Paul Dhalluin
Paul Dhalluin (1920 † 1948), militaire français dans le xxe siècle, a été résistant puis volontaire à la guerre d’Indochine. il est tué au combat à Chi-Dao, province de Hoa-Binh, Tonkin, le 20 août 1948. Il nous reste de lui un ouvrage publié post-mortem, en 2011. C’est le témoignage d’un jeune-homme qui croyait en la grandeur de la France dans une des périodes les plus troublées de son histoire.
Biographie
Paul Dhalluin est né le , à Brive. Fils d’un sous-officier du 126e R.I de Brive, il fait ses études au lycée Cabanis de Brive, de 1931 à 1939. Reçu aux deux Bacs Philo, il adhère à la Jeunesse étudiante chrétienne. Il en devient secrétaire fédéral de la Corrèze. Il est aussi membre des équipes sociales d’Edmond Michelet.
Il a grandi en vivant « l’histoire » d’entre les deux guerres.
Après la défaite de 1940, tout étant désorganisé, le secrétariat à la jeunesse de Limoges lui propose un stage au Châtelard pour se mettre au service des jeunes chômeurs, avec inspection des Chantiers ouverts pour combattre le chômage en Limousin.
Incorporé aux Chantiers de Jeunesse de Lodève (Hérault) en 1941, muté à l’école de cadres de Theix en qualité d’instructeur, dispensé du S.T.O ( deux stages de huit mois aux Chantiers de Jeunesse ), il donne sa démission pour entrer en résistance à titre de permanent sous le pseudonyme « PaulDecroix » ; il devient chef départemental maquis A.S Haute-Vienne, puis officier de liaison et chef régional C.E.L. Il assure les liaisons du délégué militaire régional " Chassaigne ". Il est nommé Lieutenant F.F.I.
À la libération, il abandonne son grade de lieutenant F.F.I pour rejoindre l’armée d’Afrique comme aspirant. Il fait la campagne Alsace-Allemagne avec le 23e régiment d’infanterie colonial.
Blessé le 7 avril 1945 devant Karlsrhue, il est heureux d’avoir donné sa goutte de sang pour son pays, pour ceux qui sont morts et pour ceux internés qui pourrissaient dans les camps de concentration.
L’Allemagne capitule le 9 mai 1945. En juin 1945, il est volontaire pour partir en Indochine envahie par le Japon. La France, ancienne puissance coloniale, décide d’y rétablir l’ordre.
Il participe à la pacification de la Cochinchine où il s’enthousiasme de son action : " J’ai ré-ouvert " une école, un hôpital, une maternité. Ses citations le dépeignent comme un excellent commandant de compagnie et de partisans.
En juin 1946, Edmond Michelet le rappelle en France au ministère des Armées. En novembre 1947, les nouvelles d’Indochine étant mauvaises, il est volontaire pour repartir et terminer son séjour qui avait été interrompu. A son retour en France il pensait entrer en politique. Il se fait affecter au Tonkin en haute région où à la tête de son goum de partisans il est blessé en mars 1948. Il est tué dans une embuscade le .
Extrait de correspondance
En réponse à une lettre d’Edmond Michelet du 5 mars 1948 qui lui demande ses impressions sur cette guerre il répond le 30 août, à la veille de sa mort : « En France certains prétendent que c’est une sale guerre, je voudrais bien savoir à quel moment la guerre est réellement propre. Il faut faire la paix. Le malheur c’est qu’actuellement il faut faire la guerre pour faire la paix. Et les Français n’ont pas l’air de le comprendre. Il faut pourtant qu’ils se disent que si nous lâchons en Indochine, çà lâchera partout ailleurs. J’en parle à mon aise car j’ai onze trous dans la peau. Et je voudrais bien que les Français nous aident à faire la guerre pour qu’on puisse enfin faire la paix. Surtout pas la paix des esclaves ou celle des cimetières, avec un concierge à la porte, Ho Chi Minh ou Staline ».
Testament
« Jusqu’à ma mort je resterai fanatiquement sûr que la France a son mot à dire et que, sans détenir la vérité, notre vérité est bonne et nécessaire au monde. »
Bibliographie
- Paul DHALLUIN. 1920-1948. Des maquis corréziens aux rizières d’Indochine : correspondances et témoignages, 1940-1948, Brive-la-Gaillarde, éd. les Monédières, , 403 p. (ISBN 9782363400062) [présentation en ligne]
Décorations
- Chevalier de la Légion d'honneur, Croix de guerre 39-45 et TOE (étoiles de bronze, d’argent, deux de vermeil, deux palmes).
- Médaille de la Résistance et Médaille de la guerre 39-45 (barrette Libération Allemagne. Source Etat des services du Ministère de la guerre).
Brive-la-Gaillarde
Une rue de Brive-la-Gaillarde lui fut attribuée par délibération du conseil municipal de Brive le 20 Juillet 1949. La cérémonie d’inauguration officielle fut annulée au dernier moment car la guerre d’Indochine était impopulaire parmi une fraction de la population.
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