Jean-Augustin Bussière
Naissance |
Chard, Creuse (France) |
---|---|
Décès |
(à 85 ans) Châteauneuf-les-Bains (France) |
Nationalité |
![]() |
Domaines | Médecine tropicale, Chirurgie, Gynécologie |
---|
Jean Jérôme Augustin Bussière (né le 9 juillet 1872, Chard, Creuse - mort le 5 février 1958) est un médecin français.
Biographie
Formation
Fils aîné de Marcellin Antoine Bussière, instituteur près d'Auzances, dans la Creuse, et de Marie-Louise Barnoncel, petite-fille de meunier et maire de la commune. Il étudie au lycée d’Aubusson, à l’École de Médecine Navale de Brest, à l'École de Santé de la Marine et des Colonies de Bordeaux, de 1892 à 1894 puis rejoint l’Hôpital de Cherbourg en 1894, Il devient l'élève de Charles Nicolle.
Carrière
Pasteurien dans les colonies, son premier poste est au Sénégal de 1895 à 1898, où il vacciné contre le choléra, de façon endémique. Il rejoint les Etablissements Français de l’Inde comme directeur par intérim de l’École de Médecine de Pondichéry où il décrit des anomalies morphogénétiques qui seront reprises soixante ans plus tard du syndrome d’Escobar et l’Institut Pasteur de Saïgon en Cochinchine, de 1901 à 1902, auprès d'Alexandre Yersin et Paul-Louis Simond.
En 1902, il rejoint le 1er régiment d'artillerie de colonial de Lorient, part en Irak et en Perse, devient conseiller médical des gouverneurs de Bassorah et Bouchehr et décrit le Bouton d’Orient, dans le traité de Pathologie exotique de 1908. Il est adjoint au directeur du Service de Santé du Corps d’Armée des Troupes Coloniales, aux Invalides, en 1909, et rejoint en avril 1913 la Chine.
Professeur de l’Ecole de Médecine Navale de Tien Tsin et médecin Chef du 16e régiment d'infanterie coloniale, il est médecin de la Légation, puis de l’Ambassade de France, à Pékin, de 1913 à 1946. À la suite de Victor Ségalen, il devient médecin conseiller à la présidence de Yuan Shikai et Cao Kun et soigne un bibliothécaire du Beijing Union Médical College, Mao Zedong. Il poursuit son travail de pasteurien et dirige la commission internationale de lutte contre l'épidémie de peste de 1917 en Mandchourie.
Professeur de Médecine à l’Université franco-chinoise de Pékin et doyen de l’Université l'Aurore de Shanghai, directeur de l’Alliance française, du comité de Pékin de la Croix Rouge française, il crée dans son jardin un dispensaire gratuit pour les paysans du village de Pei-an-Ho à quarante km de Pékin et qui servira à soigner les réfugiés du massacre de Nankin, et de 1937 à 1944, des résistants communistes. En 1945, à 73 ans, en tant qu’officier de réserve, il aide les militaires français du camp de Shanhaiguan. Expulsé de Chine, le 10 septembre 1954, il rejoint Marseille, en octobre 1954, et finit sa vie à Châteauneuf-les-Bains[1].
Hommages
- Officier de la Légion d'honneur[2]
- En 2015, a lieu l'exposition Mémoires de Pékin[3], au Centre culturel du journal Nouvelles d'Europe, de Gentilly. Pour le Président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, le docteur Bussière était "The Hump (en) à vélo"[4],[5].
Vie personnelle
Il épouse Marion Pernon le 16 février 1901, fille d’un négociant d'origine lyonnaise. Sa famille avait rejoint la Compagnie des Indes et le commerce des épices et de la soie avec l’Inde et la Chine. Ils ont deux filles, Suzanne, 1904 à Bouchir en Perse et Ginette, 1910, à Paris.
Proche d'André d'Hormon, sinologue, il traverse avec Saint-John Perse et Gustave Charles Toussaint, spécialiste du lamaïsme, le Désert de Gobi, en collaboration avec le ministre des postes chinoises, Picard Destelan[6]. Il reçoit "en semaine" dans ses jardins de sa maison de Pékin et le week-end dans sa résidence des collines de l'ouest, les diplomates, les écrivains et les explorateurs : Auguste Boppe (fondateur de l'Institut franco-chinois de Lyon avec Li Shizeng et Cai Yuanpei), Pierre de Margerie, Henri Hoppenot, Alexandra David Neel, Paul Pelliot, Sven Hedin, l’abbé Henri Breuil, Lucien Lévy-Bruhl, Paul Langevin, Jacques Reclus et le général jacques Guillermaz.
Après le décès de sa femme, il épouse Ou Seu Tan (Wu Sidan 1924-2013), élève des princes Pu Jin et Pu Quan, à l’Université catholique Fu Jen, peintre de style Shanshui, calligraphe, et musicienne sur un Qin du 16e siècle. Ils ont un fils Jean-Louis, né en 1955.
Articles
- L’Ecole de Médecine de Pondichéry, Annales d’Hygiène et de médecine coloniales- 1902 n° 5- p 507 à 510
- Le Bouton d’ Orient, Leishmaniose cutanée Papulo Ulcéreuse Endémique; in Traité de pathologie exotique, J.B. Baillière 1908
Bibliographie
- Pierre Morel, Journée d'étude : Saint-John Perse et la Chine, Pékin, mai 1997, 1999 (La Chine au Présent)
- Christopher Ellis Hayden, Of Medicine and Statecraft: Smallpox and Early Colonial, p 361, 2008
Filmographie
- 2014 : Il était une fois dans le jardin de Bussière[7], nommé au Chinese American Fim Festival (en) en 2015[8].
Liens externes
- Discours du président de la RPC Xi Jinping lors des célébrations du cinquantenaire des relations diplomatiques sino-française à Paris – hommage à Fangfang, Couleurs de Chine
- Embarquement pour la Chine, lachineaparis.fr
- Interview de Jean-Louis Bussière: "Mon père a amené des médicaments aux combattants de l'Armée de la 8e route", CCTV
- Dr Bussière: la vie d'un humaniste exceptionnel en Chine, Chine-info.com
Voir aussi
Notes et références
Notes
Références
- ↑ Site de l'Association Jean-Augustin Bussière
- ↑ Base Léonore, Ministère de la culture
- ↑ Exposition, Xinhuanet.com
- ↑ Une chronique historique, Ambafrance
- ↑ Exposition-hommage-- Mémoire de Pékin, au docteur BUSSIERE, un humaniste français en Chine, Culture Oushi
- ↑ Le tournant chinois, sjperse.org
- ↑ Le jardin Bussière de Beijing, témoin des relations sino-françaises,French.china.org
- ↑ 2015 movie, CAfilmfestival
- ↑ Faces or the war
Article publié sur Wikimonde Plus
- Portail de la Chine
- Portail de la médecine