Jean Gagnaire

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Jean Gagnaire
Jean Gagnaire
Portrait de Jean Gagnaire par Eugène Leliepvre

Naissance
Sommières-du-Clain
Décès (à 66 ans)
Sommières-du-Clain
Origine Drapeau de la France France
Arme Artillerie
Grade Commandant
Années de service 19341961
Commandement 2ème batterie 47e régiment d'artillerie
Conflits Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Indochine
Guerre d'Algérie

Jean, Marcel, Frédéric Gagnaire est un officier français, né le 23 février 1915 à Sommières-du-Clain (Vienne) et mort le 16 avril 1981 dans la même ville. Ancien résistant, il a participé aux deux conflits de la décolonisation française, durant lesquels il a été, entre autres, l'aide de camp du président du Gouvernement de la République de Cochinchine.

Origines familiales

Armes[1] de la famille Gagnaire

Issu d'une vieille famille enracinée en Poitou depuis le XVIe siècle que composent plusieurs propriétaires terrien.

Fils de Marcel-Frédéric, propriétaire et exploitant, ancien combattant de la Première Guerre mondiale ayant participé aux combats sur le front de l'Yser, et de Marguerite Cheminade, Jean grandit au sein d'une famille catholique.

Il effectue une grande partie de sa scolarité en internat à Civray où il obtient son baccalauréat.

Il épouse Andréa-Marie Girault le 23 avril 1938 à Poitiers, dont il aura 2 enfants.

Jean Gagnaire, 20e R.A.N.A, 1938

Carrière militaire

Avant-guerre

Après des études à Poitiers, il s'engage en 1934 pour 4 ans au sein du 109e régiment d'artillerie lourde hippomobile - R.A.L.H - alors stationné à Chateaudun. En 1937, il est affecté à Poitiers au 20e régiment d'artillerie nord africain (R.A.N.A) où il sera nommé au grade de maréchal des logis.

Volontaire pour servir au sein du groupe de marche du Levant, il est affecté à la 20e batterie et débarque à Beyrouth le 21 août 1939.

En septembre 1939 il est détaché pour un an à Homs en Syrie administrée alors par la France sous un régime de mandat de la SDN.

Seconde Guerre mondiale

Démobilisé, c'est sous le pseudonyme d'Arthur qu'il rejoint les Forces françaises de l'intérieur (FFI) dès 1943[2]. Il va alors mèner des actions auprès de la résistance poitevine dans le secteur de l'Isle-Jourdain - Vienne - en prenant la tête d'un groupe au sein du maquis Joël[3]. En 1945, après avoir rejoint l'École des cadres régionale de Saint-Maixent-l'Ecole, il est promu lieutenant de réserve d'artillerie métropolitaine le 26 mai 1945.

Juin 1945, il est affecté au 18e régiment de tirailleurs sénégalais ( 18e RTS) qui devient un mois plus tard le 43e régiment d'infanterie coloniale (43e RIC). Son bataillon est désigné pour embarquer à destination de l'Indochine pour constituer le corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (CEFEO).

Le 2 février 1946 le lieutenant Jean Gagnaire débarque à Cap Saint-Jacques au sud Vietnam et est dirigé vers Cantho -Cần Thơ, ville située sur le Delta du Mékong.

Guerre d'Indochine

Lieutenant Jean Gagnaire, Indochine, le 2 décembre 1946, Thu Dau Mot.

En Indochine, il est candidat à son intégration dans l'armée d'active et est admis en stage probatoire dans l'infanterie coloniale.

Il participe le 15 juin 1946 dans la région de Song-Gan Hau à des opérations menées au sein du groupe aérien d'observation d'artillerie[4] contre les rebelles et est engagé ensuite dans des missions d'observation aérienne, de grenadage et de mitraillage au sol les 15 et 16 juillet de la même année. Il participe enfin, entre le 15 septembre et le 30 octobre 1946, à de nombreuses opérations dans la province de Thu Dau Mot -Thủ Dầu Một aujourd'hui capitale de la province Bình Dương au Vietnam.

Son engagement et son allant au combat lui valent une citation à l'ordre de la division et l'attribution de la croix de guerre des théâtres d'opérations extérieures.

Le 20 décembre 1946, il rejoint Saïgon (aujourd'hui Hô-Chi-Minh-Ville) où il est détaché comme aide de camp auprès du président du gouvernement de la république autonome de Cochinchine, le docteur Hoach.

Il intègre l'armée d'active par décret ministériel en date du 23 juin 1947 après avoir été mis à disposition du colonel commandant l'artillerie des troupes françaises en Extrême-Orient et embarque par avion à Saïgon le 11 février 1948 à destination de la métropole. Le 13 juin 1948, il est affecté au 33e régiment d'artillerie.

L'Allemagne

Avion de reconnaissance Fieseler Storch.

En juillet 1950, il est muté à Baden-Baden au Groupement d'aviation et d'observation d'artillerie n° 2[5], au sein des troupes d'occupation en Allemagne (TOA), où il prend alors les fonctions d'officier subalternes adjoint au chef de corps.

Le 1er janvier 1954 il est promu au grade de capitaine.

En avril 1955, il est à nouveau muté et rejoint le 1er groupe autonome du 411e régiment d'artillerie d'Afrique (411e RAA)- stationné à Alger.

Guerre d'Algérie

En février 1955, il prend le commandement de la batterie de commandement du 1/411e RAA commandé par le lieutenant-colonel Derogis.

Le 22 novembre 1956, il est affecté au 1/47e régiment d'artillerie à Mechtas (Alger) où il va être désigné pour prendre le commandement de la 2e batterie.

Du 7 au 12 février 1957, il va, à la tête de ses hommes, être engagé dans l'opération d'Amsthas (région de Ménerville, aujourd'hui Thenia) durant laquelle, personnellement, il découvre plusieurs caches contenant des dizaines d'armes, une bombe à retardement et d'importants lots de munitions et de vivres. Le 12 février, au cours de l'opération Koria, dans une région particulièrement difficile, après avoir ratissé les pentes escarpées de la montagne de Bouzegza (bataille de Bouzegza), les artilleurs vont accrocher dans l'oued de Boudouaou une bande rebelle. L'accrochage permet d'abattre et de capturer plusieurs fellagha en uniforme, appartenant au groupe de Si Mohamed[6]. Pour son action et son allant au combat, le capitaine Jean Gagnaire est cité à l'ordre de la division par le général Jacques Allard, commandant le corps d'armée d'Alger, et reçoit la croix de la valeur militaire.

En 4 mois, l'activité du 1/47e régiment d'artillerie[7] s'est soldé par 50 hors la loi abattus, une centaine d'autres capturés (dont le chauffeur d'Ali la Pointe), plus de 200 armes, munitions et effets militaires saisis, des postes de radio, des appareils photographiques et d'importants stocks de ravitaillement récupérés.

Le 31 décembre 1959, il est promu chevalier de la Légion d'honneur[8].

Le 4 avril 1961, il est à nouveau cité pour sa participation à de nombreuses opérations en tant qu'adjoint au commandement du sous-groupement.

"Par sa volonté allié à son sens de l'humain et à son tact, il a contribué efficacement à l'action pacificatrice et permis le rapprochement des deux communautés" [9].

En juillet 1961, il quitte l'Algérie pour rejoindre le 402e bataillon des services à Saint-Germain-en-Laye.

Fin d'engagement en guerre : 1961

Admis sur sa demande à faire valoir ses droits à pension de retraite à titre d'ancienneté de service en mai 1963, il est admis dans le cadre des officiers de réserve avec son grade et son ancienneté de grade.

En octobre 1972, il est promu au grade de commandant et est admis à l'honorariat de son grade.

Il poursuivra une carrière dans le civil tout en se consacrant au monde associatif avant de mourir le 16 avril 1981 à Sommières-du-Clain[10],[11] (Vienne).

Décorations

Legion Honneur Chevalier ribbon.svg Croix de Guerre 1939-1945 ribbon.svg Croix de Guerre des Theatres d'Operations Exterieurs ribbon.svg Croix de la Valeur Militaire ribbon.svg

Medaille de la Resistance ribbon.svg Croix du Combattant Volontaire de la Resistance ribbon.svg Croix du Combattant (1930 France) ribbon.svg Medaille d'Outre-Mer (Coloniale) ribbon.svg

Medaille commemorative de la Guerre 1939-1945 ribbon.svg Medaille commemorative de la Campagne d'Indochine ribbon.svg Medaille commemorative des Operations de securite et de Maintien de l'ordre ribbon.svg

Intitulés

Notes et références

  1. Blasons des familles d'Europe - La Place Royale p. 257 - Frédéric Luz
  2. Homologation nationale des services au sein des Forces françaises de l'Intérieur du 3/11/1948
  3. Vienne Résistance Internement Déportation - http://www.vrid-memorial.com/afficher/rubrique/37/Maquis/article/101/Les-principaux-maquis-dans-la-Vienne.html
  4. Historique de l'Aviation de l'armée de terre (ALAT)
  5. Revue Historique des armées -Les groupes aérien d'observation d'artillerie en Indochine - 261 2010 Philippe Roudier
  6. La Dépêche - Quotidienne d'Algérie - du mardi 23 avril 1957,
  7. Saint-Cyrien de la "Marne et Verdun" Col André Mathieu -Algérie - http://www.scdelamarneetverdun.com/Alg%E9rie.htm
  8. Décret Légion d'honneur du 30 décembre 1959
  9. extrait de l'ordre n°33 rédigé le 4 avril 1961 par le général de division Arfouilloux, commandant la Zone sud algérois et la 20ème division d'infanterie
  10. Journal Centre Presse du 27 septembre 2000 - Souvenir, une plaque à Jean Gagnaire-
  11. Journal Centre Presse du 10 octobre 2000 - Sommières-du-Clain, Plaque commémorative, Souvenir et reconnaissance par l'amicale du 47e RA -

Voir aussi

Bibliographie

  • Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, par H. Beauchet-Filleau et feu Ch. de Chergé
  • Ali la Pointe, un terroriste à l'état pur - Historia Magazine, no 208, pp : 468

Sources

  • Extraits archives militaires - Centre des Archives du personnel militaire - CAPM - Pau
  • Répertoire des citations - Centre des Archives du personnel militaire - CAPM - Pau
  • États et des services militaires
  • Service historique de la défense
  • Archives nationales d'outre-mer - Gouvernement de la République autonome de Cochinchine 1946-1947 -IREL

Article publié sur Wikimonde Plus

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