conquête de la modernité - Sèvres 1920-2008, Palazzo Caffarelli, Rome, Italie, 2009
- Avoir 20 ans à voir, Galerie Papillon, Paris, France, 2009
- Galerie Papillon, Paris, France, 2010
- Circuits Céramiques, Musée des arts décoratifs, Paris, France, 2010
- Dreamtime 3, HabitéR, Grotte du Mas-d’Azil / les Abattoirs, Toulouse, France, 2011
- Cabinet de curiosités, Maison Champs Élysées, Paris, France, 2011
- 3e Biennale de sculpture, Yerres, France, 2011
- Perturbations, parcours céramique et verre contemporain, Musée Fabre, Montpellier, France, 2012
- Festival a-part, Les Baux-de-Provence, France, 2012
- Bodies Speaking Out: New International Ceramics, Museum of Art and design, New York, États-Unis, 2013
- The French Haunted House, Song Eun Art Space, Corée, 2013
- One Million Years, Jardin des Plantes, Paris, France, 2013
- Terrae Incognitae, Galerie accroTerre, Paris, France, 2014
- La Loutre et la Poutre, Moly - Sabata, Sablons, France, 2014
- Festival International d’Art de Toulouse, Hôtel-Dieu, Toulouse, France, 2014
- Ceramix, Bonnefantenmuseum, Maastricht, Pays-Bas, 2015
- Le Banquet-Révélations, Grand Palais, Paris, France, 2015
- The housebreaker (Le cambrioleur), Riga Art Space, Riga, Lettonie, 2015
- Still Life, Galerie Claudine Papillon, Paris, France, 2015
- Élévations, Palais idéal du Facteur cheval, Hauterives, France, 2015
- OTIUM : De Mineralis, pierres de vision, Institut d’art Contemporain, Villeurbanne Rhône-Alpes, France, 2015
- Genre idéal ?, Parcours privé de la FIAC, Maison Guerlain, Paris, France, 2015
- Athanor, Petite suite alchimique #1, CRAC, Sète, France, 2016
- Core Sample, Alfred Ceramix Art Museum, New York, États-Unis, 2016
- Ceramix, La Maison Rouge, Paris, France, 2016
- 198920072016, Galerie Papillon, Paris, France, 2016
- Women House, La Monnaie de Paris, commissariat de Camille Morineau et Lucia Pesapane, Paris, France, 2017
- Les retrouvailles, Musée des Beaux-Arts de Brest, Brest, France, 2017
- POINT QUARTZ / Flower of Kent, Villa Arson - Nice, Nice, France, 2017
- Surreal House, Galerie The Pill, Istanbul, Turquie, 2017
- Mademoiselle, commissaire de l’exposition : Tara Londi, CRAC Occitanie, Sète, 2018
- Women House, National Museum of Women in the Arts in Washington, États-Unis, 2018
- Leurs printemps, Galerie Papillon, Paris, 2018
- Totalement DésARçonné Saison 5, Château de Maisons-Lafitte, Maisons-Lafitte, 2018
- Sculpter (faire à l’atelier), La Criée, Centre d’art contemporain, Rennes, 2018
Commandes publiques[5]
- Delta, Ambassade franco-allemande de Dacca, Bangladesh, 2017 [5]
- Les Jardins perdus, Collège de Livry-Gargan, 2018 [6]
Analyse de l'œuvre
Le travail d’Elsa Sahal peut être résumé par son travail pluriel et expérimental de la céramique. Elle améliore sa technique pendant ses nombreuses résidences pour aboutir au style qu’on lui connaît aujourd’hui. Son travail est en effet très centré sur l’érotisme, le côté charnel et l’organique. Ses sculptures peuvent sembler abstraites, mais se réfèrent à des éléments reconnaissables : sont-ce des végétaux (de type fleurs, cactus, coraux, ce qu’évoquent les Pistils) des minéraux, ou bien des corps humains plus ou moins difformes. On se retrouve à mi-chemin entre plusieurs formes de corps, une faune et une flore anthropomorphiques à l’état sauvage. Le travail de la terre, matériau malléable qui peut prendre la forme que l’on souhaite lui donner, permet à Elsa Sahal de donner ce côté abstrait et énigmatique à chacune de ses pièces. Il n’en est pas moins que l’on peut en dégager certaines constantes : la sensualité, la sexualisation d’organismes figés qui semblent se mouvoir, comme des corps dansants voire démembrés. Certaines de ses œuvres représentent de manière beaucoup plus concrète des organes sexuels, comme sa Fontaine (Elsa Sahal)[6], son Pole Dance ou bien encore le Coco Topless. Elle déclarera au cours d’une interview avoir été influencée par le travail de Bernard Palissy et par la céramique japonaise contemporaine. Elle a également évoqué son désir de voyager au Japon afin de peaufiner sa technique.
Camille Morineau écrit ceci au sujet de la présence de l'artiste au sein de l'exposition CERAMIX à la Maison Rouge à Paris :
" Dans l'exposition "céramix, de Rodin à Schütte" qui présente une première histoire de l'utilisation de la céramique dans la sculpture de XXe et du XXIe siècle, Elsa Sahal est l'une des huit artistes qui bénéficient d'une salle monographique. La diversité de son travail, sa radicalité, le mélange d'humour et de critique, l'intelligence de son rapport avec l'histoire de l'art mais aussi sa manière précoce et décidée de s'en éloigner et d'y tracer un nouveau chemin justifie cette mise en valeur. Si l'importance du travail d'Elsa Sahal reste encore pour certains difficile à voir, c'est parce que qu'il relève d'abord d'un renouveau de la sculpture qui est peut-être moins visible en France qu'ailleurs, dans un pays tant marqué par une histoire dense de la peinture, aussitôt recouverte par l'histoire de son déni - qui débute avec la notion d'objet trouvé chez les surréalistes. " Elle ajoute plus loin : "Dans cette exploration de la difficulté de figurer, Elsa Sahal cite l'influence importante de son professeur à l'école des Beaux Arts, Georges Jeanclos, et de sa sculpture empathique; celui-ci travaillait aussi en priorité la céramique, le matériau que choisira son élève. Elle apprend de son professeur le travail de la terre modelée par plaques, à partir d'un pain de terre qu'elle étire. Cette plaque, plus ou moins molle selon son degré d'humidité, donne lieu à de multiples métaphores : corporelles, gestuelles, techniques. "[7]
On peut dégager de l’œuvre d'Elsa Sahal une approche féministe qui remet au premier plan le sexe féminin, tant l’organe que le plaisir, qui peut avoir un aspect provocateur, atténué par un aspect plus poétique. Sa présence à l’exposition Women House à la Monnaie de Paris aux côtés de grands noms de l’art plastique (Niki de Saint Phalle, Cindy Sherman, entre autres) et de contemporaines des quatre coins du monde (Pia Camil, Laure Tixier…), confirme cet engagement pour une mise en avant des femmes dans l’art et pour l’art, à défaut de qualifier l’artiste de féministe[8].
Reconnaissance
Nominations et récompenses
Elle reçoit en 2007 le Prix de la sculpture contemporaine, décerné par la Fondation Francesco Messina. Un an plus tard lui est décerné le prix MAIF pour la sculpture. En 2013, elle est nominée pour le Prix Le Meurice pour l'art contemporain. Elle reçoit la même année le Prix Georges Coulon pour la sculpture, qui lui est décerné l'Institut de France, sur la proposition de l’Académie des beaux-arts
Mentions dans la presse
Elsa Sahal a été le sujet de quelques podcasts notamment celui de France Culture [9]et de L’autre radio.
Notes et références
- ↑ Biographie de l'artiste sur le site de la galerie papillon [1]
- ↑ [2]
- ↑ 12 œuvres d'Elsa-Saha, Galerie Papillon, Paris
- ↑ « Elsa SAHAL | Centre national des arts plastiques », sur www.cnap.fr, (consulté le )
- ↑ « Les 1% récents et en cours - Collection départementale d'art contemporain de la seine-saint-denis », sur artsvisuels.seinesaintdenis.fr (consulté le )
- ↑ « FIAC 2012 Jardin des Tuileries Fontaine Elsa Sahal », Paris Autrement, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ Elsa Sahal, Paris, Norma, , 191 p. (ISBN 9782915542813), p. p.5 et 7
- ↑ Actualys, « Women House | Monnaie de Paris », sur www.monnaiedeparis.fr (consulté le )
- ↑ « Sculpture céramique, par Elsa Sahal », France Culture, (lire en ligne, consulté le )
Bibliographie
- Camille Morineau et Mara Hoberman, Elsa Sahal, Sahal, Elsa, 1975- et Hoberman, Mara,, Elsa Sahal (ISBN 9782915542813 et 2915542813) (OCLC 950477644) [lire en ligne (page consultée le 2018-09-05)]
- Gleyze Valentin (2016) Elsa Sahal ; Paris : Norma : Centre national des arts plastiques, 191p. ill. en noir et en coul. 29 x 23cm, fre/eng Biblior. Biogr. (ISBN 9782915542813).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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