Yves Marion

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Yves Marion
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Le peintre Yves Marion en 2006 à Trentemoult.

Yves Marion, pseudonyme de Yves Le Moal, né le à Audierne dans le Finistère et mort le à Nantes, est un peintre français.

Biographie

Yves Marion passe son enfance entre la Bretagne, Tunis et Casablanca où son père est officier de la Marine Nationale. À son retour en France, il choisit de peindre et dès sa majorité quitte ses études d'ingénieur des Travaux Publics pour fréquenter l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, en particulier l'atelier de Raymond Legueult.

Yves Marion appartient à un groupe de jeunes peintres de l'École de Paris dit École de Rosny[1]. Ce phalanstère et l'expérience qu'il représente attirent en particulier les élèves des ateliers Brianchon et Legueult de l'école des beaux-arts. Marion est le benjamin du groupe. L'enthousiasme et la camaraderie qui y règnent sont exemplaires, mais lorsque la commune veut récupérer le bâtiment en 1959 (?), chacun doit partir de son côté.

De 1956 à 1960 Marion expose dans les galeries et les salons de peintures à Paris et en Bretagne. Récompensé par le Prix de l'Éveil artistique en 1959, il est logiste sans succès du prix de Rome en 1960. À la même époque ses toiles sont exposées à New York et Baden-Baden.

En quête d'expérience de création, Yves Marion quitte Paris pour s'installer deux ans (1961-1963) sur l'île de Sein[2]. Il y rencontre l'écrivain Jean-Pierre Abraham, gardien du phare d'Ar-Men, ami et voisin avec lequel il travaille à un Journal d'hiver à deux mains, publié à titre posthume en mai 2012[3] et présenté à l'exposition "Phares" au Musée national de la Marine, Palais de Chaillot, Paris. La genèse de ce Journal d'hiver est relatée dans Armen[4].

Il s'installe ensuite à Douarnenez, où naitra une longue amitié avec l'écrivain Georges Perros, puis Nantes en 1970, où il s'établit pendant presque vingt ans et enfin, Trentemoult- les iles en 1989, ancien village de cap-horniers en bord de Loire, jusqu'à son décès en janvier 2007. Le dernier atelier d'Yves Marion, dit « la Cour des miracles », fait face à la Loire, sur le quai de Trentemoult.

Pionnier des ateliers ouverts en Bretagne, il reçoit le public en été dès 1967 dans son « Penty » de Plouhinec, (Finistère), avec une formule « Entrez libres ».

À partir de 1973 Yves Marion séjourne et travaille régulièrement en Allemagne et en 1988 il réside en Italie, à Florence, à la Villa Romana en tant qu'invité étranger de l'Institut culturel allemand.

Il expose chaque année en France et à l'étranger et réalise des créations ou des décorations pour de multiples organismes : hôpital, aéroport, théâtre, bateau….

Yves Marion peint la mer, les côtes et les hameaux de Cornouaille, des scènes de la vie portuaire, des villages de campagne avec leur clocher, mais également des natures mortes aux bouquets, des villages sur table, des pietàs. Georges Perros dit de lui: « Rien de ce qu'il présente n'est indifférent et témoigne d'un savoir-faire hors du commun. Tous ses tableaux ont quelque chose dans la peau et quelqu'un. »[5].

Il peint pour des évènements comme les marées noires (naufrage de l'Erika en 1999), le tremblement de terre à Alger en 2003, le projet d'une centrale nucléaire à côté de la pointe du Raz (Plogoff) en 1980, ou le Bicentenaire de la Révolution française.

Il utilise des techniques et des matériaux de création très variés : la peinture, le dessin, mais il crée également des tapisseries, des sculptures, des photographies, et il se sert de nombreux supports, toile, papier, carton, bois, porcelaine de Limoges et palettes industrielles par exemple.

Il écrit aussi de nombreux poèmes. À la fin de sa vie il compose un recueil de poèmes et de chroniques de sa vie à l'Île de Sein, illustré de ses toiles et dessins, publié en août 2006[6].

Yves Marion est mort à Nantes le 13 janvier 2007, ses cendres sont dispersées dans le Raz de Sein.

Œuvres

Décors

  • Décorations pour la Marine nationale, Hourtin (1959), Paris 1961
  • Création de décorations sur porcelaine de Limoges, Limoges (1973)
  • Décoration fresque de la bergerie de Plogoff (1981)
  • Décors pour le théâtre de la Chamaille, Nantes (1987)
  • Décors pour le Petit Prince, aéroport de Nantes (1987)
  • Décoration à l'hôpital Saint Jacques, Nantes (1988)
  • Installation de peintures-objets sur palettes industrielles, Lyon, place Carnot (1999)
  • Peinture sur site et exposition dans la rue : Nantes (1987), Clisson (1998), Trentemoult (2000)

Publications

  • Journal d'hiver, avec Jean-Pierre Abraham, poèmes et monotypes, Éditions Le temps qu'il fait, 2012, (ISBN 978-2-86853-583-2)
  • Ile de Sein-Enez Sun, peintures, dessins, poèmes et lettres, Éditions du Petit Mousse, 2006, (ISBN 2-911330-41-2)
  • Sourisol, conte philosophique, édition à compte d'auteur, 1977.

Salons

Expositions

  • 1956 : Paris, galerie des Arts et des Lettres
  • 1956 à 1961 : Rosny-sous-Bois
  • 1956 : Bonnétable
  • 1957-1958 : galerie Duncan, Paris
  • 1957 : galerie Bonaparte Paris
  • 1957 : New York, Park Bernet Galleries (U.S.A.)
  • 1957-1958 : Sainte-Marine
  • 1957 à 1959 : Audierne
  • 1958 : Barentin
  • 1958 : galerie Montmorency (école de Rosny)
  • 1958 : Paris galerie Montpensier
  • 1958 : Paris galerie Dauphine
  • 1958 : Seven Arts Center New York (U.S.A)
  • 1959 : Le Bourget
  • 1961-1962 : Douarnenez
  • 1961 : Dinard
  • 1961 à 1963 : galerie Casanova, Paris
  • 1961-1966 : New York Duncan Gallery (1961-66) (U.S.A.)
  • 1962 : Palm Beach (U.S.A)
  • 1966 : Alger 1966
  • 1970 : Essen
  • 1971 : Bruxelles (Belgique)
  • 1972 : galerie Michel Columb, Nantes
  • 1973 : Limoges, galerie Knoll
  • 1974 : galerie Paradoxe Nantes
  • 1975 : Évreux, musée d'Évreux
  • 1975 : Atelier 9 Nantes
  • 1977 : Atelier 9 Nantes
  • 1977 : galerie Belle Image, Nantes
  • 1984 : Audierne, église Saint-Raymond
  • 1984 : Meerbusch (R.F.A.)
  • 1986 : Sinsig (R.F.A.)
  • 1987 : Douarnenez, Atelier 15,
  • 1987 : la Blanchisserie, Nantes
  • 1990 : galerie Mona Lisa
  • 1998 : la Manufacture, Nantes
  • 2002 : galerie de la Découverte, Nantes

Notes et références

  1. Ainsi nommée parcequ'il occupait un ancien bâtiment de style bourgeois XIXe siècle, vétuste et alors à l'abandon, à Rosny-sous-Bois, commune où habitait la tante de Raymond Humbert, premier fondateur avec Jean-Pierre Faure et Pierre Carron, Monique Mate (ou Monique Matet ou Mattet), Jean-Pierre Risos, Freddy Tiffou auxquels il faut ajouter Jacques Barey et Guy Hazan.
  2. Jean-Pierre Abraham, Armen, Éditions du Seuil, 1967, réédition Le Tout sur le Tout, 1988, p. 33-34, p.93-96 ; p. 116-119 ; p. 125-130,138-152 (ISBN 978-2965220273)
  3. Journal d'hiver, Editions Le temps qu'il fait et Le Tout sur le Tout et la Ville de Douarnenez, mai 2012, présenté le 31/05/2012 auMusée national de la Marine lors de l'expositions "Phares", Palais de Chaillot, Paris, et lu par Eric Ruf, sociétaire de la Comédie-Française (ISBN 978-2-86853-583-2)
  4. Ce texte est mis en scène par Éric Ruf, sociétaire de la Comédie française, en 2004 à Pont-l'Abbé et 2011 à Douarnenez, et publié en livre-audio par le Livre Qui Parle, en mars 2011, interprété par Yves Adler.
  5. Georges Perros, « Marion de Brémoder», le Télégramme, 08/1967
  6. Ile de Sein-Enez Sun, Yves Marion, 160 p, Éditions du Petit Mousse, 2006 (ISBN 2-911330-41-2).
  7. Page de couverture et p. 36, catalogue 1995, Les Amis de l'Art, Palais de la Beaujoire, imp. Chiffoleau.
  8. Catalogue de la Biennale de Nantes 2007, Palais de la Beaujoire, Les Amis de l'Art, 144 p., p. 6 à 9.

Voir aussi

Bibliographie

  • Raymond Cogniat, « École de Rosny, galerie Montmorency », dans le Figaro, 04/1958,
  • Georges Perros, « Marion de Brémoder», dans le Télégramme, 08/1967
  • Georges Perros, « Une heure chez Marion », dans le Télégramme, 08/1968
  • Jacques Tissier, « Yves Marion expose les ciels de mer », dans Presse-Océan, 1973,
  • Jérôme Dorville, « Le Monde de Marion », dans Ouest-France, 08/1983,
  • Edmond Guibert, « Marion de Trentemoult », revue ArMen n° 130,p. 24 à 27, 09/2002,
  • Joël Bigorgne, « Yves Marion peint la vie sur l'Ile de Sein », dans Ouest-France, 11/2006.

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