Jean-Pierre Collin
Naissance |
Cosne-Cours-sur-Loire |
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Nationalité | française |
Domaines | Neurobiologie et neuroendocrinologie cellulaires |
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Institutions | Universités de Clermont-Fd et de Poitiers, CNRS |
Distinctions | Lauréat de l'Académie des Sciences: Prix Millet-Ronssin (1970) Chevalier (1979) puis Officier (1985) dans l'Ordre des Palmes académiques |
Jean-Pierre Collin, né le 25 juin 1936 à Cosne-Cours-sur-Loire est un universitaire français, enseignant-chercheur en Biologie. À la retraite, il se consacre à la peinture artistique et à la rédaction d'ouvrages.
Biographie
Parcours scientifique
Issu de parents employés aux "Poste, Téléphone, Télégraphe", Jean-Pierre COLLIN est élève au Collège de Sancerre puis à l'École Normale primaire d'Instituteurs de Versailles. Affecté ensuite à l'École Normale de Clermont-Fd. (1958) en qualité de Maître d'éducation, la proximité de l'Université Blaise Pascal facilite ses études supérieures en Sciences de la Vie (1961) puis en Sciences de la Terre (1964), ces dernières terminées au cours du service militaire, d'une durée de 16 mois (1963-1964).
Une offre de bourse doctorale à l'Institut Pasteur de Paris, sous la direction d'A. LWOFF (Prix Nobel, 1966), est déclinée. Attaché à l'Auvergne et attiré par "l'exploration" cellulaire en microscopie électronique, l'Instituteur apprécie une nomination d'Assistant (1962) à l'Université de Clermont-Fd. (Laboratoire de Biologie animale).
J.-P. COLLIN est autodidacte dans divers secteurs de son activité scientifique, puis artistique (réf. 4.). Il n'est issu d'aucune École scientifique, en particulier de Neurosciences. L'absence d'adhésion à toute formation idéologique lui confère, à vie, liberté et neutralité.
En 1965, la lecture d'un ouvrage[1] lui inspire le thème de sa recherche sur l'organe pinéal (ou épiphyse du cerveau). La thèse d'état[2], soutenue en 1969 (mention très honorable, félicitations exceptionnelles d'un jury éminent), lui confère en juillet 1970 une invitation à présenter une conférence[3] à l'occasion du Symposium international "The Pineal Gland" organisé par la Fondation Ciba de Londres. Il y côtoie les meilleurs chercheurs de la spécialité parmi lesquels J. AXELROD (NIH, Bethesda, USA; nobélisé trois mois plus tard), A. OKSCHE (Univ. Giessen, Allemagne), E. DODT (Max Planck Institut, Bad- Nauheim, Allemagne). Ces entrevues sont à l'origine d'étroites et durables collaborations (travaux de recherches; publications, post-doctorats). J.-P.COLLIN, Maître-assistant (1967) est ensuite nommé Maître de Conférences (1973) à la Faculté des Sciences de l'Université de Poitiers, sur le profil "Biologie cellulaire et génétique". Ses activités ultérieures d'enseignement et particulièrement de recherche lui permettent d'être promu par les instances nationales: Professeur 2e classe (1979), 1re classe (1986) puis classe exceptionnelle (1993).
Direction de l'Équipe de recherche (1974-1996).
Dans un contexte restrictif en moyens humains et matériels, J.-P. COLLIN veille à recruter des collaborateurs motivés et solidaires. Il crée et développe une Équipe de Recherche ("Neurobiologie et Neuroendocrinologie cellulaires") dont l'essor et la réputation doivent également beaucoup à trois élèves intégrés au CNRS: M.T.JUILLARD, J.FALCON et P.VOISIN. De 1974 à 1996, vingt-cinq doctorants ont reçu une formation de recherche au sein de l'Équipe. Parmi eux, dix-huit sont titulaires d'un doctorat (onze Maîtres de Conférences dans plusieurs universités françaises et une étrangère, quatre Chercheurs au CNRS, trois Ingénieurs). L'Équipe, associée en permanence au CNRS, est également soutenue financièrement par l'INSERM et autres organismes publics et privés.
En fin de carrière, J.-P. COLLIN fonde avec les Neurophysiologistes de la Faculté des Sciences de Poitiers, un Département de Neurosciences associé au CNRS.
Parcours pédagogique et administratif (1973-1996)
J.-P.COLLIN contribue à mettre en place et développe à l'Université de Poitiers les enseignements de Biologie cellulaire (1er, 2e et 3e cycles), discipline dont l'évolution rapide des connaissances implique une actualisation permanente.
Les charges administratives variées consistent à établir des demandes d'habilitation pour les enseignements aux trois cycles, à trouver et à mettre en place des moyens, à coordonner les enseignements. J.P. COLLIN est Directeur du Service universitaire de Microscopie électronique (1981-1987), Secrétaire général (1982-1986) de la Société de Neuroendocrinologie expérimentale dont il crée le bulletin de liaison, Responsable français d'une Erasmus Winterschool (1993).
L'activité de recherche lui permet d'obtenir le renouvellement régulier de l'association au CNRS et des moyens financiers (contrats de plusieurs types). Des expertises lui sont confiées (articles, activités d'autres laboratoires). Il préside la Commission de Spécialistes pour le recrutement de personnels dans la discipline. Il est Membre du Comité de rédaction de trois revues scientifiques.
Contribution scientifique
Le domaine de recherche de J.-P. COLLIN porte sur l'étude de phototransducteurs, c'est-à-dire de cellules qui élaborent des messages transmis aux organismes, en réponse aux variations de la lumière, au cours du cycle journalier de 24 heures. Dans l'organe pinéal de Vertébrés (non impliqué dans la vision), il étudie leur évolution ultrastructurale, en relation étroite avec leur fonction et l'un de leurs messages (identification, sites et mode d'élaboration).
De remarquables transformations cellulaires sont décelées[2],[3],[4],[5]. Plusieurs espèces permettent de montrer qu'au cours de l'évolution des Vertébrés, les phototransducteurs correspondant à des photorécepteurs typiques sont peu à peu transformés en photorécepteurs modifiés puis en pinéalocytes. Les photorécepteurs typiques, directement photosensibles chez les Vertébrés inférieurs, sont donc les précurseurs des pinéalocytes des Mammifères (incluant l'Homme). Ceux-ci sont indirectement photosensibles grâce à une connexion neuronale complexe avec les yeux. De plus au cours de l'évolution, les neurones acheminant au cerveau des messages en provenance des photorécepteurs typiques, disparaissent graduellement. Des approches expérimentales variées permettent d'identifier deux propriétés communes aux phototransducteurs. D'une part, ils sont responsables d'une sécrétion protéique de structure chimique et rôle indéterminés et, d'autre part, du métabolisme indolique, à savoir: quatre enzymes transforment successivement un acide aminé, le tryptophane, via la SÉROTONINE, en MELATONINE. Cette molécule est synthétisée uniquement pendant la durée de la nuit (durée qui varie au cours des saisons). Chez les Vertébrés, la MELATONINE est un donneur de temps permettant aux organismes de vivre en harmonie avec leur environnement.
Des recherches comparées avec les photorécepteurs rétiniens ont permis de mettre en évidence l'existence de molécules communes de la "chaîne" intracellulaire de transmission des signaux photiques. Des photorécepteurs rétiniens sont également capables d'élaborer la MELATONINE.
D'autres laboratoires (de physiologie) ont établi les actions paracrines et neuroendocrines de la MELATONINE: synchronisation des rythmes journaliers et saisonniers de métabolismes, de fonctions physiologiques et de comportements[4],[5].
Les résultats des travaux de recherche de J.-P. COLLIN ont fait l'objet de 150 publications dans des revues à audience internationale dont une douzaine de chapitres de synthèses dans des ouvrages spécialisés[3] [6],[7],[8],[9],[10],[11],[12],[13],[14],[15],[16] . Il a reçu de différents laboratoires (Europe, Amérique du Nord et Japon) 35 invitations à donner des conférences. De nombreuses communications à des congrès ont été présentées. Deux articles de vulgarisation ont paru en France[passage promotionnel][4] [5][pertinence contestée].
À son départ à la retraite, un Colloque international, organisé par J.FALCON, F.GAILLARD et collaborateurs du Département des Neurosciences de Poitiers lui est dédié[17],[18],[19]. Les actes de ce Colloque intitulé The photic system and time measurement in Vertebrates sont publiés dans Biology of the Cell [20].
Prix et distinctions
Lauréat de l'Académie des sciences: Prix Millet-Ronssin (1970), Chevalier (1979) puis Officier (1985) dans l'ordre des Palmes académiques.
Activité artistique
À partir de 1997, J.-P.COLLIN souhaite alors développer un goût de jeunesse pour les arts plastiques qu'il s'était interdit d'épanouir– par manque de temps—au cours de sa carrière. Adoptant le style figuratif (peinture à l'huile), il évoque sur 110 toiles (jusqu'en 2014) des moments de sa jeunesse, mais surtout ceux d'une vie en couple (depuis 1959) avec Doris, son épouse, Dr.-ès lettres (philologie), d'origine rhénane. Le peintre tire son inspiration des lieux où le couple a vécu, et qu'il a visités: France - particulièrement l'Île de Ré, où il réside fréquemment - Antilles françaises, Europe, Afrique du nord, Moyen-Orient et Japon[21],[22],[23].
Préparation d'ouvrages
Une sélection de 100 toiles est présentée dans un ouvrage en préparation intitulé: Science et art: biographie picturale. Les tissus formant les êtres vivants sont constitués d'une multitude de cellules. Le tissu sociétal n'est-il pas, lui aussi, formé d'une multitude de cellules, nommées familles? Lorsqu'un dysfonctionnement atteint les unités cellulaires, que deviennent ces tissus? Un thème de réflexion pour le biologiste qui prépare les Lettres aux enfants confisqués.
Références
- ↑ J.A Kappers et J.P Schade. (eds), Structure and Function of the Epiphysis cerebri : Prog.Brain Res., vol. 10, New York, Elsevier, New York, , 694 p.
- ↑ Revenir plus haut en : 2,0 et 2,1 Contribution à l'étude de l'organe pinéal. De l'épiphyse sensorielle à la glande pinéale: modalités de transformation et implications fonctionnelles., , 359 p. [lire en ligne] Ann. Stn. Biol.Besse-en-Chandesse, Fr., suppl.. Erreur de référence : Balise
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incorrecte : le nom « contribution-organe-pineal » est défini plusieurs fois avec des contenus différents. - ↑ Revenir plus haut en : 3,0 3,1 et 3,2 The Pineal Gland, Ciba Foundation Symposium, London, Wolstenholme G.E.W. and Knight J., [lire en ligne], « Differentiation and regression of the cells of the sensory line in the epiphysis cerebri », p. 79-120J. and A.Churchill Erreur de référence : Balise
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incorrecte : le nom « differentiation » est défini plusieurs fois avec des contenus différents. - ↑ Revenir plus haut en : 4,0 4,1 et 4,2 Le troisième œil, , p. 1154-1165 La Recherche, 203 Erreur de référence : Balise
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incorrecte : le nom « troisieme-oeil » est défini plusieurs fois avec des contenus différents. - ↑ Revenir plus haut en : 5,0 5,1 et 5,2 « Pinéale et Rétine », Médecine /Sciences, no 4, , p. 16-26 (lire en ligne) Erreur de référence : Balise
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incorrecte : le nom « pineale-retine » est défini plusieurs fois avec des contenus différents. - ↑ Mécanismes de la rudimentation des organes chez les embryons de Vertébrés, , 423 p., « La rudimentation des photorécepteurs dans l'organe pinéal des Vertébrés », p. 393-407 (A.Raynaud, ed.) Éditions du CNRS (Paris), 266,
- ↑ The Pineal Gland of Vertebrates including Man, vol. 52, J. Ariens-Kappers and P.Pevet, , 562 p. [lire en ligne], « Recent Advances in Pineal Cytochemistry. Evidence of the Production of Indoleamines and Proteinaceous Substances by Rudimentary Photoreceptor Cells and Pinealocytes of Amniota », p. 271-296Prog. Brain Res.
- ↑ The Pineal Organ: Photobiology,Biochronometry, Biochemistry, Endrocrinology, , « New data and vistas on the mechanismes of secretion of proteins and indoles in the mammalian pinealocytes and its phytogenetic precursors: the pinealin hypthesis and preliminary comments on membran traffic », p. 187-210A.Oksche and P.Pevet eds.; Elsevier North Holland Biomedical Press
- ↑ The pineal gland, Volume I, Anatomy and Biochemistry, R.J.Reiter, , « Structural and functional relationships in the mammalian pineal organ », p. 27-67CRC Press Inc., Boca Raton, Florida
- ↑ Extraocular Light Reception: Function, , « Circadian Information and Messages in the Modified Photorecptor Cells of the Avian Pineal Organ: Retrospect and Prospect », p. 107-113 Ophthalmic Res., 16
- ↑ The Pineal Gland: Current State of Pineal Research, , « Cellular biology of the pineal organ with special references to some known and other hypothetical messenger substances: the CRL concept and outlook », p. 91-110B.Mess et al. eds. Akadémiail Klado, Budapest
- ↑ Pineal and retinal relationships, P.J.O'Brien and D.Klein, [lire en ligne], p. 15-32Orlando Academic Press Inc. N.Y.
- ↑ The pineal during development, D.Gupta and R.J.Reiter, , « Chapter Two: The pineal organ ontogenetic differentiation of photoreceptor cells and pinealocytes », p. 14-30Croom Helm, London and Sydney
- ↑ Advances in Pineal research : 1, R.J.Reiter and M.Karasek, , « Rhythmic signals of pineal transducers: physiological, biochemical and cytochemical evidence », p. 41-50John Libbey and Co. Ltd., London
- ↑ Functional Morphology of Neuroendocrine Systems, B. Sharrer, H.-W.Korf and H.-G. Hartwig, [lire en ligne], « Evolution and Environnemental Control of Secretory Processes in Pineal Transducers », p. 105-121Springer Verlag, Berlin, Heidelberg
- ↑ Neurons and paraneurons, , « Pineal transducers in the course of evolution, molecular organization, rhythmic metabolic activity and role », p. 441-449(ed. T.Fujita). Arch. Histol.Cytol. 52, suppl.
- ↑ Falcon J. and Gaillard F., « Bioclocks, Parts I and II: The Photic System and Time Measurement in Vertebrates », Biology of the Cell, Paris, Elsevier, vol. 89, , p. 484
- ↑ Calas A., « Bioclocks, Parts I and II: The Photic System and Time Measurement in Vertebrates », Biology of the Cell, Paris, Elsevier, vol. 89, , p. 485
- ↑ Oksche A., « Bioclocks, Parts I and II: The Photic System and Time Measurement in Vertebrates », Biology of the Cell, Paris, Elsevier, vol. 89, , p. 486
- ↑ Biology of the Cell. Vol. 89, , « Bioclock's 1997. Parts I and II: The Photic System and Time Measurement in Vertebrates », p. 483-605(n° 8, 9)
- ↑ O'Leary M.-F., Jean-Pierre Collin biographie picturale ou le sentier d'un couple, 2012
- ↑ Des îles au château, 19/09/13
- ↑ Insularité atlantique, 09/2013
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