Bernard Mazaud
Bernard Mazaud (né en 1923 à Paris) est un peintre français.
Naissance d'une vocation
Né à Paris en 1923, il est très tôt initié par sa mère (creusoise d'origine), brodeuse de haute couture et aussi chanteuse réaliste (ses noms de scène : Lucy Alba, Bohémia) à la féerie des couleurs et à l'harmonie des tons. Enfant, il lit beaucoup, rêve d'aventures et de grand espaces et passe toutes ses vacances dans la ferme de son grand-père sur le Plateau de Millevaches. Pendant ses études, passionné d'histoire, il découvre le musée Carnavalet puis le Louvre, dessine, s'initie à la peinture et fréquente les ateliers de peintre proches de son domicile du XIVe Arrondissement. Lors de l'Exposition Internationale de 1937, son père (corrézien) lui apportera une petite boîte de « fines » couleurs à l'huile, qu'il utilisera encore des années plus tard avec respect et parcimonie.
Résistant et voyageur
Il voulait être architecte mais en 1940, la guerre, l'exode, la défaite, retentissent profondément dans sa vie. Il passe son bac, choisit Saint-Cyr, rejoint la Résistance et le maquis en Limousin où il participera à la libération de Limoges puis intègre l'armée. Après la guerre, le destin le fait se lier d'amitié avec de grands artistes, Bernard Villemot, Enrico Pontremoli et Lucha Truel, qui lui ouvrent avec largesse et générosité les portes de leurs ateliers. Plus tard, de grands périples lui font découvrir le monde et ses réalités, notamment en Amérique latine (où il fait connaître la race charolaise en Argentine et au Chili) puis en Afrique australe. En parallèle à son activité de peintre, et dans les années 1960 également, il rencontre Edgard Pisani avec lequel il travaille sur divers projets d'aménagement, en France et à l'étranger. Ses nombreux voyages lui offrent également l'occasion de se passionner pour le marbre et les pierres d'ornement, ce qui le conduit souvent, à l'Opificio delle pietre dure de Florence, à Carrare, et l'amène plus tard à concevoir et à réaliser en France (à Saint-Amour, Jura, avec le concours des ouvriers de la Marbrerie Célard), une mosaïque d'onyx de grande dimension (500 cm x 280 cm), intitulée L'Arbre aux oiseaux sur le thème de la diffusion des connaissances et de l'écologie.
Cette œuvre murale exceptionnelle composée de 504 pièces d'onyx poli, sans équivalent en Europe par son ampleur et souvent qualifiée de « tapisserie d'onyx », se trouve installée au siège du Crédit Agricole de l'Oise à Beauvais.
Fidèle à ses racines
Partageant son activité entre son atelier parisien et sa maison de Corrèze, il consacre beaucoup de temps à la petite région d'origine de sa famille dont la lumière et les paysages partagés entre la forêt, l'herbage et le ciel sont pour lui une source d'inspiration continue. Appelé aussi à s'interroger sur le devenir de cette région qu'il affectionne, il y invente même en 1967 le Comité Millevaches en Limousin et met sur les rails cette structure très novatrice de médiation et d'intervention regroupant 120 communes rurales, toujours en place aujourd'hui. Peu après 1973, au retour d'autres voyages, notamment au Brésil et en Amazonie, il a le bonheur de pouvoir disposer à Paris d'un atelier, ce qui lui permet désormais de se consacrer pleinement à son activité de peintre, reflet d'un parcours de vie particulièrement riche et diversifié.
Son œuvre se rencontre dans des collections particulières en France, en Angleterre, en Espagne, aux USA, en Italie, au Chili.
Sources
- Éléments de biographie d'après Sélimir Govedarica in Bernard Mazaud : peintre de la terre et de la lumière (Paris 2011) (avec l'aimable autorisation de l'auteur).
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